10 MERCREDI 22 SEPTEMBRE 2021 Biodiversité Les satellites collent aux sabots des rennes de Sibérie Lettres à part avec le « lettering » Jeanpixel j, D + DE 20 MINUTES PLANÈTE Sélène Agapé es mots et des lettres… en majuscule, en écriture cursive, peinturlurées. Vous nous avez envoyé vos plus beaux clichés de « lettering », capturés devant des cafés, au détour d’une vitrine ou encore devant un salon de tatouage. L’art du « lettering » consiste à dessiner des lettres inspirées de la typographie en variant les textures, outils et éléments graphiques. Il fait de plus en plus d’adeptes chez les amateurs de loisirs créatifs (et sur Instagram). VOUS ÊTES DOUÉ POUR LA PHOTOGRAPHIE ? Envoyez vos images à contribution@20minutes.fr ou postez-les sur Instagram avec le hashtag #nosinternautesontdutalent. Vos photos ne seront destinées qu’à cette rubrique. Pour en savoir plus sur la gestion de vos données : https://www.20minutes.fr/politique-protection-données-personnelles Depuis cet été, 200 rennes sauvages de Yakoutie sont équipés d’un collier Argos doté d’intelligence artificielle. Jeanpixel AVEC VOUS Hari Nandakumar/CLS Victimes du réchauffement climatique, d’épidémies ou de famines, ces cervidés sauvages sont menacés. Pour cerner ce qui les affecte, ils sont suivis via des balises À Toulouse, Béatrice Colin Ils sont un symbole de Noël, indissociables du traîneau qu’ils tirent. Mais d’ici à quelques années, les rennes sauvages du Grand Nord pourraient bien manquer à l’appel le 24 décembre. Il y a encore vingt ans, ils étaient un million à fouler la toundra de Yakoutie, dans le nord-est de la Sibérie. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 400 000. Une chute de 60% de l’espèce qui s’explique en partie par le réchauffement climatique. Mais difficile de savoir si c’est dû au manque de nourriture à cause de la sécheresse l’été, ou à l’eau de pluie transformée en glace l’hiver, qui les empêche d’accéder au lichen. Sans parler de la propagation des maladies favorisée par la chaleur. Savoir si l’animal est stressé Pour suivre à la trace ces mammifères sauvages et mieux comprendre les causes de l’hécatombe qui les touche, l’espace a été mis à contribution. Cet été, 200 rennes ont ainsi été équipés d’un collier satellite doté d’une intelligence artificielle. VOTRE VIE VOTRE AVIS Jean-Pascal Grémy Romain 2r1 « Ce collier permet d’utiliser la technologie Argos pour connaître leur positionnement, et d’aller plus loin grâce à l’intelligence artificielle qui délivre des données de comportement », explique Christel Delmas, responsable des applications Argos au sein de l’entreprise toulousaine CLS, spécialisée dans l’observation et la surveillance satellite de la Terre. Le collier pourra ainsi montrer si le renne est stressé, s’il a tendance à dormir plus que d’habitude ou encore à se déplacer de manière anormale. Pour faire aboutir ce projet, un consortium a été créé avec des scientifiques, les autorités territoriales, le Cnes et l’Agence spatiale européenne, ainsi que les représentants des populations nomades, qui vivent essentiellement de l’élevage du renne. Si les premiers résultats scientifiques sont attendus pour l’an prochain, les colliers ont déjà permis à certains membres de cette communauté de retrouver des troupeaux égarés dans ce territoire immense. À terme, l’idée est aussi d’équiper de ces colliers dotés d’intelligence artificielle d’autres grands mammifères, comme les chevaux sauvages, les bisons ou les chameaux. Depuis la création du système, plus de 200 000 animaux ont été suivis par géolocalisation. À partir de 2023, celui-ci va pouvoir s’intensifier grâce à la constellation Kinéis, composée de 25 nanosatellites, qui permettra de suivre de petites espèces, comme les oiseaux ou les tortues juvéniles. Romain Virginie Lorillou |