6 MERCREDI 29 SEPTEMBRE 2021 L’« onde de choc » et une « vie en éclats » Mardi, la cour d’assises a entendu les premiers témoignages des parties civiles au procès des attaques du 13-Novembre G I *.) O Hélène Sergent l aura fallu six ans à Marylin pour connaître la distance qui la séparait du premier kamikaze qui s’est fait exploser le soir du 13 novembre 2015 aux abords du Stade de France, à Saint-Denis : 17m. C’est en suivant les débats au procès des attentats que la trentenaire l’a découvert. Mardi, la jeune femme a livré à la cour le récit de « sa vie en éclats ». Journaliste envoyée au Stade de France pour interviewer des supporteurs allemands à l’occasion du match amical qui s’y déroulait, elle a été blessée au visage et aux jambes. Comme elle, plusieurs témoins ont raconté l’« onde de choc » provoquée par l’attentat. L’onde de choc physique puis la déflagration psychologique qui a semé « la terreur » dans leur sphère intime, familiale et professionnelle. Les virus de l’hiver sont de retour Anissa Boumediene n les avait quasi oubliés. Alors qu’ils s’étaient presque éteints l’année dernière, les virus de l’hiver sont en train d’opérer leur retour : grippe, gastro-entérite, angine et rhume piquent les gorges, font couler les narines et chamboulent les estomacs. « On retrouve un automne presque comme en 2019, constate le D r Jean-Louis Bensoussan, du syndicat de médecins généralistes MG France. Certes encore en retrait par rapport à une année «normale» d’avant- Covid-19, mais, visiblement, les maladies hivernales repartent, à la fois chez les enfants et les jeunes adultes. » « On s’y attendait » Ce retour en force a notamment été favorisé par nos mauvaises habitudes prises cet été. La hausse de la couverture vaccinale et le sentiment de protection contre le Covid-19 qu’elle procure ont eu pour conséquence un relâchement sur la distanciation sociale. « L’adhésion aux mesures barrières tend à baisser, certaines d’entre elles étant moins suivies chez les vaccinés, et ce depuis la fin juin », confirme Santé publique France. « Mais on s’y attendait, explique Jean- Louis Bensoussan. L’année dernière, ACTUALITÉ Premières parties civiles à s’avancer à la barre depuis le début du procès, toutes ont insisté sur la nécessité de se « souvenir » de ces événements trop souvent « oubliés ». Si Sophie Dias est venue devant la cour d’assises spéciale, c’est pour ne pas oublier le seul disparu dans cette attaque. Touché par les écrous contenus dans la ceinture explosive d’un des terroristes, son père, Manuel Dias, a été la première Jonathan porte le souvenir de ses camarades gendarmes « abandonnés » par leur hiérarchie. victime de cette nuit de terreur. À la barre, sa fille porte la mémoire de ce « papa poule aimant ». En déplacement au Portugal le soir du 13 novembre 2015 pour organiser son mariage à venir, la jeune femme remue ciel et terre pour obtenir des nouvelles de son père. Le couperet tombe le lendemain à midi. « Le monde s’écroule » et le « parcours du combattant démarre » pour la famille Dias, qui se « bat depuis six ans » pour obtenir une indemnisation à la hauteur de son préjudice. toutes les épidémies traditionnelles ont été bloquées par les confinements et fermetures d’école. Le retour à une vie similaire à celle d’avant implique le retour des virus qui sévissent habituellement à cette période de l’année. » Le retour des maladies hivernales signifie-t-il que le Covid-19 est suffisamment en recul pour leur faire de la place ? « Il va falloir attendre les prochaines semaines pour répondre à cette question, estime le D r Bensoussan. Si on a une forte épidémie de grippe et d’autres virus et microbes, on pourra parler de changement d’écosystème viral. » Le soir du 13 novembre 2015, aux abords du Stade de France, à Saint-Denis. F. Fife/AFP Jonathan, lui, porte le souvenir de ses camarades gendarmes, tous membres du même régiment de cavalerie et « abandonnés » par leur hiérarchie. Ce soir-là, ils sont chargés de sécuriser les abords du stade. Quand l’explosion survient, ses troupes sont les premières à intervenir. Philippe, major désormais retraité, aperçoit le corps sans vie de Manuel Dias et les restes humains du kamikaze. Les militaires prennent en charge les premiers blessés, donnent l’alerte et « gèlent » les lieux. Jusqu’à la seconde explosion. « À ce moment-là, je Autre virus quasiment éteint l’hiver dernier : la bronchiolite, qui touche les tout-petits. « Une épidémie de plus grande ampleur que celle observée chaque année est possible du fait de la moindre stimulation immunitaire induite par la faible circulation du virus l’hiver dernier », prévient Santé publique France. Alors, pour ne pas faire trop de place à ces maladies qui ne nous avaient pas vraiment manqué, « il faut revenir à tout ce qu’on a très bien fait l’année dernière, prescrit le D r Bensoussan. On pense à se laver les mains, porter un masque dès qu’on est malade et qu’on tousse, et garder le réflexe de ne pas se serrer la main ni faire la bise. » Le relâchement des gestes barrières favorise la réapparition de la grippe notamment. Baleydier/SipannL U SECONDES 2" suis en état de sidération », se souvient Jonathan. Les militaires se trouvent alors dans « un état second ». Renaud, chef de la cavalerie, mettra « une heure à se débloquer » avant de pouvoir parler à sa femme. Pierre a « du mal à dormir », et finit par être hospitalisé pendant un mois dans un service de psychiatrie. Confronté au stress post-traumatique de ses camarades, le capitaine tente d’alerter ses supérieurs. En vain. « J’ai l’impression d’avoir été seul, devant l’inconnu et devant l’incompréhension de mes chefs. » Expérimentation d’un nouveau protocole anti-Covid à l’école primaire. Un nouveau protocole sanitaire en primaire va être expérimenté, a annoncé mardi le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Tous les élèves d’une classe seront testés s’il y a un cas de Covid-19, et seuls les cas positifs seront isolés. Le protocole actuel prévoit qu’un cas de Covid-19 dans une classe en primaire entraîne une fermeture. Au tour des adolescents de devoir présenter le QR code. À partir de jeudi, les mineurs âgés d’au moins 12 ans et 2 mois devront aussi être munis du pass sanitaire pour prendre le train, aller au cinéma ou à la piscine. Sanofi abandonne son vaccin à ARN messager. Le laboratoire français Sanofi ne commercialisera pas de vaccin à ARN messager contre le Covid-19, a-t-il indiqué. Malgré des essais intermédiaires positifs, l’entreprise juge que le produit arriverait trop tard sur le marché. |