Tribunes GROUPE LES VERTS Maintenant, il faut choisir ! En 2006, deux documents majeurs pour l’avenir de Paris ont été ou vont être débattus par le Conseil de Paris : le Plan local d’Urbanisme (PLU) et le Plan de Déplacements de Paris (PDP). Deux débats, mais une seule et même question en filigrane : quel projet de ville souhaite-on mettre sur les rails pour les prochaines décennies ? Un projet « fourre-tout » où l’on ne choisit pas vraiment pour ne fâcher personne ? Les Verts, pour leur part, défendent un projet qui affiche clairement ses priorités, avec un objectif : répondre aux besoins des Parisiens. Et ces besoins à satisfaire en priorité, quels sontils ? D’abord, vivre à Paris, c’est pouvoir s’y loger. Pour cela, il faut développer l’offre de logements sociaux, mais également lutter contre la spéculation immobilière, facteur d’exclusion d’un nombre grandissant de Parisiens. Le PLU était l’occasion pour la Ville de tout GROUPE DU MOUVEMENT REPUBLICAIN ET CITOYEN Le Grand Paris : un objectif nécessaire Depuis 2001, la municipalité a travaillé à tisser des liens plus étroits avec les départements de la petite couronne et avec les municipalités de l’agglomération parisienne. Le récent débat sur le PLU a été la confirmation que, pour Paris et la banlieue, nombre de problèmes ne pouvaient désormais être résolus dans le strict cadre du Paris intra-muros que nous connaissons. En Ile-de-France, Paris recouvre 1% du territoire, regroupe 20% de la population régionale et rassemble 32% des emplois régionaux. Si le « Grand Paris » englobait la « banlieue intérieure », c’est-à-dire à peu près l’ancien département de 18IlàParisIltrimestriel septembre 2006 mettre en œuvre pour tenter de juguler cette crise du logement. Une belle occasion… manquée, au grand regret des Verts. Le logement, et notamment le logement social, ne sortira certainement pas gagnant de ces nouvelles règles, qui donnent la priorité à la construction de mètres carrés de bureaux et qui laissent le « Marché » décider du devenir de Paris. Malgré quelques avancées obtenues en faveur du logement social (près de 2 000 logements supplémentaires), les Verts, fidèles à leurs convictions, ne pouvaient partager cette vision de ville et se sont abstenus lors de l’adoption du PLU en juin dernier. S’il faut pouvoir se loger à Paris, il faut également que chacun puisse y vivre mieux, respirer un air moins destructeur pour la santé, utiliser des transports en commun accessibles, fiables et en nombre suffisant, retrouver l’usage d’un espace public totalement accaparé par la voiture. C’est tout l’objet du PDP qui, après un la Seine (supprimé en 1964), l’aire d’action publique couverte serait de 4% du territoire régional, rassemblant 47% de la population, 60% des emplois et 90% des déplacements par transports en commun de la région Ile-de- France. Des problématiques aussi diverses que les transports, le logement, la gestion des déchets ou l’urbanisme pourraient alors être traitées dans un cadre plus vaste permettant à l’action publique d’être réellement efficace. Cette réalité, la municipalité l’approche dans l’élaboration de sa politique de dialogue avec les collectivités locales de l’agglomération parisienne. Que ce soit avec le Val-de-Marne ou an de concertation, doit être prochainement débattu par le Conseil de Paris. Sous l’impulsion de Denis Baupin, maire adjoint Vert, les services de la Ville ont élaboré un projet ambitieux, qui poursuit et amplifie la politique menée depuis 2001. La collectivité se doit de garantir à tous un droit à la mobilité, un droit à vivre dans un environnement décent, parce que la qualité de vie ne peut rester l’apanage de quelques privilégiés. C’est la défense de l’intérêt général que les Verts souhaitent porter à travers ce PDP. C’est ce même intérêt général qui doit mobiliser avec toute la conviction nécessaire, l’ensemble des groupes de la majorité municipale, lors de l’adoption de ce plan. René Dutrey, président du groupe avec la Seine-Saint-Denis, des conférences bilatérales permettront d’appréhender les enjeux actuels et à venir sous un angle plus favorable à l’intérêt des citoyens de toute l’agglomération. Ce sont des petits pas utiles. Les élus du Mouvement Républicain et Citoyen soutiennent cette démarche en rappelant leur revendication de voir se créer un Grand Paris. C’est dans la solution institutionnelle que se trouve la clé de nombre de problèmes insolubles si le statu quo se maintient. Georges Sarre, président du groupe Ces tribunes n’engagent pas la Rédaction du magazine. |