tribunes GROUPE UNION POUR UN MOUVEMENT POPULAIRE A propos de culture A l’occasion de la réouverture du Petit Palais qui, grâce au projet choisi par la précédente municipalité, a retrouvé sa lumière, le maire de Paris s’est glorifié d’avoir doublé le budget de la culture. M. Delanoë nous sert une nouvelle fois un de ses magnifiques effets d’annonce dont il est devenu le spécialiste depuis le début de la mandature. Les chiffres sont en effet bien trompeurs: il est facile de changer les règles du jeu en additionnant la totalité du budget d’investissement au budget de fonctionnement. Le démarrage, encore une fois annoncé, des grands projets de la mandature, comme la Gaîté Lyrique ou le 104, rue d’Aubervilliers, accapare beaucoup de crédits. En matière de culture comme dans les autres domaines, derrière les propos teintés d’autosatisfaction de l’actuelle majorité municipale, la réalité est moins enthousiasmante. Certes, nous avons la joie de voir rouvrir le musée d’Art Moderne et le public se déplacer en nombre pour admirer la magnifique exposition Bonnard. Mais quand aura lieu la seconde phase des travaux pourtant indispensable ? La Maison de Balzac Comme tous les citadins, les Parisiens aspirent à une amélioration de leur qualité de vie et considèrent que la réduction de la place de l’automobile dans les rues de la capitale est un des facteurs déterminants pour y répondre. L’amélioration des déplacements ne peut pas se circonscrire à l’échelle de Paris. La politique des déplacements doit être envisagée à l’échelle de Paris et de l’Ile-de- France. Les effets sur l’usage de la voiture seront d’autant plus efficaces qu’ils s’inscriront dans une approche globale. Cela suppose d’intégrer également aménagement urbain, localisation des ménages, des emplois et des commerces. Le futur Schéma d’aménagement de l’Ile-de- 16 trimestriel mars 2006 devra elle aussi attendre son agrandissement et deux lieux d’expositions, le Pavillon des Arts et le Couvent des Cordeliers disparaissent. Le patrimoine architectural, atout primordial de notre ville, continue de se dégrader. Les grands chantiers de la tour Saint-Jacques et de la tour nord de Saint Sulpice vont-ils enfin démarrer ? D’autres édifices nécessitent des travaux urgents et ce secteur pourtant si apprécié par nos concitoyens n’est pris en compte, ni mis en valeur: la fête du Patrimoine n’a connu qu’une édition et le Festival d’art sacré qui ouvrait de nombreux édifices au public mélomane a purement et simplement été supprimé. La musique d’ailleurs et le théâtre ne sont guère favorisés.Alors que les opérations d’incitation à la fréquentation des salles de concert et de théâtre ont été supprimées, la Ville vient de réduire le nombre de colonnes Morris, traditionnels supports de publicité pour ces secteurs. Parlons de la création artistique, une des « priorités » de la mandature : l’art devait éclore partout dans la ville. Malgré des annonces réitérées, on n’a rien vu le long du pénible chantier France (SDRIF) et le Plan de Déplacement pour Paris (PDP) en cours d’élaboration vont changer ou non la donne en matière de qualité de vie. C’est pourquoi il est nécessaire d’y associer les Parisiens et Franciliens. La consultation, clôturée le 31 janvier 2006, est un élément de cette participation. Les élus communistes à Paris ont des propositions. Offrir un véritable service public de stationnement résidentiel. Rendre plus attractifs les transports collectifs en augmentant le nombre de bus. Pour que l’accès aux transports collectifs soit un droit pour tous, mettre en place une tarification sociale forte. Réaliser ces projets nécessite une implication du tramway ; attendons peut-être une divine surprise lors de l’inauguration… La construction d’ateliers d’artistes n’a jamais été aussi faible. Les quelques ateliers logements attribués ont été programmés depuis longtemps et ne permettent ni à nos créateurs de demeurer dans la ville, ni à celle-ci d’accueillir des créateurs étrangers. Le soutien au cirque, aux arts de la rue, les grandes opérations médiatiques comme Paris-Plage, bien peu culturelle, et Nuit Blanche ne suffisent pas. Les divers acteurs de la culture ont l’impression de n’être pas vraiment considérés et le saupoudrage des subventions n’arrive pas à cacher les désengagements nombreux. A vrai dire, les Parisiens et leurs amis les touristes ont la chance de bénéficier largement des initiatives de l’Etat: l’Orangerie, le musée du quai Branly et celui des Arts Décoratifs, l’Odéon et la salle Pleyel vont ouvrir cette année pour le plus grand rayonnement de la capitale. Hélène Mace de Lepinay, conseillère de Paris GROUPE COMMUNISTE Des bus dans les couloirs aménagés forte de l’Etat. Elle n’existe pas. Pire, le gouvernement se désengage. La décentralisation des transports est mise en place dans des conditions financières scandaleuses. Le Contrat de Plan est en panne de financement. La mobilisation des habitants, salariés, élus doit nous faire changer ce cap. Parce que le développement des transports collectifs répond à de grands enjeux de société : sanitaires, économiques, sociaux, écologiques. Parce que le droit de revendiquer un cadre de vie respectueux de chacun est un droit élémentaire. Sophie Meynaud, conseillère de Paris |