20 Minutes France n°3672 22 oct 2021
20 Minutes France n°3672 22 oct 2021
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°3672 de 22 oct 2021

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : 20 Minutes France

  • Format : (230 x 305) mm

  • Nombre de pages : 28

  • Taille du fichier PDF : 6,2 Mo

  • Dans ce numéro : le couple à l'ombre du Covid.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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6 VENDREDI 22 OCTOBRE 2021 20 MINUTES AVEC Le contexte  : Dans Ce qu’embrasser veut dire (éd. Payot & Rivages), paru il y a quelques jours en librairie, Jean-Claude Kaufmanndécrit la solitude émotionnelle et physique que beaucoup de Français ont vécue au plus fort de la crise du Covid-19. Mais aussi les nouvelles aspirations sentimentales de nos contemporains dans cette période de retour à une vie plus normale. Pour Jean-Claude Kaufmann, la crise du Covid-19 a accéléré la tendance d’une société sans contact physique.L. Vu/Sipa pour « 20 Minutes » Jean-Claude Kaufmannsociologue du couple « La crise sanitaire a été un crash test pour les couples qui allaient déjà mal avant » Propos recueillis par Delphine Bancaud Des rencontres plus difficiles pour les célibataires et une promiscuité dangereuse pour les couples. La crise sanitaire a bouleversé la vie sentimentale des Français. Le sociologue spécialiste du couple Jean-Claude Kaufmann, qui vient de publier Ce qu’embrasser veut dire (lire « le contexte ») , analyse ce qui a changé dans nos relations amoureuses. Vous écrivez que, au plus fort de la crise du Covid-19, « le baiser respirait trop un parfum de mort, il fallait oublier l’amour ». Quels ont été les effets de l’absence de tendresse pour ceux qui l’ont subie ? Cette crise a révélé des attentes de baisers et de caresses très différentes selon les personnes. Pour une minorité d’entre elles, cela n’a pas été une grande souffrance, car elles n’avaient pas des besoins affectifs très grands. Mais, pour la majorité d’entre nous, le manque de contact physique a été ressenti très durement et rendait la vie difficile à vivre. Selon vous, la crise du Covid-19 a accéléré la tendance d’une société sans contact physique. A-t-elle été l’occasion pour certains d’essayer l’amour à distance ? Parallèlement à l’explosion du télétravail, le téléamour s’est beaucoup développé. Avec certains effets positifs, car les échanges en ligne sont beaucoup plus libres ; on se lâche davantage derrière un écran ou au téléphone, et des jeux érotiques à distance peuvent donner du plaisir. Mais, au bout d’un moment, ceux qui l’ont beaucoup pratiqué sont arrivés à saturation. Ils ont éprouvé un écœurement face au virtuel et ont requis la présence de l’autre, le toucher. Depuis la levée des restrictions sanitaires au printemps, certains célibataires ont-ils du mal à retourner au contact des autres ? Oui, car certains réfléchissent aux risques sanitaires que présentent les rencontres et ont tendance à les limiter. Par ailleurs, ils ont perdu 2" l’habitude d’aller vers l’autre, ont vécu au ralenti, ce qu’ils ont trouvé reposant. S’abandonner devant quelqu’un représente désormais un risque trop énorme pour eux. Ils préfèrent rester dans leur cocon rassurant, plus confortable psychologiquement, même si la vie est plus terne. A contrario, beaucoup d’autres, notamment les jeunes, n’ont-ils pas envie de multiplier les rencontres pour rattraper le temps perdu ? On se demandait si, cet été, des fêtes effrénées auraient lieu, avec de multiples aventures à la clé. Mais force est « Force est de constater qu’il n’y a pas eu de frénésie sexuelle postcouvre-feu. » de constater qu’il n’y a pas eu de frénésie sexuelle post-couvre-feu. Certes, beaucoup de Français ont éprouvé un désir de rattrapage concernant leur vie sexuelle, mais la peur du Covid-19 les a empêchés de se lâcher totalement. Concernant les couples constitués avant la crise sanitaire, vous écrivez que la libido de certains s’est effondrée… Avec le télétravail et le fait de passer plus de temps chez soi, la vie sexuelle aurait pu être plus intense. Il n’en a rien été. On se lavait moins, on restait en pyjama, on suscitait moins le désir. On s’est laissés couler pour un temps, d’où une baisse de la libido. Le retour à la normale est progressif. La crise a-t-elle été le déclencheur d’une crise de couple ou le révélateur de ce qui n’allait pas ? Les deux. La crise sanitaire a été un crash test pour les couples qui allaient déjà mal avant. Le fait d’être tout le temps ensemble, de télétravailler tout en faisant l’école à la maison… Le cocktail était explosif. Pour les autres, les confinements et les périodes de couvre-feu ont révélé les failles dans le fonctionnement. Comment certains couples affectés par cette période parviennent-ils à trouver une nouvelle jeunesse ? En considérant que ce qui dysfonctionne dans leur couple n’est pas toujours de la responsabilité de l’autre. Pour rectifier le tir, il faut commencer par un travail d’introspection et se remettre en cause. La crise sanitaire a-t-elle aussi pu permettre à des couples de remettre les pendules à l’heure ? Oui, car certains couples ont su faire le dos rond quand les tensions familiales surgissaient. Ils sont arrivés à se soutenir mutuellement, à ne pas trop se critiquer. Le simple fait de traverser la crise sans qu’il y ait trop de heurts leur a permis de sortir renforcés de cette période.
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