14 VENDREDI 17 SEPTEMBRE 2021 Les innovations passent la seconde Les progrès techniques présagent des transports plus sûrs, plus durables, et, par conséquent, plus attrayants Lise Garnier L a roue tourne, et à l’électricité plutôt qu’à l’essence. Si vous vivez en ville, vous l’avez sûrement remarqué : « Ces vingt dernières années, la mobilité a beaucoup changé », observe Sylvanie Godillon, géographe-urbaniste et chercheuse associée à l’UMR Géographie-cités du CNRS. Le vélo, comme une évidence Avec la pandémie, prendre le vélo plutôt que les transports en commun est apparu comme une évidence pour certains : « On se rend compte que c’est pratique, que c’est bon pour la santé et pour l’environnement », constate la spécialiste des enjeux de mobilité. Résultat : il s’est vendu 2,7 millions de vélos en 2020 en France. Le chiffre d’affaires du secteur LtY ;4, a bondi de 25% en un an. En quelques années, le vélo est donc passé d’un engin de loisirs utilisé sporadiquement à un outil du quotidien pour une partie des urbains. La raison : un changement des mentalités, mais aussi « une évolution des engins en matière de fiabilité avec un usage devenu intensif et plus durable », précise Fabrice Furlan, président de la Fédération des professionnels de la micromobilité (FPMM). MOBILITÉ RÉSERVATIONS:WWW.CHATEAUVERSAILLES-SPECTACLES.FR NUERTATMS MCIMIILUU UtERSAILLE g-ZPECMCLELFN &POINTSDEVENTEHABITUELS PEMS YEME H1LMUELS Selon lui, « on assiste à une évolution culturelle, un engin ne doit plus être jetable. Les batteries deviendront de plus en plus résistantes et de plus en plus petites. Elles seront aussi davantage réutilisables. » La sécurité s’améliorera également dans les mois qui arrivent avec un « meilleur éclairage et une meilleure conception pour s’adapter aux défauts de la route », commente Fabrice Furlan. Les évolutions technologiques, que ce soit sur les vélos, trottinettes et autres modes de déplacement, s’accompagnent déjà d’une « politique d’aménagement dans certains territoires », remarque Sylvanie Godillon, et d’un arsenal législatif, à l’image de la loi d’orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019. Et puis, c’est toute une filière qui JARDINS DU CHATEAU DE VERSAILLES AMEDI 25 SEPTEMBRE 20 Getty Images àpartirde20h30 Chateau de VERSAILLES Spectacles CHATEAU DE VERSAI 20 « La voiture perd du terrain, les transports en commun se maintiennent. » Anne Aguiléra, LVMT se met en place autour des modes de transport « doux ». « Le service aprèsvente se structure », ajoute le président de la FPMM. Reste un enjeu de taille : l’accès aux services de mobilité. « Les systèmes de libre-service se développent mais ça reste très marginal. On constate que la voiture perd un tout petit peu de terrain et que les transports en commun se maintiennent », analyse Anne Aguiléra, chargée de recherche au laboratoire Ville mobilité transport (LVMT) de l’université Gustave-Eiffel. Et la voiture autonome ? Côté automobile, l’électrique tend à se faire une place « bien que l’empreinte carbone de la fabrication des batteries pose toujours question », rappelle Sylvanie Godillon. En France, si la vente de voitures neuves baisse globalement, la part de voitures électriques immatriculées depuis le début de l’année augmente. Quant à la voiture autonome, avant de lui confier le volant les yeux fermés il faudra encore attendre plusieurs années. En cause notamment : une série d’accidents et des défauts techniques récurrents. Le progrès progresse à bonne vitesse, mais limitée. Pour une bonne raison : la sécurité des usagers. |