10 VENDREDI 1er OCTOBRE 2021 Un NFT pour aider les journalistes en danger Dans le « Journal d’un NFT », « 20 Minutes » raconte la vente de l’un de ses quotidiens en jeton cryptographique. Les bénéfices iront à ses confrères en difficulté Laure Beaudonnet ans le dernier épisode, nous avons détaillé les coups de stress qui ont Dpimenté le projet de vendre aux enchères un journal numérique de 20 Minutes – le supplément « Les Folles Années 2020 » – sous la forme d’un NFT 20 (lire l’encadré). L’histoire ne s’arrête pas là. 20 Minutes souhaite reverser l’argent de la vente à une association qui aiderait les journalistes en difficulté à l’international. Anthony Bellanger, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), nous a aidé à passer en revue les différentes ONG existantes. Et il se trouve que le fonds de sécurité de la FIJ coche toutes les cases : un organisme international qui vient en aide aux journalistes À l’occasion de Nuit blanche, samedi à Paris, « 20 Minutes » a recueilli des souvenirs d’émotions contraires face à des œuvres d’art installées dans l’espace public Benjamin Chapon C’est moche et ça coûte cher. » Voici, en substance, ce qu’une majorité des internautes de 20 Minutes pense de l’art contemporain. Du moins celles et ceux qui ont répondu à notre appel à contributions à l’occasion de Nuit blanche, qui se tient samedi soir à Paris pour sa 19 e édition. Alors que l’Arc de triomphe est actuellement empaqueté selon la vision posthume de l’artiste Christo, les manifestations d’art contemporain dans + DE 20 MINUTES CULTURE en difficulté sur le terrain. Avec la crise afghane, le safety fund est plus d’actualité que jamais. La FIJ fédère les organisations syndicales et associatives nationales, et représente au total 600 000 journalistes dans le monde. « En tant que secrétaire général, je représente la profession devant les instances des Nations unies quand il y a des discussions sur les conditions de travail, les salaires, la santé, etc. », explique Anthony Bellanger. Frais d’opération après une balle En 1992, la FIJ a lancé un fonds de sécurité, « une bouée de sauvetage pour les journalistes menacés ou dans le besoin », peut-on lire sur son site Internet. Il aide les familles lorsqu’elles ne peuvent pas payer les obsèques d’un journaliste, il vient au secours des reporteurs blessés ou en danger. « Récemment, un collègue avait pris une balle dans l’abdomen en Somalie, et le chirurgien attendait que l’argent tombe sur son compte pour commencer l’opération parce qu’elle coûtait trop cher. C’est terrible », illustre Anthony Bellanger. AVEC LU VOUS minutes/"En février à Kaboul, en Afghanistan, un journaliste repoussé par la police. Rahmat Gu/AP/Sipa De même, la FIJ a été mobilisée pour la crise en Afghanistan : « On a fait partir tous ceux qui étaient en danger. Pour ceux restés sur place, on a reçu 40 000 € pour leur payer un logement, de la nourriture et les frais de santé. Il y a eu une inflation énorme. » Avec le fonds de sécurité, la FIJ envoie, en moyenne, 80 000 € dans le monde tous les ans, mais elle reçoit à peine 12 000 ou 13 000 € par an. « On a zéro moyen, on fait avec ce qu’on a », conclut le secrétaire général de la FIJ. VOTRE VIE VOTRE AVIS Art contemporain « Avant, je trouvais ça moche et inutile » l’espace public sont devenues banales. Plusieurs villes ont ainsi leur rendezvous, Lille 3000, Liberté ! à Bordeaux, Rose béton à Toulouse… Nous avons donc demandé à nos lectrices et lecteurs si certaines de ces œuvres croisées par hasard leur avaient laissé une émotion particulière. Et, si l’on exclut celles et ceux qui ne voient dans l’art contemporain qu’une gabegie cynique et inutile, il reste malgré tout quelques belles rencontres avec l’art. La plus récente est sans doute celle de Bernard avec l’Arc de triomphe empaqueté : « J’ai été agacé de voir ça à la télé, je trouvais ça moche et inutile -7- L’Arc de triomphe empaqueté à Paris a entraîné de belles rencontres avec l’art. M. Euler/AP/Sipa 2n Qu’est-ce qu’un NFT ? Le sigle NFT, pour non-fungible token (jeton non fongible en VF), désigne un objet virtuel (tweet, gif, mème…) à l’identité, l’authenticité et la traçabilité incontestables et inviolables grâce à un certificat répertorié dans une blockchain. Il s’agit le plus souvent de l’ethereum, dont la monnaie virtuelle (l’ether) est aussi connue comme la deuxième la plus importante après le bitcoin. Des œuvres numériques sont ainsi vendues à prix d’or. voire sacrilège pour les soldats français. Alors j’ai décidé d’aller me rendre compte par moi-même. Et finalement, j’ai réalisé que cette œuvre mettait paradoxalement le bâtiment en valeur. » Vasarely à Montparnasse Mais cette démarche volontaire est assez rare parmi les témoignages. De nombreux internautes racontent une rencontre fortuite avec l’art contemporain, souvent dans les transports. Mathilde a ainsi eu un coup de cœur pour les immenses fresques de Vasarely dans la gare Montparnasse. « À part des magasins, la rénovation de la gare n’a rien de révolutionnaire. Mais, au moins, j’ai pu découvrir ces œuvres, très belles, très inspirantes. » Parfois, ces œuvres font aussi réfléchir. Arnaud a ainsi beaucoup à dire à propos du blockhaus-miroir de la plage de Leffrinckoucke, près de Dunkerque : « On ne peut qu’être scotché devant cette œuvre, à la fois pour sa beauté esthétique, mais également pour ce passé douloureux qu’elle nous rappelle. Les reflets brisés des vagues de la mer du Nord ou des couchers de soleil sont comme les lumières d’un phare qui nous rappellent à un devoir de mémoire. » |