18 MERCREDI 6 OCTOBRE 2021 Les Bleus, à l’avis à la mort avec Mbappé ? De retour en sélection, l’attaquant du PSG doit faire face aux critiques qui ont commencé à poindre à l’Euro le William Pereira L a carrière d’un footballeur pro est une allégorie de la vie. D’abord les premiers pas et l’enthousiasme de la découverte. Ensuite, l’adolescence et la crise. Enfin, l’âge adulte, puis le déclin. À bientôt 23 ans, Kylian Mbappé est sorti de la phase où on le trouvait mignon pour découvrir celle où le public a envie de lui coller une paire de claques. Le choc thermique est aussi désagréable qu’un tir au but manqué en 8 es de l’Euro. « Les vacances m’ont aidé à passer à autre chose », expliquait-il à L’Équipe. Avant ce break, l’idée d’une autre pause, un peu plus longue, en équipe de France, lui a même traversé l’esprit. « À partir du moment où j’ai ressenti que je commençais soi-disant à devenir un problème et que les gens me ressentaient comme un problème... Le plus important, c’est l’équipe de France, et si elle est plus heureuse sans moi, c’est comme ça. » Le sacrifice ultime par amour. Encore un beau rôle pour l’attaquant, qui n’aurait jamais joué les méchants s’il avait « C’est un jeune joueur, mais c’est un des cadres, ici. On sait qu’on a besoin de lui. » Lucas Hernandez SPORT été acteur de cinéma. « Il ne faut pas qu’il s’arrête aux critiques, lance Alain Giresse. Les critiques, la perpétuelle remise en question, c’est ça, le très haut niveau. » Reste à savoir comment l’idée du malaimé a pu germer dans l’esprit de Kylian Mbappé. De son interview à L’Équipe, on comprend qu’il n’aurait pas dit non à deux ou trois papouilles de ses coéquipiers après le tir au but raté. Dans son livre (Du mondial à l’Euro - Dans les coulisses des Bleus champions du monde), le journaliste Baptiste Desprez dépeint un joueur en constant besoin d’affection au quotidien, avec une certaine propension à la bouderie. « Tout le monde l’aime, et il est très respecté, a assuré Chez les Hernandez, on veut les frères W.P. P etite promotion à Clairefontaine valable uniquement mardi. Pour la conférence de presse d’un frère Hernandez, le second nous était offert. Pour ne vexer personne, on ne dira pas qui de Lucas ou Theo est le numéro un, même si le statut d’aîné du premier cité et son ancienneté en équipe de France lui ont plus ou moins octroyé de manière tacite le droit de prendre la parole le premier à chaque question posée par un collège de journalistes plutôt enthousiasmés par l’événement. Pas de concurrence entre eux C’est vrai qu’on se marre bien, avec les frangins. Prenez Lucas, par exemple. Vous pensez que le défenseur du Bayern Munich a vu les choses en grand pour la liste de Didier Deschamps la plus importante de l’histoire de sa famille ? Pas du tout. Le bonhomme a suivi ça sur son téléphone, car il avait beaucoup mieux à faire. « Ce jour-là, j’étais à la pêche, raconte-t-il. Dans la famille, tout le monde était très fier et ému de nous voir ensemble. Ce n’est pas la première fois de l’histoire des Bleus que ça arrive, mais c’est quand même un moment exceptionnel. » Qu’en dit Theo ? « C’est un honneur d’être en équipe de France avec mon frère. » Encore timide, le cadet se contente de rester dans le sillage de l’aîné. Mais il ne se garde pas non plus de chambrer, notamment quand on lui demande s’il est aussi mauvais perdant que Lucas : « Quand je perds, je ne suis pas bien et je pense que pour tous les joueurs c’est comme ça. Mon frère, c’est un peu trop, par contre. » Joie de vivre et joie ambiante que la rivalité d’un poste – celui de latéral gauche, à moins que Deschamps fasse descendre Lucas en défense centrale Kylian Mbappé a très mal vécu son échec lors de la séance de tirs au but à l’Euro. M. Djurica/AP/Sipa Lucas Hernandez, mardi. C’est un jeune joueur, mais c’est un des cadres, ici. On sait qu’on a besoin de lui. » Voilà bien longtemps que l’on sait Mbappé indispensable. S’il a toujours fait preuve d’un certain enthousiasme à l’idée d’évoluer au côté de Karim Benzema, Mbappé est sans doute des trois membres de l’attaque (avec Griezmann) celui qui a le plus de mal à s’y adapter. Non sans frustration. « Si, à ce niveau, vous n’agrandissez pas votre registre, dans certaines situations, vous vous retrouvez bloqué, réagit Giresse. pour utiliser Theo en latéral offensif – n’altérera pas, comme le promettent les deux frangins. « Quand les matchs commenceront, et qu’importe que ce soit moi, mon frère ou les deux sur le terrain, on sera soudés et on se donnera des conseils, promet Lucas. On va ramer dans la même direction. » « Je sais que Lucas sera là pour m’aider à tout moment », confirme Theo. Déjà que Lucas a loupé le bizutage du Milanais au dernier rassemblement (« J’ai vu sa chanson, elle était pas terrible ») , il ne faudrait pas qu’il manque en plus à son devoir de grand frère. Même si au fond, il n’y a pas trop de quoi s’inquiéter : Theo serait aussi sociable que Lucas. Lucas, au Bayern, et Theo Hernandez, à l’AC Milan. Action Press/Shuter/Sipa etL. Rossini/Shutter/Sipa -in C u SECONDES Première pour Alaphilippe 2" u La percussion et la vitesse sont les meilleures armes de Kylian, mais les adversaires le savent et se positionnent très bas. Il faudrait qu’il puisse s’introduire dans le jeu, également. » Un processus logique qui sous-entend néanmoins de s’adapter à un nouveau contexte et donc d’aller à l’encontre du principe qui semble désormais orienter sa carrière, à savoir être la pierre angulaire d’un projet. Avec Benzema et Griezmann, c’est pour le moment impossible. Se voir trop grand avant l’heure, typique de l’adolescent, ça. Tout juste auréolé de son titre de champion du monde, Julian Alaphilippe participe à la semiclassique Milan-Turin, ce mercredi. Quatre personnes étaient en garde à vue mardi, soupçonnées d’avoir participé au cambriolage d’Angel Di Maria le 14 mars à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Pau Gasol raccroche À 41 ans, après un dernier passage au Barça, le basketteur espagnol a décidé, mardi, de mettre un terme à sa carrière. Photo : O. Barroso/Sipa |