4 VENDREDI 15 OCTOBRE 2021 La mort de Samuel Paty a changé les cours Le drame a renforcé la détermination de certains enseignants à aborder les questions liées à la laïcité, quand d’autres s’autocensurent davantage a Delphine Bancaud U « ne émotion considérable chez les Français. Et chez les enseignants, encore plus. Samedi, cela fera un an que l’impensable est arrivé. La décapitation de Samuel Paty, 47 ans, près de son collège de Conflans-Sainte- Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Pour de nombreux profs, il y a un avant et un après. La parole aux élèves Gilles Roumieux, professeur d’histoire-géographie à Alès (Gard), a monté l’initiative « Touche pas à mon professeur » l’an dernier. « Il s’agissait pour les élèves d’écrire ce que signifiait pour eux le fait de vivre dans un pays en liberté, le rôle du professeur et ce « TEXTO « BINGO » 1000 € ÀGAGNER PARSEMAINE REPONDS VITE ÀLAQUESTION DELASEMAINE Quart d'heure parisien oblige, le marathon de Paris commence systématiquement avec 15 minutes de retard. Envoie par SMS VRAI ou FAUX au 71717 * Règlement du jeu disponible sur http://20min.fr/reglement-texto ACTUALITÉ qu’ils avaient compris de l’assassinat de Samuel Paty. Je ne me suis jamais autocensuré, même si on m’a menacé de mort sur Twitter. Ce drame a renforcé mes liens avec les élèves. Dans mes cours, j’essaie toujours de leur donner la parole. Et de leur montrer (2 x0,75 € +prix d’un sms) « que seules les interactions permettent de s’élever. » Mais depuis la mort de Samuel Paty, d’autres enseignants redoutent que leur sécurité soit remise en cause. Comme en témoigne Maud, professeure en REP : « Je m’autocensure davantage en craignant l’enchaînement mortel qui a causé la mort de Samuel Paty. J’ai choisi une autre approche, moins frontale et moins centrée sur la France, pour aborder la liberté d’expression, en parlant par exemple des journalistes de langue arabe assassinés. » Marc, professeur de sciences de Lors d’un hommage, le 18 octobre 2020 à Bordeaux, au professeur assassiné. U. Amez/Sipa Donald Trump « cherche à exister à travers les meetings » M Propos recueillis par Rachel Garrat-Valcarcelême pas un an après sa défaite à l’élection présidentielle américaine de 2020, Donald Trump semble de retour dans l’agenda politique. Il était samedi à un meeting dans l’Iowa pour soutenir un sénateur républicain lors du scrutin de mi-mandat de novembre 2022. L’historienne Nicole Bacharan, autrice avec Dominique Simonnet des Grands Jours qui ont changé l’Amérique (éd. Perrin), analyse la stratégie de l’ex-président. Donald Trump est-il en train de revenir ? Il essaie de revenir, mais sa position est très compliquée. Il glisse un peu vers le passé : on sait qu’il n’est plus sur Twitter, et les médias ne parlent plus trop de lui. Donc il cherche à exister à travers les meetings. Du coup, on parle de lui dans les médias. Les démocrates voient-ils le retour de Trump comme une bénédiction ou un risque ? Il suscite toujours l’inquiétude des démocrates en vue de [la présidentielle 2" la vie et de la Terre, ne se sent pas protégé : « Si un élève fait l’apologie du terrorisme dans votre classe à l’occasion d’une minute de silence, par exemple, vous ne serez soutenu par aucun collègue, aucun membre de la hiérarchie. Je l’ai vécu. On vous fera bien comprendre que vous avez dû mal interpréter ses propos. » De son côté, le ministère fait valoir les mesures supplémentaires qui ont été prises pour sécuriser le quotidien des profs. L’article 10 de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République a ainsi consacré un amendement dit « Samuel Paty », qui punit de trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende « le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la fonction d’enseignant ». Atteintes à la laïcité en baisse Selon les chiffres de l’Éducation nationale, entre décembre 2020 et mars 2021, 547 signalements d’atteinte au principe de laïcité ont été recensés. Un nombre en baisse par rapport à l’année précédente, où 935 cas ont été constatés à l’école (entre septembre 2019 à mars 2020). « Il me semble que les parents ont mieux compris que les tentatives d’intrusion dans la pédagogie des enseignants n’étaient plus possibles », note Bruno Bobkiewicz, du Syndicat des personnels de direction de l’Éducation nationale. L’ex-président des États-Unis, samedi, lors d’un meeting dans l’Iowa. K. Kremer/The Register/Sipa de] 2024. Son emprise sur l’électorat et le fait qu’il le radicalise d’une manière dangereuse pour le pays font peur. Le parti républicain est-il toujours le parti trumpisé qu’on a connu à la fin de son mandat ? En grande partie, parce que les thèmes de Trump sont toujours très présents. Beaucoup de choses vont se jouer aux législatives de mi-mandat de novembre 2022, où Donald Trump a l’intention d’imposer des primaires républicaines aux élus et aux candidats qui ne sont pas alignés sur ses positions. |