12 MERCREDI 29 SEPTEMBRE 2021 Tout est bon en bocaux, même la viande La société Drive tout nu a réussi à adapter le principe de la vente de produits d’alimentation en bocaux à la viande, malgré les contraintes a L À Lille, Mikaël Libert a vente de produits d’alimentation en vrac se généralise, tant et si bien que même la grande distribution s’y met. Si l’utilisation de bocaux en verre reste le meilleur moyen d’atteindre l’objectif du zéro déchet, ce type de conditionnement n’est pas adapté à toutes les denrées, notamment la viande. Le Drive tout nu proposera pourtant, dès cette semaine, à Lille, des salaisons en bocaux, et davantage à court terme. Pour cette société, le zéro déchet est donc la règle, et l’immense majorité des produits sont conditionnés en bocaux. « Notre politique est de vendre de cette manière tous les produits nécessaires à une famille », explique le cogérant Maxence Lefort. Un pari qui n’était pas gagné d’avance et qui a demandé un long travail de développement du côté de la maison mère, à Toulouse. + DE 20 MINUTES PLANÈTE « C’est le conditionnement sous vide qui nous permet de répondre à la question de la contamination bactérienne, poursuit Maxence Lefort. Il nous reste à effectuer des tests sur chaque produit pour déterminer les dates limites de consommation [DLC]. » À conserver pendant dix jours Au Drive tout nu, on promet « une conservation d’une dizaine de jours ». « Au pire, les DLC seront équivalentes au conditionnement sous barquette, au mieux, elles seront plus longues », affirme Timothée Wallaert, le second cogérant. L’autre avantage des bocaux réside en l’inertie du matériau dont ils sont composés : le verre. « La viande n’est pas contaminée par des particules de son emballage », insiste Timothée Wallaert. Pour les contenants en verre, leur réemploi quasiment à l’infini est aussi un argument de poids. D’autant que l’on peut y mettre toutes les sortes de viandes. « On commence par des salaisons, comme des saucisses, précise le cogérant. Viendront ensuite d’autres produits, de la volaille par exemple. » n connaissait les caisses automatiques, la livraison à domicile, le click and collect. Voici les « dark stores » de Cajoo, Gorillas, Dija ou Flink, qui essaiment un peu partout dans l’Hexagone. Le principe : livrer à domicile, en quelques minutes à peine, un panier de minutes courses « basiques » commandé en ligne. Un délai ultracourt rendu possible grâce aux « dark stores », donc. Des entrepôts non ouverts au public, implantés en centreville, où des magasiniers vont piocher les articles dans les rayons sitôt la commande passée, avant qu’un livreur parte avec. Alors que la pandémie de Covid-19 a boosté la livraison à domicile, ce système séduit-il les consommateurs ? Pour plusieurs des lecteurs qui ont répondu à notre appel à témoignages, il Cu D’abord des salaisons, puis bientôt toutes sortes de viandes, seront vendues en bocaux. Le Drive tout nu En barquettes recyclables L’emballage de la viande en barquettes reste la règle dans les circuits de la grande distribution, notamment pour des questions de normes sanitaires. Difficile, néanmoins, de déterminer la part que cela représente dans le million de tonnes d’emballages en plastique produits chaque année en France. Certes, de nombreuses entreprises du secteur se mettent, un peu poussées par la loi, aux barquettes VOTRE VIE VOTRE AVIS « Dark stores » Un gain de temps, de la simplicité, mais à quel prix ? Gorillas, Cajoo, Flink… Les « dark stores » sont de plus en plus nombreux en France. T. Schwarz/20 Minutes Ces enseignes qui livrent à domicile, en quelques minutes, un panier de courses commandé en ligne divisent nos lecteurs O Jean Bouclier recyclables. À l’instar d’Auchan, par exemple, qui promet d’atteindre le 100% recyclable d’ici à la fin de l’année. Une avancée dans l’abandon du plastique qui, pour autant, ne résout pas la question du volume de déchets. « Selon des retours de nos clients, un plein chariot de courses en supermarché classique équivaut à remplir une poubelle d’emballages », assure Timothée Wallaert. garantit un réel gain de temps. Kevin, utilisateur de Gorillas, dit y trouver « un réel confort de vie. Que ce soit pour un complément de courses, des besoins ponctuels, une envie particulière, par manque de temps, en treize minutes maximum, ma commande est livrée. » « Le niveau de service est impressionnant », confirme Victor, client de Flink. Et niveau prix ? Victor, toujours : « [Il y a les] mêmes produits que chez Monoprix ou Franprix, où je fais mes courses d’habitude. Les prix ont l’air d’être les mêmes, voire moins chers. » « Des livreurs très mal payés » Reste la question « éthique » de faire appel à ce genre de prestation. « Je suis plus que convaincu par ce système, qui colle aux besoins et aux habitudes des gens, le côté «écolo» des livreurs à vélo », insiste Johan. L’internaute « Daftpunkmusic », lui, estime que « l’esclavagisme existe toujours », avec « des livreurs très mal payés ». Pour Tyrp, c’est davantage le modèle économique qui ne tient pas la route : « Comme toujours, un intermédiaire de plus veut sa part du gâteau. Ensuite, ils voudront monter leur marge, baisser celle des coursiers et des commerçants. Et la, ça s’arrêtera. » |