ACTUALITÉ Toute pension mérite attention Retraites La Cour des comptes pointe l’augmentation d’erreurs de montants versés entre 2016 et 2020. Comment s’en prémunir ? Pour les dizaines de millions d’assurés qui dépendent du régime général des retraites, c’est l’heure de sortir la calculette. Un rapport de la Cour des comptes publié mardi révèle que les erreurs sur le montant des pensions ne sont pas rares à la Cnav (Caisse nationale d’assurance-vieillesse). « Entre 2016 et 2020, la proportion des prestations de retraite affectées par une erreur de portée financière a augmenté de près de moitié, de 11,5% à 16,4% », relève le document. Environ un dossier sur six comporte donc une erreur. Alors, comment vérifier et corriger le tir ? « C’est extrêmement difficile, estime Valérie Batigne, dirigeante et fondatrice de Sapiendo Retraite. Il faut prendre ses précautions bien avant de partir à la retraite, en téléchargeant régulièrement ses relevés de carrière*. Car une fois que la pension est liquidée, ANEFA Association Nationale pour l'Emploi et la Formation en Agriculture les relevés ne sont plus accessibles en ligne. » Il vous appartient donc de vérifier, année après année, que vos trimestres d’activité ont été validés et qu’aucune période (par exemple, un job d’été) n’a été oubliée. Car, au moment de votre retraite, si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis (entre 165 et 172 suivant votre année de naissance), vous n’aurez pas le droit à la totalité de votre pension. Complexité des dossiers « C’est d’autant plus important de vérifier ces informations régulièrement que les carrières ne sont plus linéaires, ajoute Thomas Gagniarre, directeur comptable et financier de la Cnav. Aujourd’hui, on a beaucoup plus d’employeurs, on peut devenir entrepreneur après avoir été salarié, on enchaîne des CDD… Cette complexité La saison reprend, intégrez votre équipe ! Postulez aux offres d'emplois saisonniers sur lagriculture-recrute.org M. Gile/Sipa (illustration) Il est conseillé de vérifier régulièrement ses relevés de carrière. va se retrouver au moment de la retraite. » Jusqu’au 1er juillet 2021, vous devez avoir plus de 55 ans avant de pouvoir signaler un problème éventuel à la Cnav. Après cette date, il n’y aura plus de limite d’âge. « Pour nous, c’est important de faire prendre à chacun l’habitude de vérifier que tout est OK, poursuit Thomas Gagniarre. C’est toujours plus facile de rectifier une erreur le plus rapidement possible. » Une vigilance importante, car, lors de votre départ en retraite, vous disposerez de deux mois pour contester le montant de la pension qui vous a été notifiée. Nicolas Raffin * Disponibles sur Lassuranceretraite.fr. 8 Vendredi 21 mai 2021 Des retraités lésés D’après les chiffres fournis à 20 Minutes par la Cnav, environ 75% des erreurs sont au détriment des retraités, le reste étant à leur avantage. Le montant médian de ces erreurs s’élève à 123 € annuels en 2020. Soit environ 10 € par mois. Selon la Cour des comptes, « si les erreurs intervenues en 2020 ne sont pas recherchées et corrigées a posteriori, [elles] auront un impact financier cumulatif de 1,6 milliard d’euros ». Pourquoi le tarif de l’électricité flambe Economie L’électricité estelle devenue très chère ? L’UFC-Que choisir a dénoncé jeudi une « explosion des factures » des consommateurs. Début 2021, le tarif régulé de vente (TRV) a ainsi augmenté de 2,6%. Une hausse loin d’être anodine, puisque 23 millions de foyers sont abonnés au TRV, aussi appelé « tarif bleu ». Depuis plusieurs années, ce dernier augmente beaucoup plus vite que l’inflation. Comment l’expliquer ? Une concurrence bancale Pour comprendre, il faut regarder ce qui se cache derrière le prix de l’électricité. Trois grandes composantes le déterminent : le « coût de fourniture » (production d’électricité, entretien des centrales…), le coût de réseau (lignes à haute tension, par exemple) et la fiscalité. Depuis 2016, les hausses de facture sont essentiellement liées aux coûts de fourniture. Ainsi, en 2019, les associations de consommateurs s’insurgent lorsque les tarifs augmentent de 5,9% d’un coup. Si une partie (40%) de cette flambée est liée à l’augmentation des prix sur le marché de gros de l’électricité, une autre part (40% également) provient du mécanisme de « contestabilité » mis en M. Allili/Sipa place pour permettre aux opérateurs concurrents d’EDF de proposer des tarifs attractifs. « En d’autres termes, on augmente les tarifs pour faire vivre la concurrence, expliquait en 2019 François Carlier, directeur de l’association de consommateurs CLCV. C’est complètement fou » Toutefois, selon le ministère de la Transition écologique, en 2019, « le prix de l’électricité en France reste de 14% inférieur à la moyenne de l’Union européenne ». N.R. Le tarif régulé de l’électricité a augmenté de 2,6% en février. |