L. Barakat/Sipa (illustration) ACTUALITÉ Covid-19 Face aux variants, la durée de quarantaine des personnes contaminées est allongée Tester. Isoler. Contrôler. Et ne pas se laisser déborder. Alors que trois vaccins sont disponibles dans l’Hexagone, l’apparition ces dernières semaines de variants du coronavirus suscite de vives inquiétudes (lire ci-dessous). Aussi, la direction générale de la Santé (DGS) a expliqué qu’« un renforcement spécifique [était] prévu » pour les variants brésilien et sud-africain, dans une note urgente publiée dimanche cErere cmccifernos. (.1.41t urgaD.15 En France, le vaccin AstraZeneca est injecté en priorité aux soignants. T. Samson/Pool/AFP soir à destination des professionnels de santé. Car, bien que leur circulation soit « aujourd’hui minoritaire », ils pourraient rendre les vaccins moins efficaces. La DGS a donc décidé d’alourdir le protocole sanitaire entourant les personnes contaminées par l’un ou l’autre de ces deux variants. Désormais, l’isolement de ces dernières passera à dix jours, contre sept en cas d’infection par la souche classique ou par le variant britannique. « Ce délai de sept jours, nous étions nombreux à le trouver trop court, rappelle le D r Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France. Le ramener à dix jours semble raisonnable. » Par ailleurs, la levée de l’isolement ne sera pas automatique. « Du fait de la La stratégie vaccinale face aux variants L’arrivée rapide de vaccins avait suscité l’espoir, elle provoque maintenant des doutes. Ce week-end, l’Afrique du Sud a suspendu son programme de vaccination avec le produit d’AstraZeneca, jugé trop peu efficace (22% selon des chiffres provisoires) contre les cas modérés de Covid-19 liés au variant apparu sur son territoire. Or, en France et en Europe, le vaccin AstraZeneca vient d’entrer en circulation et sert à vacciner en priorité les soignants (lire l’encadré). Faut-il alors changer de stratégie ? « Pour l’instant, il vaut mieux continuer à vacciner, ça reste quand même efficace sur le variant historique majoritaire, réagit Christian Rabaud, contagiosité de ces deux variants, un test de sortie d’isolement doit être systématiquement réalisé pour les personnes qui en sont porteuses », prévoit la DGS. S’il est négatif, pas de problème : elles pourront reprendre leurs activités. En revanche, « si le test revient positif, l’isolement sera prolongé de sept jours après ce résultat », ajoute la DGS. Soit au moins dix-sept jours au total. « On sait que les tests PCR mettent infectiologue au CHRU de Nancy. On ne peut pas rester dans l’immobilisme, car, dans deux mois, un nouveau variant sera peut-être apparu. » Une solution pourrait consister à injecter « un premier vaccin puis un rappel à partir d’un deuxième vaccin », explique Marie- Aline Bloch, chercheuse en sciences de gestion à l’Ecole des hautes études en santé publique. Surtout, « il faut penser stratégie d’ensemble : développer des tests efficaces, rapides, les gestes barrières, la vaccination et la recherche de traitements, estime Marie-Aline Bloch. C’est grâce à cette combinaison qu’on arrivera progressivement à lutter contre l’épidémie. » Lucie Bras 4 Mardi 9 février 2021 Le délai d’isolement des personnes contaminées par les variants brésilien et sud-africain sera de dix jours, voire dix-sept en cas de nouveau test positif. La possibilité d’un (long) isolement « Des malades ont eu des tests positifs jusqu’à cinquante jours après le premier test positif. » Jean-Paul Hamon, médecin du temps à « se négativer », cela n’a aucune valeur, réagit Jean-Paul Hamon. Des malades ont eu des tests PCR positifs jusqu’à cinquante jours après le premier test positif, mais les débris de virus détectés ne signifient pas qu’on est encore contagieux. » Pour ce qui est des cas contact de personnes infectées par les variants brésilien et sud-africain, la DGS élève aussi le niveau de vigilance. Elles doivent « bénéficier d’un test PCR dès l’identification », précise-t-elle. Et même en cas de résultat négatif, elle insiste sur « l’importance de bien respecter la période de quarantaine de sept jours depuis le dernier contact à risque et sur la nécessité de réaliser un test RT-PCR à J7, à l’issue de cette période ». Anissa Boumediene « Il va falloir que ça dépote » « Je n’ai rien senti, vous avez été formidable. » Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a reçu lundi une première dose de vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, au centre hospitalier de Melun (Seine-et-Marne). « A partir de maintenant, il va falloir que ça dépote », a-t-il estimé, espérant pouvoir « dans les quinze jours vacciner l’ensemble des soignants, pompiers et aides à domicile ». Il a précisé que la France avait reçu 270 000 doses samedi, les premières injections ayant eu lieu dès ce week-end. |