16 VENDREDI 9 JUILLET 2021 « Pogi » a-t-il de trop bons tuyaux ? Les performances du leadeur du Tour, Tadej Pogacar, sont, selon certains, suspectes Nicolas Stival D « La suspicion est systématique et fondée sur rien. Ou vous avez des preuves, ou vous n’en avez pas. » Cyrille Guimard ans le vélo, le cycle est connu depuis la fin du XX e siècle : un scandale est suivi de promesses de rédemption. Jusqu’à l’affaire suivante. Le poison du doute s’est instillé de nouveau sur la route du Tour, avec l’avènement d’un Slovène de 22 ans aux performances hors norme, capable de renverser au dernier moment le Tour 2020, puis de plier l’édition suivante dès la première étape de montagne. Pour de nombreux observateurs, Tadej Pogacar emploierait des armes cachées pour réussir ses prouesses, comme samedi, à l’arrivée au Grand-Bornand (Haute-Savoie). « Quand quelqu’un ne croit pas en moi, j’essaie toujours de prouver qu’il a tort », se défendait lundi le leadeur de la Grande Boucle, en indiquant qu’il avait subi trois contrôles antidopage la veille, deux avant le départ de Cluses, et un après l’arrivée à Tignes. Quelle que soit la bonne foi du jeune champion, plus personne ne croit en ce type de déclarations depuis l’ère Lance Armstrong. Il en faudrait de toute manière beaucoup plus pour convaincre Antoine Vayer, exentraîneur chez Festina. Sur Twitter, il a rebaptisé le vainqueur 2020 « Pogastrong », tant le Slovène le ramène aux années US Postal : « Ce sont exactement les mêmes impressions visuelles qui sont corroborées par les chiffres de watts, plus que par les contrôles antidopage, qui ne marchent pas, lâche-t-il à 20 Minutes. Armstrong n’a jamais été contrôlé positif [durant sa carrière]. » Si Antoine Vayer pointe clairement parmi les « Pogasceptiques », Cyrille Guimard incarne le camp « Pogenthousiaste ». « La suspicion est systématique et fondée sur rien, grince l’ancien coureur, dans une chronique sur le site Cyclismactu. Ou vous avez des L’Allemand Nils Politt a remporté en solitaire, jeudi à Nîmes (Gard), la 12 e étape du Tour de France, le jour de l’abandon de son chef de file chez Bora-Hansgrohe, Peter Sagan. Politt, un rouleur à la solide réputation dans le peloton (2 e de Paris-Roubaix en 2019) mais au palmarès très maigre jusque-là, s’est imposé pour la première fois sur la Grande Boucle. « C’est un rêve d’enfant de gagner une étape du Tour de France », a SPORT Depuis le début du Tour, Pogacar dégage une facilité déconcertante. T. Samson/AFP preuves, ou vous n’en avez pas. » Guimard déroule l’argumentaire repris par « Pogi » et ses fans : le Slovène se trimballait déjà chez les jeunes, et la concurrence est faible, cette année, sur le Tour, entre l’absence d’Egan Bernal et le retrait prématuré de Primoz Roglic. « Bernal n’aurait pas suivi, Roglic non plus, balaie Antoine Vayer. Pogacar peut faire 440 watts étalons pendant des dizaines de minutes, là ou Roglic fait du 420 ou 430, comme Bernal. » Autre souci : l’équipe UAE Emirates traîne beaucoup de casseroles. Son patron, le Suisse Mauro Gianetti, a navigué en eaux troubles comme coureur puis comme manageur. Le site Cyclisme-dopage.com, alimenté par le team #WattTheFuck d’Antoine Vayer, détaille le passé parfois chargé de certains équipiers de Pogacar et de pas moins de quatre directeurs sportifs. Propre ou pas, le jeune Slovène est condamné à voir ses performances escortées par le doute. Et ce n’est pas sa « minidéfaillance » dans la montée du Ventoux, mercredi, qui va y changer quelque chose. Politt leur a grillé la politesse réagi le grand coureur allemand. On a changé de tactique après le départ de Peter [Sagan]. Il y avait pas mal de gars rapides dans l’échappée, je savais que je devais rouler fort et rendre la course difficile, puis attaquer assez tôt. » Politt a fait la différence à 12 km de l’arrivée, sur un faux plat montant, lâchant ses derniers compagnons d’échappée. Aucun problème pour Tadej Pogacar, qui reste leadeur de la course. e -ln L U SECONDES 2" LJ Ça sent le clap de fin pour Federer Aymeric Le Gall La fin de l’empereur ? Roger Federer ne verra pas les demies de Wimbledon ce vendredi, après son élimination brutale, mercredi. Dans un Center Court effaré par la tournure tragique que prenait le match, le public n’a pas attendu la fin du calvaire du Suisse pour se lever et lui accorder une incroyable standing ovation. « C’était à la fois des encouragements pour lui donner de la force, mais surtout des hommages pour le remercier de toutes les émotions qu’il leur a offertes », résume Lionel Roux, qui commentait le match sur beIN Sports. Terminer un Grand Chelem aux portes des demies à 39 ans est déjà un sacré exploit en soi. « On y a cru, mais c’est un peu de sa faute aussi, reprend Roux. Quand il revient en 2017, on pensait qu’il ne tiendrait pas, parce qu’il n’avait plus joué depuis six mois, et il claque l’Open d’Australie et Wimbledon dans la même saison ! Il y a peut-être aussi un peu de nostalgie, parce qu’on n’a pas envie que ça s’arrête. » Lui non plus. Il n’a d’ailleurs pas encore pris de décision définitive. Mais à bien écouter son discours, il faudra vite se faire une raison. « Bien sûr, j’ai toujours envie de jouer, assurait le Suisse. Mais, à mon âge, on est sûr de rien… » Photo : K. Wigglesworth/AP/Sipa Des Jeux olympiques sans spectateurs. Il n’y aura pas de public aux JO de Tokyo à cause de la recrudescence des cas de Covid-19 au Japon. Moins d’un mois après l’élimination des Bleus à l’Euro, Didier Deschamps a été maintenu à son poste de sélectionneur. Simeone prolonge le plaisir à l’Atlético. Arrivé en 2011 à l’Atlético de Madrid, le coach Diego Simeone a prolongé son contrat jusqu’en 2024. |