14 MERCREDI 12 JANVIER 2022 Le nouveau et cinquième film, qui sort ce mercredi, est l’occasion de revenir sur une saga qui a laissé sa trace (de sang) dans la pop culture ci L Ghostface, un vrai profil de méchant. Paramount Pictures « Scream », l’horreur continue Vincent Julé a sortie d’un nouveau – le cinquième – Scream en salles ce mercredi a forcément réveillé quelques souvenirs, et traumas, jusqu’au sein de la rédaction de 20 Minutes. En effet, même si elle est plus jeune que ses grandes sœurs Halloween, Vendredi 13 ou Freddy, la franchise a laissé sa trace dans l’histoire du slasher* en particulier, et du cinéma de genre en général. Et même du box-office. Judith, de la chaîne YouTube Demoiselles d’horreur, qui met un coup de projecteur sur « Je me souviens surtout de la première scène : un choc. » Judith, de Demoiselles d’horreur les personnages féminins des films du genre, n’a pas découvert le premier film à sa sortie en 1997, mais plus tard : « On m’avait dit que c’était un film assez drôle, avec de l’autodérision, mais moi, je me souviens surtout de la première scène : un choc. » Elle avait 12 ans, et donc pas forcément toutes les références avec lesquelles jouent le scénariste Kevin Williamson et le réalisateur Wes Craven : « C’est le premier slasher que j’ai vu, mais j’aimais déjà le cinéma d’horreur et des films comme La Nuit du chasseur ou La Mouche. » Marie Casabonne, une des autrices de l’ouvrage collectif Slashers (Vents d’Ouest), a découvert Scream en même temps que Les Griffes de la nuit, soit le film méta et les références, et une « bonne période Wes Craven », puisque les deux sont réalisés par le master of horror. « Il faut rappeler le contexte, détaille la spécialiste. Le slasher est un peu mort, depuis le milieu des années 1980, et l’horreur en général est sur le déclin. » Si l’approche méta participe à l’originalité de Scream, explique-t-elle à elle seule le succès critique et public du film ? « Quel est ton film d’horreur préféré ? » La voix et la question restent la même, mais la réponse pourrait être différente. En effet, vingt-cinq ans séparent Scream de… Scream ! Ce n’est pas un hasard si le nouveau film de la saga horrifique se passe de numéro (c’est le cinquième), car il se présente comme une suite et un revival. Difficile d’aller plus loin sans effleurer une histoire qui mérite d’être découverte vierge de toute information CINÉMA Judith rappelle que le film Popcorn, de Mark Herrier, était déjà passé par là en 1991, avec ses meurtres en plein festival de films d’horreurs organisé par des étudiants en cinéma, ainsi que Freddy sort de la nuit, sorti trois ans plus tard. « Lorsqu’un genre s’essouffle, le revisiter de manière consciente permet de le ressusciter, c’est ce que Scream a réussi avec le slasher. » Scream opère aussi un changement de paradigme, note l’autrice de Slashers : « Avant, c’était le tueur qui revenait de film en film, à l’instar de Michael Myers, Jason Voorhees ou Freddy Krueger. Mais là, le tueur meurt à la fin et une autre personne revêt le masque de Ghostface. Les vrais héros sont les survivants, le trio Sidney, Gale et Dewey. » Et ils sont d’ailleurs de retour dans le nouveau Scream. De la parodie Scary Movie au déguisement de Ghostface, l’un des plus vendus à Halloween, Scream a marqué la pop culture, et traversé les décennies et les générations grâce à des suites « toujours de qualité », conclut Marie Casabonne. * Sous-genre de l’épouvante, où un tueur psychopathe élimine un à un les personnages.. Un épisode bien plus violent et qui donne envie de revoir le premier film. Scream reste quoi qu’il en soit un pur slasher. De ce point de vue, les réalisateurs Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin (Wedding Nightmare) avaient la lourde tâche de succéder à Wes Craven, disparu en 2015. À part lors de la scène d’ouverture, ils n’essaient même pas de singer sa mise en scène, et ce que le film perd en tension et découpage, il le gagne en violence et brutalité. Peut-être un signe des temps. V.J. Gilles Lellouche joue le parfait salaud es Caroline Vié À VOIR AUSSI 2" u Trois vies malmenées par la guerre. Adieu Monsieur Haffmann, adaptation par Fred Cavayé de la pièce de Jean-Philippe Daguerre couverte de molières en 2018. Dans le Paris de 1941, implanté au cœur de Montmartre et que nous avions photographié pendant le premier confinement (voir ci-dessous), un joaillier juif confie sa boutique à son apprenti, puis se retrouve contraint de se réfugier dans sa cave pour échapper à la barbarie nazie. Très vite, les rapports de force s’inversent entre l’ex-patron et son ancien employé. Un « thriller intime » Fred Cavayé qualifie de « thriller intime » ce suspense pour lequel il s’est offert un casting de choix. Gilles Lellouche, en exploiteur de plus en plus veule, trouve à qui parler avec un Daniel Auteuil contraint à l’obéissance pour survivre. Ajoutons Sara Giraudeau, en épouse et enjeu, puis Nikolai Kinski, fils de Klaus Kinski, en officier allemand, et le drame peut se nouer. Adieu Monsieur Haffmannest une illustration parfaite de la maxime d’Alfred Hitchcock : « Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film. » Gilles Lellouche surprend par la façon dont il fait évoluer son personnage. « Je trouvais intéressant de lui faire jouer un salaud, pour qu’il puisse montrer autre chose que ce que l’on connaît déjà de lui », explique le réalisateur dans le dossier de presse. Photo : Pathé O. Juszczak/20 Minutes Les décors du film Adieu Monsieur Haffmannà Montmartre pendant le premier confinement |