18 MERCREDI 29 SEPTEMBRE 2021 Dylan Pennet son père, héros et antihéros Dans « Flag Day », l’actrice est dirigée par son propre père, Sean Penn, qui joue aussi le père, envahissant, de son personnage D Caroline Vié ylan Penna de qui tenir ! Fille de Robin Wright et de Sean Penn, la comédienne a reçu le prix Nouvel Hollywood au festival de Deauville pour son rôle dans Flag Day, film découvert à Cannes, dans lequel elle est dirigée par son père. « Au départ, je ne voulais pas faire l’actrice, confie-telle à 20 Minutes. Mes parents m’ont convaincue que c’était un bon moyen de me mettre le pied à l’étrier pour passer plus vite à la réalisation. » La trentenaire aurait eu tort de refuser ce rôle en or, tiré de l’histoire vraie de la journaliste Jennifer Vogel et de son père, John, mythomane envahissant. « Jouer face à mon propre père qui incarne John était la fois confortable et intimidant, se souvient Dylan Penn. Il Un poignant périple peint et animéC.V. « De la peinture animée », c’est ainsi que Florence Miailhe définit La Traversée. Ce film, récompensé au festival d’Annecy, émerveille par son parti pris esthétique comme par les émotions qui s’en dégagent. La fuite d’une sœur et d’un frère chassés de chez eux et séparés de leur famille par un pouvoir totalitaire devient un poème filmé devant la caméra de l’artiste. « L’histoire que je raconte est intemporelle, explique la cinéaste à 20 Minutes. Les épreuves et les rencontres que vivent mes héros pourraient se passer n’importe où et n’importe quand. » Le spectateur prend fait et cause pour sait si précisément diriger ses acteurs qu’il m’arrivait d’oublier totalement notre relation de parenté quand il me donnait des instructions. » La jeune femme s’est vite sentie proche de son personnage, déchiré entre son amour pour son géniteur et le fait qu’elle le trouve un poil encombrant : « Je peux comprendre Jennifer et son besoin de se détacher de sa famille pour s’affirmer. » « J’ai pleuré des rivières de larmes » Dylan Pennaccepte volontiers de donner son avis sur le talent de son papa : « Avoir mon père comme partenaire était un cadeau. Avant cela, je ne me rendais pas vraiment compte de ce dont il est capable, ni de sa générosité face aux autres comédiens. » Sean Pennn’a pas facilité la besogne à sa fille, en lui confiant des scènes difficiles. On se souviendra longtemps de celle où son personnage mène une interview, tout en suivant à la télévision une séquence d’actualités au cours de laquelle son père est poursuivi par la police. ces adolescents débrouillards et solidaires qui en voient de toutes les couleurs au fil de leur périple. Vendus à un couple aisé, persécutés par des soldats, recueillis par un cirque ou enfermés dans un camp, les jeunes héros font montre d’une incroyable force vitale, qu’une animation aussi fluide que chatoyante traduit parfaitement. Une illusion parfaite de mouvement « Les animateurs peignaient directement sur des plaques de verre, précise Florence Miailhe. C’est un procédé très risqué, car il est facile de rater et d’avoir à tout recommencer. » Quatorze animatrices et un animateur ont travaillé sous la direction de la cinéaste pendant trois ans. L’illusion du mouvement est parfaite, et les émotions affleurent de chaque plan d’un conte à l’ahurissante beauté formelle. Florence Miailhe a aussi puisé son inspiration dans les croquis que dessinait sa mère et qu’elle a conservés. Ils servent de base pour ce que dessine l’héroïne, qui recueille ses impressions au crayon noir dans un carnet. « L’art aide à supporter les épreuves de la vie comme à transmettre ce qu’on a vécu », déclare la cinéaste. La Traversée, fable universelle, démontre la pertinence de ce point de vue. Photo : Gebeka Films CINÉMA Dylan Penna également pour projet de devenir réalisatrice. Allen Fraser/Le Pacte « Il m’est arrivé de pleurer des rivières de larmes pendant le tournage, se souvient la comédienne avec le sourire. Quand je voyais mon père à la place de John, cela me bouleversait. » Cette expérience lui a donné le goût du jeu, car, si Dylan Pennveut toujours produire et réaliser, elle admet que ses parents avaient raison : « On apprend beaucoup en faisant l’actrice. » Elle attend de nouvelles propositions avec impatience. Tendus, mais tendresC.V. Les couples dans tous leurs états, c’est la spécialité de Joachim Lafosse. Les Intranquilles, en compétition au Festival de Cannes et présenté à Angoulême, prend la suite de L’Économie du couple et À perdre la raison. Le cinéaste belge met en scène une famille dont le père, artiste peintre, est atteint de troubles maniacodépressifs. « J’ai voulu que mon film soit nimbé de tendresse », explique le réalisateur à 20 Minutes. Ce sont les rapports entre ru Le talent est-il héréditaire ? Dylan Pennse révèle d’un naturel éblouissant dans cette première apparition, qui invite le spectateur à se demander si le talent ne serait pas héréditaire. « Il m’est difficile de me prononcer sur ce sujet, avoue-t-elle, mais il est certain que je fréquente les plateaux de cinéma depuis mon plus jeune âge, et que je m’y sens donc à l’aise. » ce couple et ceux qu’ils entretiennent avec leur jeune fils qui m’intéressaient. » Joachim Lafosse s’est inspiré de son propre père, photographe, pour écrire celui qu’incarne Damien Bonnard, face à Leïla Bekhti en épouse patiente, mais parfois débordée. L’angoisse des proches Les Intranquilles évoqués dans le titre du film ne sont pas seulement les malades, mais aussi leurs proches vivant dans l’angoisse d’une crise due à un arrêt de prise de médicaments. « J’ai décortiqué le scénario étape par étape avec un psychiatre, pour qu’il m’explique comment rendre les réactions de mon personnage face à chaque événement », confie Damien Bonnard à 20 Minutes. Photo : les Films du Losange |