10 MERCREDI 8 SEPTEMBRE 2021 + DE 20 MINUTES PLANÈTE Le baromètre a permis d’évaluer 200 villes (ci-dessus, Lyon). Parmi les répondants, 62% disent pratiquer tous les jours la marche, et 54% affirment en faire leur mode de déplacement principal. K. Konrad/Sipa Mobilité Les urbains veulent prendre leurs pieds Un collectif publie le premier baromètre des « villes marchables » en France. Il met en avant les améliorations demandées par les piétons Fabrice Pouliquen Tout pour le vélo, rien pour la marche ? Alors que la France accélère ces dernières années sur le développement des mobilités douces, les cyclistes bénéficient d’une grande partie des investissements consentis. Au point de faire des jaloux parmi les piétons ? Le collectif Place aux piétons prévient ne pas être contre le vélo. Cela dit, « rien ne justifie qu’on parle aussi peu de la marche et des moyens de la promouvoir », insiste Anne Faure, présidente de Rue de l’avenir, l’une des trois associations membres. Mardi, le collectif a publié avec l’Agence de la transition écologique le baromètre* « des villes marchables ». Au total, 68 510 questionnaires ont été remplis et ont permis d’évaluer 200 villes. « Ce premier baromètre nous conforte dans l’idée que la marche compte pour bon nombre de Français, indique Anne Faure. Parmi ceux qui ont pris le temps de répondre à une quarantaine de questions, 62% disent pratiquer tous les jours la marche, et 54% affirment en faire leur mode de déplacement principal (travail, courses, démarches administratives…). » Mais les marges de progression sont importantes. Les répondants étaient invités à s’exprimer sur la facilité ou Les villes de moins de 5 000 habitants s’en sortent le mieux, avec une moyenne de 10 sur 20. non à se déplacer à pied dans leur commune, leur sentiment de sécurité, le confort de marche, etc. Place aux piétons en a tiré des notes sur 20, qu’il a ensuite fait correspondre à huit catégories. De G à A +. En moyenne, ces 200 villes se classent en catégorie D, avec des notes comprises entre 8,4 et 10, ce qui correspond à « moyennement favorable ». Les villes de moins de 5 000 habitants s’en sortent le mieux avec une moyenne de 10, qui leur permet de basculer dans la catégorie C (« plutôt favorable »). Ça se gâte pour les villes de plus de 200 000 habitants, pour Plus d’équipements, moins de voitures Les sondés du baromètre sont 28% à demander à verbaliser davantage le stationnement sur les passages piétons et les trottoirs, et 27% à vouloir modérer la vitesse des véhicules motorisés dans -In Cu lesquelles le ressenti des marcheurs est « plutôt défavorable » (catégorie E). Strasbourg et Rennes, classées enC, tirent la moyenne vers le haut. Marseille, rare ville classée en G, comme « très défavorable », fait l’inverse. Au-delà du palmarès, le baromètre fait ressortir les principales améliorations attendues par les piétons (lire l’encadré). Celle notamment d’avoir des cheminements piétons plus larges, bien entretenus et sécurisés, priorité n o 1 demandée par les sondés, quelle que soit la taille de leur commune. La deuxième priorité exprimée dans ce baromètre est de « réserver l’usage des trottoirs aux piétons ». Place aux piétons entend désormais reproduire cette étude tous les deux ans et espère bien voir des élus s’emparer du sujet. * Réalisé en ligne du 7 décembre au 15 mars. les lieux fréquentés par les piétons. Pour ce qui est des incitations à la marche, « les plus de 65 ans sont demandeurs d’aménagements urbains tels que des toilettes, des bancs, des fontaines, remarque Anne Faure. Tandis que les moins de 35 ans mettent plus l’accent sur le besoin de végétaliser l’espace urbain et d’en améliorer l’environnement. » |