16 GROUPE SOCIALISTE ET RADICAL DE GAUCHE Logement : à l’Etat d’agir aussi Notre pays connaît une crise du logement d’ampleur nationale dont nous vivons toutes les conséquences à Paris et en Ile-de-France. Elle touche tant nos concitoyens que le logement est devenu la principale préoccupation des Français et la part la plus importante de leur budget. De fait, Paris et de très nombreuses villes en France sont désormais touchées par la flambée des prix et des loyers, résultantes d’une bulle spéculative qui dure, et de la coupable inertie des gouvernements Raffarin hier et Villepin aujourd’hui. A Paris, depuis plus de quatre ans, la mobilisation impulsée par Bertrand Delanoë se fait sur tous les fronts avec une même volonté politique, celle qui a tant fait défaut à Paris durant 25 ans et dont nous payons aujourd’hui le prix lourd. La droite parisienne ne peut pas faire oublier son inaction et donc sa responsabilité durant plus de deux décennies tant en ce qui concerne l’hébergement d’urgence que l’éradication de l’habitat insalubre ou la construction de logements sociaux. Ces domaines sont des priorités sociales de l’actuelle équipe municipale afin de répondre Le dramatique incendie de l’immeuble de la rue du Roi-Doré, ajouté au drame du boulevard Vincent-Auriol quatre jours plus tôt, ne peut pas, ne doit pas, selon l’idée qu’à l’UDF nous nous faisons de l’action publique, offrir le moindre prétexte à la plus petite exploitation politicienne. En effet, les solutions à la crise du logement à Paris ne relèvent pas, fort heureusement, d’un débat « droite-gauche ». Cette situation est trop grave pour que des polémiques, des déclarations politiques de bas étage, prennent le pas sur l’urgence des actions à mener. Il est, dès lors, indécent de se rejeter les responsabilités à la figure, bilan contre bilan, mandature contre mandature ! Il n’est pas vrai que les solutions à la crise notamment aux besoins des plus fragiles. Dès 2001, et pour la première fois, fût réalisé un inventaire du millier d’immeubles parisiens les plus dégradés et souvent dangereux, dont plus de 400 font l’objet d’un traitement particulier. L’objectif majeur de l’éradication de l’habitat insalubre a ainsi conduit la municipalité parisienne à mobiliser 220 millions d’euros sur six ans, là où l’État n’y consacre que… sept millions par an pour toute la France. Et les évacuations brutales sans relogement pérenne initiées récemment par Nicolas Sarkozy ne sauraient constituer une solution responsable et durable à l’urgence de la situation. La question du logement à Paris ne concerne pas que les domaines de la précarité et de l’insalubrité. L’immense chantier du logement social se traduit aujourd’hui par la création de 4 000 appartements supplémentaires par an à Paris. Mais cet effort sans précédent se heurte aux limites physiques du territoire parisien et à l’absence à terme de terrains libres. La condition posée par M. de Villepin pour que l’Etat cède à la Ville les terrains des Batignolles, à savoir la non construction des logements du logement, à la résorption de l’habitat vétuste et insalubre, à la relance d’un programme de construction de logements soient enfermées dans un débat municipal parisiano-parano, qui dissimule mal le lancement d’une campagne électorale prématurée. La crise du logement, d’une ampleur sans précédent, est devenue trop grave, ses conséquences trop dramatiques, pour réagir avec les mots ou les phrases du jeu de rôle, qui stigmatise le débat politique habituel à Paris. C’est pourquoi, pour nous, élus de l’UDF, il paraît responsable et lucide de proposer sur ce sujet une trêve politique, un « pacte pour l’habitat », et de réunir tous les acteurs, politiques, associatifs, économiques, sociaux prévus, n’en est que plus inacceptable, tout comme l’hostilité déclarée de certains maires franciliens à l’obligation pourtant légale d’atteindre 20% de logements sociaux sur le territoire de leur commune. Ville et Département ne pouvant agir que dans leur cadre de compétences, Paris ne pourra continuellement pallier le désengagement d’un Etat pourtant garant de la solidarité nationale. A ce titre, une vraie loi protégeant efficacement les locataires victimes des ventes à la découpe est plus que jamais d’une urgente nécessité. Par ailleurs, la mise en place d’un établissement public foncier régional réclamé sans succès jusqu’à maintenant, s’impose plus que jamais. Le temps n’est plus à l’indignation. Il est plus que jamais à l’action, une action à l’échelle de l’agglomération parisienne et pour laquelle Paris demande que l’État prenne aussi ses responsabilités. Patrick Bloche, président du groupe GROUPE UNION POUR LA DEMOCRATIE FRANÇAISE Une trêve politique pour le logement ! décembre 2005 - janvier 2006 sociaux de l’Ile-de-France, et les représentants de l’état, d’ici la fin de l’année, pour dégager rapidement des principes d’actions, pour trouver des voies nouvelles, coordonner, développer, et fluidifier le marché, relancer véritablement la construction, la production de logements et, au bout du compte, élargir l’offre immobilière dans la diversité. Refuser ces évidences, c’est refuser de traiter le problème du logement à Paris. Eric Azière, conseiller de Paris |