010 INTERVIEW BARON.E curieux,travailleurs mais aussi stressés et anxieux ». Voici comment se « Jeunes, décrivent Faustine Pochon et Arnaud Rolle.Ces mêmes termes,ils les utilisent pour parler de la jeunesse d’aujourd’hui. En effet, « Jeunesse dorée », leur premier EP, présente de manière cynique une jeunesse privilégiée, qui ades atouts et des possibilités mais qui est également perdue etqui ne sait pas où se positionner dans le monde des adultes. Dans l’interview qui suit, le jeune duo fribourgeois Baron.e souligne les avantages de la jeunesse mais aussi les problèmes qu’elle rencontre auquotidien. Faustine, Arnaud, d’où vous vient votre passion pour la musique ? F. : Bien qu’ellemevienne de monenfance, c’est une passion que j’ai découvert assez tard. Mon père etmasœur sont musiciens et j’ai donc grandi dans une famille qui aimait beaucoup de musique.J’ai toujours eu en moi cette culture delamusique mais j’ai commencé àchanter très tard, d’abord avec ma sœur puis avec Arnaud. A. : J’ai toujours fait de la musique car je faisais partie d’un chœur et d’une fanfare quand j’étais petit. Ensuite,pendant l’adolescence, jemesuis construit grâce àla musique que j’écoutais et aux artistes qui m’influençaient. Pour moi, la musique était - et est encore -unterrain de liberté et de jeu qui me permet de me sortir du temps. Comment avez-vous débuté votre carrière musicale ensemble ? A. : Je faisais partie d’un duo avec un copain et, plus tard, je me suis lancé en solo. Mon premier concert aeulieu àFribourg, en janvier 2019. Àcette époque, jesavais déjà que Faustine chantait bien et je lui ai donc proposé de m’accompagner.Tout s’est bien passé : nous avons euunbon feeling et de très bons retours. De fil enaiguille, nous nous sommes constitués comme un duo et avonssorti notrepremièrechanson, « Un verre d’ego ». UN SUPPLÉMENT THÉMATIQUE DE SMART MEDIA « La jeunesse est belle, fraîche et sans complexes » WWW.ONLINEFOCUS.SWISS Aujourd’hui, quels sont les atouts de la jeunesse et quels problèmes rencontre-t-elle ? Faustine et Arnaud, les deux jeunes chanteurs duduo fribourgeois Baron.e répondent àces questions et àbien d’autres encore. INTERVIEW ANDREA TARANTINI PHOTO JÉRÉMY RICO D’où vient le nom Baron.e ? F. : Il fait référence àBaron Samedi, un dieu vaudou assez drôle qui adore l’alcool et la fête. Jel’ai découvert àl’université, grâce àuncours d’histoire des religions. J’ai adoré cepersonnage, j’en ai parlé avec Arnaud et nous avons décidé de garder « Baron » dans le nom denotre duo. Pour le compléter,nous avons utilisé le langage épicène. C’était une manière d’être originaux et de permettre àtous les deux et à tout le monde de s’identifier dans le projet. Que signifie votre premier EP, « Jeunesse dorée » ? F. : Il s’agit d’une chanson ironique et d’un regard cynique sur notre situation etsur la jeunesse d’aujourd’hui qui est un mélange de paradoxes et de contradictions. Nous faisons partie d’une jeunesse privilégiée parce que, par rapport àd’autres jeunes dans le monde,nous avons denombreuses opportunités et des parents qui ont travaillé énormément pour que nous puissions mener la vie que nous souhaitons. Cependant, en même temps, nous nous sentons perdus carnous ne savonspas quoi faire, quelle voie prendreetdans quel combat s’engager. Nous avons des problèmes dérisoires mais aussi de grandes crises existentielles et des réflexions importantes sur le monde.Pourtant, aujourd’hui, la jeunesse se cacheaussi derrièreles apparences et les réseaux sociaux. Elle doit toujours être cool, faire lafête et se montrer même si, parfois, elle n’en apas envie. Aujourd’hui, quels sont les atouts de la jeunesse ? F. : La jeunesse est belle, fraîche et sans complexes. Elle a beaucoup de choses à dire etdenombreuses compétences. Aujourd’hui, sur le plan artistique,ilyatellement de moyens d’expression etlajeunesse ose se lancer.Nous sommes une belle génération même si, parfois, nous nous sentons un peu perdus et n’osons pas suivre nos passions. Néanmoins, je pense qu’il est important de laisser de la place àcette jeunesse pour qu’elle prenne son avenir en main. à O Io Et que conseilleriez-vous aux jeunes qui sont perdus professionnellement ? A. : Je leur dirais que nous les comprenons. Ce n’est pas évident de se lancer dans le monde des adultes et c’est normal d’y aller gentiment. Mais il faut avoir confianceetse rappeler que tout est possible aujourd’hui ! Souvent, des pressions familiales et d’autres problèmes peuvent entrer en jeu, mais c’est notre vie et nous devons choisir notre métier,tout en tenant en comptequ’il ne s’agit pas d’un métier pour la vie,car il est toujours possible deseréorienter.Ensomme,ilfaut avoir confiance, réagir face aux problèmes, trouver des solutions et chercher sa voie, sans avoir peur de la changer si nécessaire. Quels sont vos rêves et vos projets musicaux ? A. : Nous rêvons simplement de pouvoir faire des concerts (rires). Autrement, nous voulons continuer àfaire ceque nous faisons, sans trop nous projeter dans l’avenir, parce qu’il nous fait un peu peur (rires). Faustine, Arnaud est… passionné et acharné dans tout ce qu’il fait. Il s’agit à la fois d’une qualité et d’un défaut parce qu’il donne toujoursson maximum, mais même trop parfois. Arnaud, Faustine est… très bienveillante, motivante et entraînante, mais elle a aussi une humeur sans cesse changeante et elle fait souvent la tête pour rien (rires). C’est un de ses plus grands défauts. Les jeunes d’aujourd’huisont… dynamiques, optimistes et inquiets. D’ici trois ans, nous allons… kiffer nos vies et continuer àtravailler et prendre duplaisir ! Nous vous souhaitons… d’être heureux, d’oser entreprendre vos projets et de vivrevotrevie comme vous l’entendez. |