6 LUNDI 13 SEPTEMBRE 2021 ACTUALITÉ Ar& Atoll slat Mak De nouveaux tubes à l’automne ? Plusieurs traitements, actuellement en phase de test, donnent l’espoir d’un arsenal thérapeutique plus riche contre le Covid-19 R Oihana Gabriel onapreve, molnupiravir, tocilizumab… Ces noms barbares ne vous disent sans doute rien. Pourtant, ces traitements pourraient représenter un tournant dans la lutte contre le Covid-19. Si les corticoïdes ont fait leurs preuves, faisant baisser la mortalité de 21%, d’autres traitements pourraient apparaître dans les prochains mois. Tout d’abord, les traitements par injection, à commencer par le tocilizumab, qui intéresse les autorités sanitaires. Le laboratoire suisse Roche est à la manœuvre pour ce traitement appelé Roactemra, déjà utilisé pour lutter contre la polyarthrite rhumatoïde. L’Agence européenne du médicament devrait rendre en octobre ses résultats sur l’efficacité du tocilizumab pour traiter les formes graves du Covid-19. Un petit français pourrait aussi arriver prochainement sur le marché. Le laboratoire nantais Xenothera a mis au point un traitement par injection à base d’anticorps polyclonaux, baptisé Xav-19. La France a précommandé 30 000 doses. Selon Le Monde, il pourrait être disponible dès cet automne. « Mais il s’agit de traitements par voie intraveineuse [comme le Ronapreve, déjà disponible (lire l’encadré)], nuance Yazdan Yazdanpanah, infectiologue et membre du conseil scientifique. L’étape d’après, c’est d’avoir des traitements oraux, faciles à prendre. Or différents médicaments sont en cours d’évaluation, on en saura plus au mois d’octobre. » Des traitements oraux espérés Parmi ces médicaments, le molnupiravir a fait couler beaucoup d’encre. Le laboratoire américain Merck est en train de réaliser les essais cliniques de phase 3 pour cette pilule qui permettrait d’empêcher la multiplication du virus dans nos cellules. Des résultats prometteurs montraient que la charge Le traitement par injection Ronapreve, déjà disponible en France, combine deux anticorps monoclonaux. « Il a été conçu directement pour cibler et se fixer à une partie de la protéine Spike et éviter que le virus n’entre dans les cellules humaines », explique Nathan Peiffer-Smadja. Et donc que le patient, fragile et hospitalisé, se retrouve en réanimation. « Depuis fin mars 2021, il est prescrit uniquement pour les Les résultats de plusieurs essais cliniques sont attendus en octobre. Appledesign/Getty Images (illustration) virale avait disparu chez les patients infectés au bout de cinq jours. « Mais, cet été, les essais chez les patients hospitalisés n’ont montré aucune efficacité », nuance Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’hôpital Bichat (AP-HP). Évidemment, d’autres laboratoires se positionnent sur ce créneau. Dont Pfizer, qui teste depuis mars une pilule qui va contrer l’action de la protéase, une enzyme primordiale dans la multiplication du coronavirus. Le 2 septembre, Pfizer a annoncé lancer les phases 2 et 3 de l’essai clinique sur 1 140 personnes. Avec une spécificité : on cherche à voir l’efficacité et les éventuels effets indésirables chez des patients non hospitalisés et présentant un faible risque de progression vers une maladie grave. Si l’essai se révélait concluant, on pourrait imaginer, dans quelques mois, avoir un médicament utile pour toute la population, dès les premiers signes du Covid-19. Le défi reste toutefois immense. « C’est très complexe d’avoir un traitement efficace contre les virus, souffle Yazdan Yazdanpanah. On n’en a d’ailleurs jamais trouvé pour la grippe. » L’utilisation du Ronapreveétendue personnes avec des risques d’évolution vers une forme sévère, précise Yazdan Yazdanpanah. En août, l’accès a été étendu aux personnes qui n’ont pas développé d’anticorps [pas de vaccin ou mauvaise réponse au vaccin], dès qu’elles sont en contact avec une personne infectée. » Depuis le 3 septembre, certains patients hospitalisés peuvent en bénéficier, à condition notamment qu’ils soient sous oxygène. 20 Hidalgo, des missions pour la présidentielle Tom Hollmann « Aujourd’hui, je suis prête. » Après un long tour de chauffe, la maire de Paris (PS) s’est lancée dans la course à l’Élysée, dimanche à Rouen (Seine- Maritime). Anne Hidalgo risque cependant de devoir travailler son image parisiano-centrée pour cette élection nationale. « Antibagnole » pour l’opposition, écologique et sécuritaire pour ses équipes, sa politique en matière de transports suscite l’adhésion des Parisiens : 61% d’entre eux, selon un sondage Ifop, sont favorables à la mesure des 30 km/h dans la capitale. Mais dans un pays où 74% des actifs utilisent un véhicule motorisé pour se rendre au travail, de telles mesures risquent de représenter un frein dans la campagne de la candidate. « En gérant Paris comme si cette dernière était coupée de sa région, elle accentue les fractures territoriales », tacle Othman Nasrou (LR), deuxième vice-président de la région francilienne. Séparer « municipal et national » Au PS, on préfère y voir une force : « Anne Hidalgo fait preuve d’un volontarisme écologique remarquable, souligne Rémi Féraud, sénateur socialiste proche de la candidate. (…) Il ne faut pas confondre le municipal et le national. Si elle est élue présidente, les Français dans leur ensemble seront sa priorité, et la justice sociale sera une boussole. » Photo : T. Samson/AFP Édouard Philippe annonce son soutien « complet » à Emmanuel Macron. L’ex-Premier ministre Édouard Philippe a annoncé, dimanche sur TF1, qu’il apporterait un soutien « complet » à Emmanuel Macron pour la présidentielle. Il a invoqué la nécessité d’« accentuer » les réformes lancées depuis 2017. |