36 àParis À CORPS PERDU Pour ceux qui conservent un vague souvenir de l’art brut, le moment est venu de filer à l’exposition du Pavillon des Arts. Soixante ans après l’invention de ce concept artistique par Jean Dubuffet, les œuvres présentées ici au sein d’une unique collection prennent un judicieux parti: celui de confronter œuvres d’auteurs précurseurs (Carlo, Lesage, Adolf Wolfli, etc.) et réalisations contemporaines « brutes », récemment débusquées en Europe Gouache et mine de plomb, Bill Traylor centrale et orientale et en Amérique du Sud. L’objectif de la recherche ? A travers deux cents créations réalisées par une centaine d’artistes, « À corps perdu » interroge la pertinence et l’éventuelle raison d’être de ce genre artistique… Les critères d’élection de cet « art pratiqué par des personnes ayant échappé au conditionnement culturel et au conformisme social » ont-ils toujours un sens ? >Jusqu’au 26 septembre, Pavillon des Arts, 101, rue Rambuteau (1 er). Tél. 01 42 33 82 50 CHARLES MERYON, UN PARIS DE BAUDELAIRE Prêts de la Bibliothèque nationale de France, du musée de Genève et de collections privées, les vues de Charles Meryon, graveur à l’eauforte, évoquent le vieillissement de la capitale, la menace des grands chamboulements urbains manigancés par Haussmann… Ici rassemblées, elles suggèrent l’intérêt de Baudelaire pour leurs « perspectives poétiques » : Baudelaire se voulait ardent défenseur de l’aquafortiste. >Jusqu’au 18 juillet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 22, rue Malher (4 e). Tél. 01 44 59 29 60 HOMMAGE AUX DONATEURS Le musée Carnavalet bénéficie de donations régulières. Grands collectionneurs comme Françoise Seligmannou Jacques Jonas (qui ont déjà fait l’objet d’expositions particulières) ou modestes curieux, entreprises généreuses ou mécènes avertis participent à l’élargissement et l’entretien des collections du musée. Aujourd’hui, Carnavalet rend hommage à tous ceux qui, depuis dix ans, ont souhaité promouvoir l’histoire de Paris. >Jusqu’au 5 septembre, musée Carnavalet- Histoire de Paris, 23, rue de Sévigné (3 e). Tél. 01 44 59 58 58. OUVERTURE POUR INVENTAIRE Nous voilà partis dans les coulisses d’une immense garde-robe. Celles du musée de la Mode où 90 000 vêtements et accessoires sont conservés. Dans « Ouverture pour inventaire », pièces et objets parlent d’eux-mêmes, livrés simplement aux visiteurs, tels qu’ils sont préservés et en dehors de toute remise en perspective historique. Ainsi, l’on découvre ici des robes de cour d’Empire, là des costumes de bain des années 1920, plus loin des épingles à cheveux, barbes en dentelles, gants… mais aussi des créations de stylistes contemporains. « Guimpe », « tournure », « crinoline » … quelques mots aiguillonnent la visite : des repères-étiquettes pour ouvrir l’imaginaire. Et, surtout, rendre le parcours plus vivant. >Jusqu’au 8 août, musée Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, 10, avenue Pierre-1 er -de Serbie (16 e). Tél. 01 56 52 86 00 THEATRE L’esprit du 13 e Cet été, la scène du théâtre municipal repart à la recherche de jeunes talents. Et de spectateurs juniors aussi. Un festival engagé. Avec 19 spectacles, 180 jeunes artistes, 26 représentations dont 7 en plein air et gratuites : pour leur 3 e édition du 22 juin au 18 juillet, les « Scènes d’été du Théâtre 13 » se veulent, comme à l’accoutumée, un tremplin pour les jeunes compagnies. De nouveaux talents qui se sont souvent rencontrés dans les couloirs des écoles d’art dramatique et qui, bien souvent, viennent de fonder leur compagnie et monter un spectacle. « Notre festival est destiné aux artistes qui recherchent des salles, explique Colette Nucci, directrice du théâtre et âpre pourfendeuse de ces comédiens. Programmer des professionnels débutants comporte des La compagnie Le rugissement de la libellule présentera Le Théâtre ambulant Chopalovitch. risques que peu de scènes sont disposées à prendre. Or, c’est parmi ces artistes que se cachent les auteurs, metteurs en scène et acteurs de demain. Je me réjouis de savoir que certaines œuvres, issues de la première édition, sont parties en Avignon. Que d’autres ont pu transiter ici et là en France ! » Espace d’expression original, les « Scènes d’été » se combinent et s’ajustent minutieusement tout au long de l’année. « Nous recevons de nombreuses candidatures ; il nous faut choisir. Outre la carte blanche accordée depuis l’origine à la Maison des conservatoires de Paris (7 spectacles à l’affiche), le reste est sélectionné sur des critères artistiques précis », souligne la directrice. Colette Nucci apprécie les spectacles où prédomine le texte. Elle aime qu’il y ait du monde sur scène : « Que ce soit festif ! Commedia dell’arte, concerts à l’extérieur, théâtre classique ou sur tréteaux, mime, créations sur échasses… : tous les genres sont les bienvenus », précise-t-elle. Pourvu que certains spectacles puissent être joués hors du théâtre, sur la dalle piétonne de la cité Glacière. Rendre ces œuvres accessibles à tous, surtout aux jeunes, est une promesse. « C’est grâce l’émerveillement de tant de petits enfants du coin que, chaque année, nous trouvons la force de recommencer. » ■ > Théâtre 13, 103 A, boulevard Auguste-Blanqui (13 e). Tél. 01 45 88 62 22 |