16 Lifestyle Aucun risque de blessure puisqu’on marche très lentement.C. PAGELLA LIFESTYLE Marcher pieds nus au cœur des forêts grisonnes Le sol est frais, encore humide de la rosée matinale. Les brindilles craquent sous nos pas et ralentissent la marche. Plus loin, la mousse soigne nos pieds et un petit torrent d’eau froide les lave, les réveille. Il est tout juste 7h30. Le soleil s’est levé et monte doucement dans le ciel bleu qui recouvre cette région des Grisons. Nous sommes au cœur de la forêt, près de Flims, petit village de 3000 âmes niché à 1000 mètres d’altitude. Et nous sommes pieds nus. Deux fois par semaine, le lundi et le vendredi, et cela depuis cinq ans, Sandra Schmidt, gérante du Schweizerhof à Flims, fait découvrir à ses hôtes une pratique singulière : le Shinrin-yoku, comprenez ici le « bain de forêt ». Pieds nus, pendant près de deux heures, les participants en petit groupe (six au maximum) ouvrent leurs cinq sens à la magie des bois. Cette tradition médicinale On pratique le bain de forêt à Flims dans les Grisons. Méditation, étirements et écoute : tous les sens sont stimulés.C. PAGELLA venue tout droit du Pays du Soleil levant, Sandra Schmidt est l’une des premières à l’avoir proposée aux habitants et aux visiteurs de la région. Au Japon, cette pratique est très populaire, ce qui est loin d’être étonnant quand on sait que près de 70% de son territoire est composé de forêts. Le parcours n’est pas long. Il faudrait quelques minutes pour le faire en marche rapide, mais, ici, nous sommes très loin de la recherche de la performance. Ce que l’on souhaite, c’est prendre du temps, redécouvrir ce que la nature a à nous offrir. Observer les feuilles, sentir le parfum de la mousse qui nous renvoie à des souvenirs d’enfance, enlacer les cimes, se coucher dans des feuilles mortes, écouter le vent entre les branches et le gazouillement des oiseaux. L’art du bain de forêt, c’est se connecter à l’environnement. Et cela fait un bien fou. CAMILLE PAGELLA |