Les amoureux de la Bastille, 1957. Willy Ronis, kaleidoscope de la vie parisienne Ami de Robert Doisneau et Franck Capa, Willy Ronis appartient au courant des photographes humanistes. Amoureux de Paris, son travail est une mine d’archives inestimables sur la capitale. 32 octobre - novembre 2005 Il n’a pas touché un appareil depuis 2001. Ce grand photographe en a même retiré les piles, sans doute pour tenir à distance la tentation. « Mon corps ne me permet plus d’arpenter les rues comme autrefois. Il faudrait que je fasse de la photo posée, et ça, je m’y refuse », s’indigne-t-il. Pour autant, à tout juste 95 ans,Willy Ronis garde l’œil et l’esprit vifs. Dans le bureau de son appartement, situé dans un quartier populaire du vingtième arrondissement, il surplombe la capitale qu’il a tant photographiée et les souvenirs restent intacts. Cette année, la Ville de Paris a décidé de rendre hommage à ce témoin de son histoire, à travers une exposition des tirages les plus représentatifs de ses 70 ans de carrière. Difficile de dissocier l’homme de l’artiste, tant son travail est imprégné de son parcours personnel, de ses convictions et de sa sensibilité. Une passion précoce C’est en 1910 que naît Willy Ronis, cité Condorcet à Paris (9 e) , dans un milieu modeste. Sa passion pour la musique lui fait d’abord envisager une carrière de violoniste (photo). Mais le destin en décide autrement. Son père tient un laboratoire de photographie. Gravement malade, il demande à son fils |