ACTUALITÉ Travail La ministre Elisabeth Borne réunit les partenaires sociaux ce mardi L’ultime réunion des partenaires sociaux avant la mise en place de la réforme. Ce mardi, Elisabeth Borne doit présenter le plan de réforme de l’assurance-chômage. La ministre du Travail se dit déterminée à « aller au bout », mais les syndicats ont exprimé leur défiance sur une réforme qui « est un nonsens », selon Eric Courpotin, de la CFTC. V A quoi va servir la réunion de ce mardi ? Pour le gouvernement, ce rendez-vous en visioconférence avec syndicats et patronat va permettre à Elisabeth Borne de présenter ses arbitrages. Le décret d’application des futures règles du chômage doit être parachevé dans les semaines qui viennent pour une entrée en vigueur en juillet ou en août, et non le 1er avril. V Que veut faire le gouvernement avec cette réforme ? Décidée en juillet 2019 par le gouvernement Philippe, après l’échec d’une négociation sociale très encadrée par l’exécutif, la réforme visait alors à réaliser de 1 à 1,3 milliard d’euros d’économies par an. Du fait de la crise liée au Covid-19, le gouvernement a reporté à plusieurs reprises son application. Elisabeth Borne a ouvert une concertation fin 2020, en se disant prête à discuter des « paramètres » de la réforme, mais sans en abandonner l’esprit. V Qu’est-ce qui va changer ? Les malus pour les entreprises qui multiplient les contrats courts vont être mis en place, mais ils seront effectifs après un an. Autre mesure : la réforme du calcul du salaire journalier de référence, qui devrait concerner 850 000 demandeurs d’emploi, selon l’Unedic. Le montant de leur allocation baissera en moyenne de 22%. Par ailleurs, deux mesures vont être conditionnées à la reprise du marché du travail, selon Le JDD. Il faudra notamment avoir travaillé six mois au cours des deux dernières années pour toucher des allocations, contre quatre mois précédemment. Prévisions ultra détaillées TV-WEEI-APPLIS V Qu’est-ce qui bloque ? Pour Yves Veyrier (FO), « le mot d’ordre, c’est « On veut repartir d’une feuille blanche » ». Mais il craint que le gouvernement ne souhaite pas « perdre la face ». Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, « veut dire qu’il a fait quelque chose, mais il voit bien que la période ne s’y prête pas ». De son côté, Eric Courpotin craint que cette réforme pèse trop lourd sur les plus précaires : « C’est ceux qui ont le plus de mal à trouver du travail que l’on va pénaliser. Pour certains, c’est difficile d’aligner six mois » pour accéder aux allocations. Lucie Bras 2 Mardi 2 mars 2021 L’assurance-chômage prend réforme E. Piermont/AFP La ministre du Travail se dit déterminée à « aller au bout », alors que les syndicats ont exprimé leur désaccord. Un peu de printemps pour mardi Le beau temps domine sur les trois quarts du pays, où soleil et douceur sont au rendez-vous. Près de l’Atlantique, le ciel reste voilé, et il est même très nuageux sur la Bretagne. Consensus bonus-malus La seule disposition qui trouve grâce aux yeux des syndicats est le système de bonus-malus sur les contrats courts, « nécessaire pour décourager les employeurs abusant des contrats précaires ». Cela dit, pour Eric Courpotin, « le bonus-malus arrivera au mieux en 2023. C’est ce qui nous fait dire que le poids de cette réforme ne pèse que sur les demandeurs d’emploi, sans aucune autre contrepartie des employeurs. » La météo en France « Le phénomène de bandes rivales mêle de multiples problématiques » Violences En moins d’une semaine, deux collégiens ont été tués au cours de rixes dans l’Essonne. Pour tenter d’appréhender le phénomène des bandes rivales, les ministres de l’Intérieur, de la Justice et de l’Education se sont réunis lundi avec les préfets des départements franciliens. La sociologue Véronique Le Goaziou, chercheuse au CNRS, désespère de voir ces concertations aboutir sur des actes concrets. Qu’espérez-vous de cette réunion ? On parle aujourd’hui de ce phénomène à la faveur des événements de la semaine dernière, mais il n’y a rien de nouveau. Le problème, c’est que, à chaque fois, sur le terrain, c’est l’option policière et judiciaire qui prévaut. Or le phénomène de bandes rivales est un problème de fond qui mêle de multiples problématiques. Quel rôle l’Education nationale a-t-elle à jouer ? Un rôle fondamental. L’école est l’un des principaux lieux de vie de la jeunesse, et les enseignants sont souvent de bons observateurs de celle-ci. Il faut donc parvenir à garder le plus longtemps possible les enfants et les adolescents dans le giron de l’école. Faut-il revenir à la police de proximité ? L’expérience mérite d’être retentée, mais il faut des fonctionnaires qui connaissent les spécificités du quartier. Le phénomène de bandes nécessite d’être appréhendé sur un temps long. Propos recueillis par Caroline Politi |