Tribunes GROUPE UNION POUR UN MOUVEMENT POPULAIRE Un plan d’urbanisme de Paris anémié A quoi auront servi ces quatre années de travail sur le PLU ? Comment expliquer que la majorité municipale découvre les vrais problèmes d’aménagement et de développement de la capitale au moment de l’approbation définitive du PLU lors du Conseil de Paris de juin 2006 ? Une improvisation qui souligne à quel point la majorité municipale s’est divisée sur la question majeure de la densité urbaine que les Verts voulaient baisser et les communistes augmenter ! Le maire de Paris a fait le « grand écart » entre des positions inconciliables. Et pour quels résultats ? Un PLU de stagnation sans imagination ni innovation où l’emploi est pénalisé à l’Ouest de la capitale sans pour autant assurer une réelle dynamique à l’Est, réduisant à la portion congrue des terrains susceptibles d’accueillir des pôles d’activités économiques. Aucune initiative de la municipalité parisienne n’est à retenir en matière de services à la personne ou de recherche pourtant porteurs de créations d’emplois. Anti-économique, ce PLU est également antisocial, ignorant par idéologie que la mixité sociale ne se limite pas au logement social locatif, mais aussi à l’accession sociale à la propriété et au logement Tout comme l’a annoncé le maire de Paris en reportant le Plan de Déplacements à l’automne 2006, il nous semble nécessaire d’accorder davantage de temps à la concertation avec les ParisienNEs et avec les autres collectivités de l’agglomération. En effet, la politique de déplacement de la municipalité va influencer durablement la mobilité au niveau de l’agglomération toute entière. Des actions déterminantes ont été mises en œuvre depuis 2001. Ainsi, la voirie, occupée jusque-là essentiellement par l’automobile, a été partagée au profit des transports en commun et des modes doux (vélo, marche). Nous partageons pleinement 16IlàParisIltrimestriel septembre 2006 intermédiaire. Ce PLU encourage donc l’exode des classes moyennes vers la banlieue. La stratégie politicienne de la majorité municipale se vérifie aussi en matière de déplacements et de stationnement réalisée sans concertation avec les communes riveraines, au détriment des Parisiens. Le PLU ignore sciemment les normes minimales de stationnement compatibles avec les besoins économiques et humains de la capitale. Chaque foyer devrait pouvoir garer un véhicule, ce qui est loin d’être le cas ! Ce PLU demeure imprécis sur les usages multiples de la Seine et de la petite ceinture, aucune proposition n’émerge des rangs socialistes ou verts sur la mise en œuvre de schémas d’aménagement d’ensemble à la fois concertés et opérationnels. Ce PLU enfin, est bâti sans cohérence ni ambition quant à l’avenir de Paris dans son agglomération. Il ne s’agit plus de proposer seulement « une conférence métropolitaine » sans vision stratégique, mais de penser à une structure ad hoc qui permette de garantir une organisation harmonieuse du développement de Paris et des communes limitrophes. cette démarche de reconquête de l’espace public. Pour autant, les ParisienNEs et les FrancilienNEs sont dans l’attente d’actions fortes visant à faciliter la mobilité. Or, les aménagements engagés ne s’accompagnent pas suffisamment d’offres nouvelles alternatives à l’automobile. Etant donné que le développement massif de l’offre de transports publics n’est pas encore programmé, il nous semble essentiel que l’impact des actions déjà engagées soit évalué avant toute autre action nouvelle. Il est par ailleurs nécessaire que la diminution des places de stationnement sur voirie soit compensée par une offre en souterrain à des prix attractifs. Le PLU parisien pose donc des problèmes de compatibilité avec les orientations régionales d’aménagement dans le cadre de la révision du schéma de l’Ile-de-France. Une commission d’enquête a d’ailleurs souhaité la création d’une structure d’agglomération qui permette de dépasser les réticences locales « afin de constituer un cadre d’études des problèmes et d’actions des décisions ». La majorité municipale n’en a cure. Elle privilégie un simple lieu de dialogue sans perspective et volonté d’action. Nous proposons une vraie coordination des coopérations avec les communes de l’agglomération autour de Paris. Devant tant de réponses étriquées et passéistes face aux réels besoins des Parisiens en matière de logement, de transport, de cadre de vie et d’emploi, le groupe UMP a donc résolument voté contre ce PLU qui consacre une ville « figée » alors que les parisiens souhaitent une ville d’excellence, celle de la réussite et de l’ascension sociale. Claude Goasguen, président du groupe GROUPE COMMUNISTE PDP : des objectifs qui appellent des moyens bien plus importants La Ville de Paris et les autres administrateurs du Syndicat des transports d’Ile-de-France doivent mettre en œuvre un programme d’investissement ambitieux pour développer le réseau Mobilien, prolonger les lignes de métro, mais aussi et surtout créer une rocade de métro en petite couronne. Cet effort doit être du même ordre que ceux engagés au début du siècle pour le métro, et dans les années 1970 pour le RER. Cela appelle de nouvelles ressources et un soutien financier de l’Etat. C’est à notre sens la seule manière d’améliorer durablement la mobilité dans la métropole francilienne. Jean Vuillermoz, président du groupe |