12 MERCREDI 5 JANVIER 2022 Pleins phares sur la liberté des seventies Avec « Licorice Pizza », Paul Thomas Anderson plonge le spectateur dans une histoire d’amour haletante, au cœur des États-Unis des années 1970 L Caroline Vié a Licorice Pizza du titre ne se mange pas. C’est le nom d’une chaîne de magasins qui vendaient des disques vinyles (les fameuses « pizzas à la réglisse ») dans la Californie des années 1970, avant de devenir le titre du dernier film de Paul Thomas Anderson. Licorice Pizza trace une histoire d’amour pas évidente entre deux jeunes gens, Alana et Gary. Pour la raconter, le réalisateur de Phantom Thread s’est appuyé sur les récits de l’un de ses amis, jeune entrepreneur ambitieux. « Il m’a donné envie de faire revivre cette période que j’ai idéalisée, car je ne l’ai pas vraiment vécue, étant né en 1970, confie Paul Thomas Anderson. Licorice Pizza n’est pas un film nostalgique. C’est une promenade dans une Amérique que je trouve cinématographique. » Pour cette balade romantique et farfelue, le cinéaste fait débuter à l’écran deux interprètes : Alana Haim, membre du groupe Haim, et Cooper Hoffman, fils de l’acteur Philip Seymour Hoffman, décédé en 2014. Ce duo – lui à peine sorti de l’adolescence, elle un peu plus âgée – galope dans un Los Angeles méconnu à grand renfort de plans séquences éblouissants où ils courent comme s’ils tentaient de devancer le temps. « Tout était possible » « C’est l’idée que je me fais des années 1970, insiste le cinéaste. Je vois cela comme un moment de liberté où tout était possible. » C’est ce que fait le héros, enfant star qui se lance dans le commerce de waterbeds, puis de flippers avec un égal enthousiasme. Autour de ce couple, Paul Thomas Anderson a réuni des amis stars comme Sean Pennou encore Bradley Cooper, étonnant en producteur agité. « J’espère que le public se sentira inclus dans notre complicité », confie le cinéaste. Une certitude, on croque dans sa Licorice Pizza La folie d’Efira fait grand effetC.V. V irginie Efira devient de plus en plus fascinante. On l’avait quittée en juillet dans Benedetta de Paul Verhoeven et on la retrouve, coup sur coup, dans Madeleine Collins d’Antoine Barraud, et dans En attendant Bojangles de Régis Poinsard, en salle ce mercredi. « J’ai une tête de brave fille » Le point commun de ses prestations récentes ? Elle incarne des femmes frappées de déraison. Et pas qu’un peu ! Madeleine Collins mène une double vie en Suisse et en France à l’insu de ses compagnons et de ses enfants, et l’héroïne d’En attendant Bojangles refuse la réalité au point de s’inventer une existence fantasmée avec l’aide son mari, joué par Romain Duris. « Je crois que c’est mon physique qui incite à me confier ces personnages, explique Virginie Efira. Je ne parle pas de morphologie, mais du fait que j’ai une tête de brave fille. » Que de modestie. Sa beauté lumineuse apporte une séduction incomparable à ces héroïnes qui dansent au bord du gouffre de la folie. « Je suis le genre de femme qu’on prendrait comme babysitter sans la moindre hésitation, plaisante-t-elle. Cela rend la folie de mes personnages d’autant plus dérangeante qu’elle est imprévisible. » Entre le jeune Solan Machado-Graner, talentueux débutant qui incarne son fils, et Grégory Gadebois, sublime en ami dévoué, la comédienne s’épanouit dans En attendant Bojangles, inspiré d’un best-seller multirécompensé d’Olivier Bourdeaut. « Cette femme célèbre l’existence et c’est ce qui m’a attiré chez elle, souligne la comédienne. Plus rien ne peut l’atteindre quand elle se laisse emporter dans la danse par son époux sur la chanson de Nina Simone, qui donne son titre au film. » Le couple découvre sa passion réciproque en dansant le tango, emportant le spectateur au rythme de ses pas. Une chorégraphie magique donne le « la » à leur histoire, où le sens de la fête tient un rôle prépondérant. « Elle me touche par son désir désespéré d’échapper à sa maladie mentale, CINÉMA avec un réel plaisir. Cooper Hoffmannet Alana Haim roule sur la voie de l’insouciance. Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Virginie Efira face à la maladie dans En attendant Bojangles. R. Arpajou/Curiosa Films avoue Virginie Efira. Quand on a atteint la quarantaine, on est crédibles dans ce type de rôle, car on a l’âge d’avoir déjà vécu beaucoup de choses. » En attendant, Virginie Efira fait entendre la voix d’héroïnes qui refusent le quotidien avec une véhémence bouleversante au risque d’entraîner leur entourage dans une spirale de malheur. Elle s’impose tout naturellement comme l’une des plus grandes actrices actuelles. 2" u Alec Baldwin se confie sur Instagram. L’acteur Alec Baldwin a remercié sur Instagram les fans qui le soutiennent, après le tir mortel lors d’un tournage : « J’ai eu plus de personnes gentilles, attentionnées et bienveillantes que j’ai eu de personnes malveillantes. » La saison 6 de This is Us, diffusée depuis mardi aux États-Unis, révélera enfin comment Rebecca et Miguel se sont mis ensemble. Les images du film d’Hanouna ne passent pas. Cyril Hanouna a posté la bande-annonce de son film, Les Segpa, prévu pour avril. Des internautes se sont émus du traitement qui semble y être réservé à ces élèves en difficulté et déjà sujets au harcèlement scolaire. Photo : L. Vu/Sipa |