8 LUNDI 3 JANVIER 2022 « Nous avons tourné contre vents et marées » Tête d’affiche et coproducteur du « Tour du monde en 80 jours », diffusé le lundi, David Tennant raconte un tournage « mémorable » Propos recueillis par Anne Demoulin E n train, en bateau, à dos de dromadaire ou en ballon, David Tennant est époustouflant dans le costume de Phileas Fogg. Tête d’affiche et coproducteur du Tour du monde en 80 jours, dont les derniers épisodes de la première saison sont diffusés ce lundi à 21 h 05 sur France 2, la star écossaise revient sur un tournage titanesque. Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer ce Phileas Fogg ? Ce qui m’a particulièrement intéressé en tant qu’acteur, c’est que ce Phileas Fogg n’est jamais sorti de sa zone de confort. Il n’a jamais mis les pieds à l’étranger. C’est très malin de la part d’Ashley Pharoah [le scénariste] d’avoir fait de Fogg une sorte d’homme-enfant, plein de peur, d’insécurité et de doutes, La légende arthurienne réenchantée T Caroline Viéiendrions-nous déjà l’un des meilleurs films de 2022 ? The Green Knight, de David Lowery, disponible ce lundi sur Amazon Prime, peut d’ores et déjà prétendre à ce titre. Le réalisateur de A Ghost Story et Les Amants du Texas entraîne Dev Patel dans une relecture culottée de la légende arthurienne. Rien à voir avec la vision érudite et farfelue d’Alexandre Astier pour Kaamelott. David Lowery ose faire une œuvre belle mais aride, un voyage dans un Moyen Âge hostile, entre geste chevaleresque et conte philosophique. Gauvain, neveu du roi Arthur, a un an pour prouver sa valeur au Chevalier vert, qu’il a décapité et qui l’a défié en repartant avec sa tête sous le bras. Sa quête magique entraîne le héros, en même temps que le spectateur, dans un monde peuplé de voleurs, de géants, d’animaux parlants, de spectres cherchant le repos et de toutes sortes de créatures étonnantes. Alicia Vikander et Joel Edgerton se sont joints à la distribution de ce film qui ose laisser le temps au temps pour mieux envoûter son public. « J’ai voulu retrouver le rythme du poème original Gauvain et le Chevalier vert, explique David Lowery sur le site Indiewire. Ce et qui n’a jamais osé faire quoi que ce soit. Fogg devient le prisonnier de ses propres limites. D’un point de vue dramatique, cela rend touchant cet humain mal équipé, errant à travers le monde et essayant d’accomplir cette tâche apparemment impossible. Que raconte Le Tour du monde en 80 jours sur notre époque ? Ce n’est pas à moi de le dire, mais au public ! Mais je pense que c’est intéressant de regarder en arrière un monde, avec ce colonialisme anglais, qui à l’époque de la sortie du roman, était considéré comme acquis. Vu du XXI e siècle, on se demande : « Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Pourquoi des pays comme l’Inde se font-ils laminer par l’autre bout du monde ? » Cela nous permet de voir les choses au travers les yeux de Fogg, qui n’a jamais remis en question cet ordre du monde, qui est resté assis à Londres dans son fauteuil en cuir. C’est fascinant de lui montrer comment le monde fonctionne. Surtout à une époque où l’on ne s’est jamais senti aussi peu internationaux. Nous n’avons pas anticipé ce qui est arrivé quand on chevalier peut être considéré comme une représentation de la nature, qui peut reprendre aux humains ce qu’elle leur a donné. » Fuir ou faire face à ses démons Le héros va rencontrer l’humanité sous toutes ses formes, bienveillantes ou abjectes, dans l’espoir de créer sa propre légende. Pour y parvenir, il lui faudra choisir entre bravoure et lâcheté, faire face à ses démons ou les fuir. David Lowery ne craint pas de transformer son histoire en réflexion philosophique, même si cela peut dérouter ou CULTURE a commencé à filmer, mais l’année qui a suivi, voyager est devenu si difficile… Quels souvenirs gardez-vous de ce tournage dans plusieurs pays, en pleine pandémie ? Entre le premier jour de tournage et le dernier, il s’est écoulé 365 jours, pas les 80 jours que le titre suggérait ! Il y a eu des défis que nous n’avions pas vu venir quand nous avons commencé à tourner, évidemment. Je me souviendrai de ce tournage au milieu de cette période extraordinaire. Quand on a repris, on se faisait tester tous les jours, perdre certains spectateurs. Au milieu de productions tapageuses, The Green Knight parvient à rendre l’épique intime et réciproquement, en prenant la forme d’une œuvre onirique. La beauté de l’image, signée Drew Roz Palermo (à qui on doit déjà la photo de A Ghost Story), et un travail exceptionnel sur la bande-son ont une vertu immersive pour qui accepte de se laisser emporter. S’il est regrettable que le film ne sorte pas sur grand écran en France pour magnifier l’expérience, ses qualités et son originalité permettent d’imposer la vision puissante de David Lowery, quel que soit le support qui l’accueille. On a toutes et tous un « Green Knight » à affronter. The Green Knight, sur Amazon Prime, prend la forme d’un conte philosophique. Amazon Prime David Tennant campe un Phileas Fogg plein de doutes, dans la série. N. Molnár/Slim 80 Days/FTV on portait des masques. Nous sommes allés dans de magnifiques endroits, comme Le Cap en Afrique du Sud, on a fait des allers-retours pour le désert d’Arabie, le village en Inde, pour l’île déserte, je ne sais où… Et puis nous avons découvert Bucarest et ses magnifiques architectures qui ramènent facilement à Londres et Paris du XIX e siècle. C’était donc un tournage passionnant, merveilleux, mémorable, marqué, évidemment, par le fait qu’il a été réalisé contre vents et marées au beau milieu d’une pandémie. Robert Pattinson s’est inspiré de Kurt Cobain pour Batman. Matt Reeves, le réalisateur de The Batman, qui sort en mars, voulait une version du chevalier noir plus sombre. Robert Pattinson s’est ainsi inspiré de Kurt Cobain pour incarner ce héros. Avec Meurtre à Blois, France 3 est arrivée en tête des audiences télé du 1er janvier. Plus de 5 millions de téléspectateurs et téléspectatrices ont suivi cette fiction policière. Betty White, icône de la télévision américaine, est décédée. L’actrice Betty White, icône américaine qui a fait rire le public pendant plus de sept décennies dans des séries comme Les Craquantes, est décédée, vendredi, à 90 ans. Photo : D. Van Tine/AP/Sipa |