8 MERCREDI 22 SEPTEMBRE 2021 + DE 20 MINUTES PLANÈTE Mobilité douce Des sous aux usagers en coup de pouce ? Lime est l’un des services de trottinettes électriques en libre-service référencés par Rob, appli qui permet de cumuler des points sur une vingtaine d’alternatives à la voiture individuelle. M. Fedouach/AFP L’appli Rob ou l’entreprise TransWay utilisent le système des « miles » pour les utilisateurs des transports durables. Une bonne idée pour les booster ? Fabrice Pouliquen Pour l’utilisation d’un Vélib’, le service de vélos en libre-service de la métropole de Paris, vous cumulerez quatre points pour chaque euro dépensé. Même chose pour vos trajets sur le réseau RATP, que ce soit en bus, métro, RER ou tramway. On passe à cinq points par euro dépensé pour Cityscoot – l’opérateur privé de scooters en libre-service –, cinq aussi pour Lime ou Dott, plateformes de location de trottinettes électriques. Ainsi va la vie sur Rob, jeune application lancée par David Atlan et Thibaut Arnould, deux amis niçois. Autrement dit, plus vous consommez des transports décarbonés, plus vous emmagasinez des points. « Chez Rob, 1000 points correspondent à 1 € , explique David Atlan. On peut soit les utiliser pour acheter des services de mobilité recensés sur notre application, soit en faire don à des associations, soit les convertir en cartes-cadeaux auprès de commerçants partenaires. » Parmi eux en ce moment, Décathlon, Nature & Découvertes… L’application est pleinement active depuis trois mois et permet de cumuler des points sur plus d’une vingtaine d’alternatives à la voiture individuelle : « Tous les transports en commun franciliens, mais aussi douze solutions de VTC et de taxis, quatre de location de voitures ou d’autopartage, une dizaine de solutions de scooters, vélos et trottinettes en libre-service… » Sans oublier le covoiturage avec BlaBlaCar ou le train avec Oui.sncf. Rob compte un peu plus de 3 000 utilisateurs à ce jour, un nombre qui devrait croître avec le lancement de l’application dans la métropole niçoise prévu début octobre et ceux espérés dans une dizaine d’autres villes d’ici à un an. Reste à savoir si l’appli permet seulement de fidéliser les urbains déjà adeptes de mobilité douce ou si elle « Le poids des routines est très fort. » Mathieu Chassignet, de l’Ademe convainc aussi des autosolistes. « Le poids des routines est très fort, et on ne les casse pas facilement pour tester de nouveaux transports », rappelle Mathieu Chassignet, ingénieur transport à l’Ademe. Une grève des transports ou une envolée subite du prix du carburant peut nous 2r1 u pousser à le faire. Mais c’est le cas aussi, de façon plus positive, de l’incitation financière. « On sait que c’est un levier qui marche, poursuit Mathieu Chassignet. À l’Ademe, nous avions par exemple suivi les entreprises qui avaient expérimenté, en 2014, l’indemnité kilométrique vélo accordée aux salariés venant au travail à vélo. Le dispositif leur avait permis, en quelques mois, de multiplier par deux le nombre de leurs salariés cyclistes. » L’ingénieur de l’Ademe voit alors plutôt d’un bon œil l’émergence d’applications comme Rob. D’autres acteurs font de même, comme TransWay. Depuis 2015, l’entreprise nantaise développe des programmes de fidélité qui récompensent chaque trajet en mobilité douce par des points à échanger en cadeaux et avantages auprès de commerçants locaux et nationaux. Près d’un million d’utilisateurs ont déjà été conquis. |