8 VENDREDI 22 OCTOBRE 2021 ;. "'dl) fy." ; 4 s:,':.% 414"Are= 11. ‘2ri.-ie.'. C>Jnaele, NOLie frwraoCkfori‘ pu roLy6 if4CoNNILI aul r fflon# rezOreree e oL Crei eAeà.F.-='-.1 - --_-. =.=_-r '.- S4--'-'- -, kj. -.‹._=. -'.:7-1—'-., . yre'-‘, -tiA- -t ee'1'-7 >.. Iii'-.i,-'3-'-1-1)- —.. "—a—mr.'%>1 3-Q'A AerEnim.-e5EL-Lx..-ipaF.vç, fezezi 4peTerie Rgefeesçaire - muegze « Astérix et le Griffon » En expédition contre 1es superstitions Le thème des fake news s’invite dans les dernières aventures du guerrier gaulois Q Benjamin Chapon Ces couillons de Romains se sont mis en tête de chasser dans le Grand Est le griffon, créature imaginaire mi-aigle mi-lion. Dans le 39 e album d’« Astérix », sorti jeudi aux éditions Albert-René, nos valeureux Gaulois partent dans ces contrées enneigées pour secourir les Sarmates, peuple gaulois local menacé par l’expédition romaine. « Le thème de cet album, c’est la croyance, la superstition, explique Jean-Yves Ferri, qui scénarise là son cinquième album d’»Astérix », avec toujours Didier Conrad au dessin. Je me suis appuyé sur des + DE 20 MINUTES CULTURE « On se raconte tous des histoires, la différence, c’est la manière dont on accepte la réalité quand elle arrive. » Jean-Yves Ferri, scénariste choses exactes, ou du moins sur des croyances exactes de l’époque. Mes guerrières amazones du Grand Est, les Romains y croyaient. Mon griffon aussi, mais ils l’appelaient tarasque… Même le géographe Trodéxès de Collagène est inspiré d’un personnage réel. » Il a d’ailleurs les traits de Michel Houellebecq. S’il a décidé de « répondre au débat actuel » sur la place des femmes dans la société en confrontant Astérix et Obélix à une société matriarcale où les femmes font la guerre et les hommes restent au foyer, Jean-Yves Ferri apporte surtout son humour au service du débat sur les fake news et le complotisme. « On se raconte tous des histoires. La différence, c’est la manière dont on accepte la réalité quand elle arrive. » Sans trop en dire, on peut révéler que, dans cette nouvelle aventure, les Romains se montrent bourrins, idiots et superstitieux, et les Gaulois et leurs alliées rusées, courageuses… et superstitieuses. « La superstition est équitablement partagée, rigole Jean-Yves Ferri. Mais la différence, c’est que les Romains sont déçus par les découvertes Rationnels vs romantiques ? Dans Astérix et le Griffon, la répartition des rôles renvoie à l’opposition entre Romains rationnels et scientifiques et Gaulois romantiques et sauvages. « Ce cliché a la peau dure, constate Michel Rouger, directeur du MuséoParc d’Alésia. Il vient sans doute du fait que les Gaulois sont un peuple de l’oralité. On se figure qu’il n’y a pas de transmission du savoir scientifique sans 4. - i Cu Le dernier album d’« Astérix » est paru jeudi. qu’ils font parce qu’elles ne correspondent pas à leurs attentes, là où les Gaulois s’émerveillent. » Que ce soit au travers d’un légionnaire complotiste, nommé Fakenius, ou encore le secret des chamans sarmates, qui jouent sur les superstitions pour se protéger des Romains cupides, cet album n’est pas tendre avec l’époque contemporaine. « Romains et Gaulois parcourent un vaste monde inconnu, leurs croyances paraissent naturelles. À notre époque, on a moins d’excuses… », glisse Jean-Yves Ferri. l’écriture. Or, on sait que les druides étaient savants, philosophes, ils connaissaient l’astronomie, les cycles naturels. Ils ne se contentaient pas de cueillir du gui. » D’ailleurs, si Panoramix ne sert pas à grand-chose dans cet album, cela renforce l’esprit d’initiative d’Astérix et Obélix, qui ne s’en remettent ni à la potion ni aux dieux. Là où les Romains, terrorisés par les Sarmates, s’en remettent à Diane dans un culte païen tourné en ridicule. B.C. |