14 VENDREDI 10 SEPTEMBRE 2021 « La musique, c’est libérateur » Avec « Roue libre », la chanteuse Léa Castel sort un deuxième album très intime o V Propos recueillis par Clio Weickert oilà treize ans que ses fans l’attendaient. Après l’énorme succès de Dernière Chance, avec Soprano, un passage remarqué dans « Popstars », puis son premier album en 2008, Léa Castel s’était faite très discrète. Jusqu’à ce vendredi. La chanteuse et musicienne revient avec Roue libre, où elle se livre sur ses blessures et ses déceptions sentimentales, mais aussi sur le bonheur retrouvé. Que s’est-il passé pour vous ces dernières années ? Sur mon premier album, ça s’est bien passé officiellement mais, officieusement, j’aspirais à plein d’autres choses. J’étais un peu cantonnée dans quelque chose qui ne me convenait pas forcément. En même temps, je n’arrivais pas à trouver ce que j’avais envie de + DE 20 MINUTES CULTURE donner. Puis, j’ai fait de la compo pour les autres, ce qui a ajouté une autre difficulté, celle de ne plus trop savoir ce que, moi, je valais. Trouver un équilibre pour soi est très compliqué par la suite. L’un des premiers titres que vous avez sortis s’intitule « Pas tout compris », avec Gringe, où vous parlez de votre ancienne histoire d’amour... Cela faisait treize ans que Léa Castel n’avait pas sorti un album. A. Joseph On a eu une telle histoire d’amour, et un coup de cœur humain avant tout, que cette histoire nous a un peu dépassés. J’ai écrit exactement ce que j’ai ressenti quand on s’est séparés. Nous sommes toujours très proches et très amis. Annoncé comme un feat, Gringe apparaît finalement en chœur. Un clin d’œil pour vous à l’époque où on vous appelait pour accompagner des artistes rap ? C’est vrai qu’en studio on se faisait la blague en disant qu’il était ma choriste ! Moi, quand on me le disait, ce n’était pas une blague ! Il n’y avait qu’avec lui que je pouvais me permettre ça. Je trouve ça génial de renverser un peu les codes. Mais il faut quelqu’un qui joue le jeu. VOTRE VIE VOTRE AVIS 11 septembre 2001 Des Français toujours sous le choc, vingt ans après Vue des deux tours du World Trade Center avant qu’elles s’écroulent. H. Ray Abrams/AFP « 20 Minutes » a demandé à ses lecteurs quels souvenirs ils gardent des attaques perpétrées à New York Léa Ménard D es traces indélébiles. Le 11 septembre 2001, les attentats perpétrés par Al-Qaida aux États-Unis, contre les tours du World Trade Center et au Pentagone, plongent le monde dans l’effroi (lire aussi p.6). C’est l’après-midi en France. À l’époque, pas de notifications sur smartphone ou de tweets affolés. C’est donc à travers les ondes que beaucoup apprennent la nouvelle. Comme Nathalie, qui a répondu à notre appel à témoignages. « En rentrant en voiture LI minutes de la fac, en allumant Fun Radio, j’entends parler de l’événement et je réalise à quel point c’est important… Car c’est Arthur, la déconne incarnée, qui en parle ! », raconte-t-elle. Arrivée à la maison, elle allume « illico la télé », et voit la première tour s’effondrer. « Je suis abasourdie, sidérée jusqu’à la fin, poursuit-elle. Défenestration, effondrement, chaos… Le monde a changé 2n Vous êtes connectée à différentes générations de chanteuses sur les réseaux sociaux, Hélène Ségara, Amel Bent, mais aussi Marie Plassard ou Hoshi. Êtes-vous toutes liées les unes aux autres ? On se soutient énormément, on s’épaule, on se donne des coups de main quand on peut. C’est du partage, que ce soit amical ou musical. C’est aussi pour ça que j’ai invité Jenifer sur l’album. Je ne me voyais pas faire un album sans représenter cette connexion qu’on a entre meufs du milieu. Dans cet album, vous abordez cette relation compliquée avec votre père. Était-ce important pour vous de lui délivrer ce message ? C’était important de me le délivrer à moi-même. Dans ce morceau, j’ai essayé de trouver les mots justes pour me libérer de ce que je ressens. Ces choseslà, je les lui ai déjà dites, il ne va pas les découvrir. On ne choisit pas sa famille et, pourtant, on l’aime, c’est viscéral. Il y a un truc incontrôlable. Mais c’est vrai que ça a été compliqué parce que ça fait partie de mon intimité et que je suis très discrète sur ma vie. À la fin de cet album, on a le sentiment que vous êtes plus en paix avec vous-même... Tellement ! La musique, c’est libérateur, qu’on l’écoute ou qu’on la crée. C’est quelque chose qui nous dépasse, je suis toujours fascinée par ce que ça procure comme émotions à chaque fois. devant moi. » La télé, justement, joue un rôle central dans ce mardi noir. Les chaînes bousculent leurs programmes et, dans certains commerces, les rayons des téléviseurs deviennent des points de ralliement. Présente dans une grande surface, Geneviève téléphone à ses enfants, imaginant qu’une nouvelle guerre mondiale se prépare : « J’ai pleuré. Quelle horreur de voir ces images et d’imaginer ce désastre humain sous nos yeux. » Comme dans « un film catastrophe » Le 11-Septembre, Romuald s’en souvient « comme si c’était hier ». Lui aussi est au supermarché. En apercevant les écrans du rayon des téléviseurs, il pense qu’il s’agit d’un film catastrophe, « en me disant que c’était impressionnant, comme scène ». Pour Gwenaëlle, en CM1 cette annéelà, ce fut une journée sans dessins animés à la sortie de l’école. Pour d’autres, l’événement reste « gravé à vie », mais pas que dans l’angoisse. « J’étais chez le médecin, se remémore Sandrine. Je venais d’apprendre que j’étais enceinte après plusieurs tentatives… D’un côté, j’étais heureuse, et d’un autre, j’étais triste pour toutes les familles en deuil. » |