6 octobre - novembre 2005 Les 4 032 logements sociaux financés en 2004 se répartissent en trois tiers : un tiers de constructions neuves, un tiers d’acquisitions – réhabilitations d’immeubles vides, un tiers d’acquisitions – et un tiers de réhabilitations d’immeubles partiellement occupés. L’ensemble constitue un tiers de tous les logements sociaux financés en Ile-de-France en un an ! Dans son projet de PLU (Plan local d’urbanisme) la Ville de Paris souhaite en outre imposer une proportion minimale de 25% de logements sociaux dans tout projet immobilier de logement, de plus de 1000m 2. Saisir toutes les opportunités Toutes les opportunités possibles sont saisies pour augmenter le nombre de logements à destination des classes moyennes. Par exemple, la Siemp négocie des conventions auprès des propriétaires de logements privés vacants, afin qu’ils les louent avec la garantie d’un loyer sécurisé et, dans certains cas, des aides à la rénovation. Sur les 12 470 logements attribués en 2004 à Paris, 4 700 l’ont été sur proposition de la Ville (Mairie de Paris et mairies d’arrondissements). Pour garantir une totale transparence, une commission de désignation pluraliste, ouverte notamment aux élus de interview Comment expliquer cette crise du logement ? Jean-Yves Mano : C’est une crise nationale même si l’Ile-de- France et Paris sont des cas particuliers. Plus de 70 000 appartements ont fait l’objet Jean-Yves Mano, adjoint au maire de Paris chargé du Logement. d’un congé pour vendre depuis 10 ans et 60% des locataires n’ont pu les racheter. Cela a mis une pression terrible sur le secteur privé.D’autant plus que la capitale reste très attractive. Comment y remédier ? Entre les constructions, les rachats et les réhabilitations, nous finançons chaque année 4000 nouveaux logements sociaux, toutes catégories confondues, avec un rééquilibrage sur l’ensemble des arrondissements. Cette action doit être soutenue par un véritable programme en Ile-de-France. L’Etat doit faire respecter la loi SRU qui oblige toutes les communes à réaliser 20% de logements sociaux sur leur territoire. Et, pour lutter contre l’insalubrité, dossier auquel nous consacrons 152 millions d’euros sur six ans, il faut également créer des logements d’urgence et pas seulement à Paris. Quelles sont les actions de la Ville en faveur des classes moyennes ? Compte tenu de la pénurie d’appartements, nous avons décidé de multiplier les rachats au sein du parc institutionnel. Depuis 2001, nous avons ainsi racheté 7 200 appartements que nous transformons peu à peu en logements sociaux. C’est une arme forte contre la vente à la découpe. Nous avons également mis en place un prêt à 0% pour favoriser l’accès à la propriété – plus de 1000 Parisiens en ont déjà bénéficié – et la plupart des logements vacants remis sur le marché grâce aux aides de la Ville sont destinés aux classes moyennes. l’opposition et au monde associatif (par exemple Emmaüs) a été mise en place dès 2001 pour l’attribution de l’ensemble des logements relevant du contingent du maire de Paris. Ce processus est inédit. Quelles pistes ? Face à la situation actuelle du logement, des pistes existent, que le maire de Paris a publiquement proposées. Par exemple : • autoriser la création d’une agence foncière régionale habilitée à intervenir sur l’ensemble de l’Ile-de- France, comme le demande de longue date le Président de la Région ; • renforcer de façon très significative les pénalités appliquées aux communes qui ne respectent pas les |