ACTUALITÉ Une tactique à hauts risques Covid-19 Emmanuel Macron a opté pour un renforcement des mesures de restriction Il a finalement démenti les rumeurs autour d’un confinement imminent. Emmanuel Macron a préféré opter pour un renforcement des mesures de restriction face à la menace d’une nouvelle vague de Covid-19. « Faisons tout pour freiner l’épidémie ensemble », a tweeté le chef de l’Etat samedi soir, au lendemain des annonces de son Premier ministre, Jean Castex. Les frontières sont désormais fermées aux personnes extérieures à l’Union européenne, et les centres commerciaux non alimentaires de plus de 20 000 m² doivent baisser le rideau. « Ce sont des endroits de brassage à risque, surtout avec un variant anglais qui se transmet plus facilement », assure Anne Genetet, députée LREM d’Asie-Océanie-Europe orientale. « Avec les vaccins, le confinement n’est plus la bonne stratégie. » Bruno Bonnell, député LREM Matignon met en avant les raisons économiques et sociales, au-delà des aspects sanitaires. « Après un an de crise et d’usure, le moral des troupes est regardé davantage, et ce paramètre psychique est devenu l’un des facteurs-clés », avance l’entourage de Jean Castex. « Cette décision du président, Près de 80% des Français gardent confiance en la science.L. Marin/AFP M. Pattier/Sipa (illustration) prise contre l’avis des technocrates, est un tournant stratégique majeur dans cette guerre contre le virus », veut croire Bruno Bonnell. Le député LREM du Rhône estime que, « avec l’arrivée des vaccins, le confinement n’est plus la bonne stratégie. Il va désormais falloir accepter progressivement de vivre avec le virus. C’est un pari risqué mais audacieux pour ne pas s’enferrer dans le stop and go des confinements. » Si le gouvernement choisit ce non-confinement, c’est que l’évolution du variant anglais est moins importante que prévu. Selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, sa circulation « s’intensifie de 50% chaque semaine, mais de manière moins intense qu’à l’étranger, où des hausses de 70% à 100% ont été relevées », a-t-il dit dimanche dans Le JDD. Reste que cette communication élyséenne est risquée sur le plan politique. A droite comme à gauche, l’opposition fustige déjà le gouvernement, qui a fait « monter la menace du confinement ces derniers jours ». Et en cas de rebond épidémique, l’exécutif risque d’être accusé de ne pas avoir confiné le pays assez tôt. Une attaque balayée par l’entourage du Premier ministre : « Si les prédictions d’une vague violente se concrétisent, des mesures plus restrictives seront prises. Mais on pourra dire qu’on a tout fait pour éviter le confinement. » Thibaut Le Gal 6 Lundi 1er février 2021 Contrairement aux rumeurs, Emmanuel Macron n’a pas annoncé de reconfinement face à la menace des variants. « En période d’incertitude, la parole scientifique reste un refuge » On n’a jamais autant entendu les scientifiques dans les médias, depuis le début de la crise sanitaire. Avec quel impact sur l’opinion publique ? Michel Dubois, sociologue au CNRS, mène des enquêtes sur l’image des sciences. Quelles sont les conséquences de l’hypervisibilité des scientifiques ? Tous les Français sont devenus peu ou prou des experts en virologie ! Versant négatif, elle a contribué à rendre visible la capacité des chercheurs à hésiter, à entrer dans des conflits ouverts. Que retenir de vos dernières enquêtes sur la confiance dans la science ? Contrairement à ce qu’on entend parfois, les attitudes vis-à-vis de la science sont restées stables au cours de la crise. Entre 75 et 80% des Français expriment une confiance de principe à l’égard de la démarche scientifique. A force d’entendre des soignants préoccupés par les hôpitaux, ne risque-t-on pas d’assister à une saturation de la population ? Les différents indicateurs qu’on a aujourd’hui montrent qu’on en est loin. En période d’incertitude, la parole scientifique reste un refuge. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que les citoyens souhaitent que les chercheurs s’investissent davantage en tant qu’experts dans les recommandations, en concertation avec la politique. Propos recueillis par Oihana Gabriel AstraZeneca va livrer 30% de vaccins de plus que prévu à l’UE. La Commission européenne a annoncé dimanche qu’AstraZeneca allait livrer à l’UE 9 millions de doses de plus que prévu de son vaccin contre le Covid-19 au premier trimestre, soit une hausse de 30%. Dans la foulée, l’Union européenne a confirmé son objectif de vacciner 70% des adultes d’ici à la fin de l’été. L’OMS visite le marché de Wuhan. Les experts de l’OMS qui recherchent l’origine du SARS- CoV-2 se sont rendus dimanche au marché de Wuhan en Chine, premier foyer connu de l’épidémie. Un des membres de l’enquête, a jugé que parler au personnel du marché avait été « très informatif ». Un cas du variant sud-africain en Grèce. Un premier cas de contamination au variant identifié en Afrique du Sud a été détecté dimanche en Grèce, a-t-on appris auprès de l’Organisme national de la santé publique. Israël va fournir 5 000 vaccins aux Palestiniens. Sous la pression des Nations unies, Israël a indiqué dimanche son intention de fournir 5 000 doses à la Palestine. « C’est un geste symbolique », a réagi un responsable palestinien requérant l’anonymat. |