à Paris n°16 oct/nov 2005
à Paris n°16 oct/nov 2005
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°16 de oct/nov 2005

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Ville de Paris

  • Format : (210 x 265) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,7 Mo

  • Dans ce numéro : Face à la crise du logement

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Les amoureux de la Bastille, 1957. Willy Ronis, kaleidoscope de la vie parisienne Ami de Robert Doisneau et Franck Capa, Willy Ronis appartient au courant des photographes humanistes. Amoureux de Paris, son travail est une mine d’archives inestimables sur la capitale. 32 octobre - novembre 2005 Il n’a pas touché un appareil depuis 2001. Ce grand photographe en a même retiré les piles, sans doute pour tenir à distance la tentation. « Mon corps ne me permet plus d’arpenter les rues comme autrefois. Il faudrait que je fasse de la photo posée, et ça, je m’y refuse », s’indigne-t-il. Pour autant, à tout juste 95 ans,Willy Ronis garde l’œil et l’esprit vifs. Dans le bureau de son appartement, situé dans un quartier populaire du vingtième arrondissement, il surplombe la capitale qu’il a tant photographiée et les souvenirs restent intacts. Cette année, la Ville de Paris a décidé de rendre hommage à ce témoin de son histoire, à travers une exposition des tirages les plus représentatifs de ses 70 ans de carrière. Difficile de dissocier l’homme de l’artiste, tant son travail est imprégné de son parcours personnel, de ses convictions et de sa sensibilité. Une passion précoce C’est en 1910 que naît Willy Ronis, cité Condorcet à Paris (9 e) , dans un milieu modeste. Sa passion pour la musique lui fait d’abord envisager une carrière de violoniste (photo). Mais le destin en décide autrement. Son père tient un laboratoire de photographie. Gravement malade, il demande à son fils
de prendre sa succession : « Cet emploi ne me plaisait pas. En m’intéressant à cet art, j’ai néanmoins vite compris qu’il ouvrait un champ de possibilités très vaste. » Avec un appareil offert par son père, il prend ses premiers clichés, autoportraits, souvenirs de vacances. La passion ne se fait pas attendre. Son père décède en 1937 et Willy cède le laboratoire pour se lancer dans une carrière de photographe, en vendant ses clichés à des magazines comme Le Soir, Regard, puis à l’agence Rapho. Son style s’impose. Il entre dans le courant des humanistes. Commissaire de l’exposition, Virginie Chardin a passé de nombreuses heures avec le photographe afin de faire une sélection représentative de l’ensemble de ses clichés. Elle en a retenu plus de 200, dont certains inédits. « J’ai souhaité que l’exposition suive son parcours personnel et professionnel qui sont intimement liés. Pudique avec les gens qu’il prend en photo, Willy Ronis sait comme personne saisir l’instant de grâce, qu’il s’agisse de deux amoureux enlacés, d’ouvriers en train de manifester ou d’enfants se disputant un jouet. La majeure partie des photos retenues correspondent à son âge d’or, les années 40 et 50. » La période de la célèbre série sur Belleville et Ménilmontant. La conscience politique Vous pourrez également découvrir des clichés d’avant-guerre, peu connus, où le regard de Willy Ronis est déjà très caractéristique de son style et où les sujets, qui portent souvent sur la condition ouvrière, révèlent des idéaux politiques. Il n’existe Avenue Simon Bolivar,1950.Front Populaire 14 juillet 1936. Ses photographies témoignent des changements extraordinaires qui s’opèrent dans la capitale. RER, station Châtelet, 1979, et La Panne, 1966. en revanche pratiquement pas de photos prises durant la guerre, car il a dû se réfugier en zone libre, où il se lie d’amitié avec Jacques Prévert. Dès les années 60, ses photographies sont les témoins des changements extraordinaires qui s’opèrent dans la capitale, en particulier avec l’arrivée de l’automobile. Plus tard, l’homme promène avec le même attachement son regard sur la société, les petites gens du côté de la coulée verte ou du parc André Citroën. « Ce qui est incroyable, relève Virginie Chardin, c’est qu’au terme de la visite, on a le sentiment que Paris n’a pas tant changé en 70 ans. Si les ambiances ne sont plus les mêmes, on reconnaît les quartiers. Les commerçants qui prenaient le temps de discuter se font plus rares, comme les petits métiers… » De son côté, Willy Ronis s’est impliqué dans le montage de l’exposition, notamment en présidant aux légendes de ses photos. « Paris a été mon sujet préféré », conclut-il, nous invitant à nous imprégner de son travail hors norme. Celui d’un amoureux de sa ville. Willy Ronis à Paris,du 19 octobre au 18 février. Entrée libre. Salon d’accueil de l’Hôtel de Ville. 29, rue de Rivoli (4 e). Infos au 39 75 et sur www.paris.fr octobre - novembre 2005 culture 33



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