P.-A. Carlotti CULTURE A 26 ans, la rappeuse a monté son propre label &ce Recless, qui coproduit son tout nouvel album avec Believe. L’ovni Lala &ce pose son style sur la planète rap Musique L’artiste sort son premier album, « Everything Tasteful », ce vendredi « Planante », « addictive », « hypnotisante ». Ainsi peut être qualifiée la musique de Lala &ce (à prononcer « Lala Ace »). Elle, se qualifie « d’extraterrestre ». Sa musique ouvre-t-elle une faille spatio-temporelle ? Son premier album, Everything Tasteful, qui sort ce vendredi, ouvre une certaine dimension parallèle. Par sa voix, mouvante et codéinée. Par son univers musical, traînant, aux tonalités électroniques. Par ses textes, enfin, entre français et anglais, qui célèbrent le pouvoir féminin et l’homosexualité. Un cosmos que l’artiste de 26 ans construit depuis plusieurs années, « D’autres scènes existent et deviennent viables » Rap L’année 2020 a vu surgir des artistes qui s’écartent des sentiers battus et ouvrent d’autres voies. La preuve avec Laylow, Dinos, Freeze Corleone ou encore Alpha Wann… Par leurs propositions barrées, leurs univers singuliers et hyper référencés et leurs textes inventifs et bouleversants, ils ont cartonné. « Le rap étant tellement populaire aujourd’hui, il y a des recettes et des formules, reconnaît d’abord à Lyon, où elle a grandi, puis à Londres et au Portugal. « J’aime bien voir ce qu’il se passe dans le monde et sentir ce qu’il y a tout autour de moi, confie-t-elle. J’aime bien bouger. » Une ode à l’amour lesbien Active depuis plusieurs années dans le rap, l’artiste a déjà sorti des titres et clips remarqués (Bright, Serena (Botcho), Wet (Drippin’)). Elle a monté son propre label &ce Recless, qui coproduit ce nouvel album avec Believe. Mais elle sait aussi prendre son temps : « Je sais que ce que je fais n’est pas forcément très accessible à première vue, mais il ne faut pas forcer les choses. Les gens qui m’écoutent depuis le départ sont toujours là, je reste fidèle à moi-même, et j’arrive aussi à en toucher d’autres. » Difficile de ne pas être touché quand on écoute les 15 titres d’Everything Tasteful. Lala &ce s’accorde des trips le journaliste rap Mehdi Maïzi. Depuis 2016-2017, il y a eu énormément d’albums qui sont sortis, qui ont marché, et qui se ressemblent aussi. Du coup, une partie du public a envie d’autres choses. Alpha, dans un registre très rap kickeur ou Laylow dans un côté conceptuel, ça détonne. » Et ça fonctionne. Sorti en février 2020, Trinity a été certifié disque d’or. Du côté de Dinos, hallucinatoires comme dans Dodow&ve, mais explore surtout les méandres de l’amour. Des romances conjuguées au féminin, ode à l’amour lesbien. « Par rapport à ma famille africaine, j’avais un peu peur au début, explique l’artiste. J’ai toujours voulu leur montrer que mon homosexualité était quelque chose de normal, que je n’ai pas choisi. » Si elle ne se projette pas dans une démarche militante, le fait même d’assumer cette thématique dans le rap est notable. Tout comme une certaine glorification du pouvoir féminin qui apparaît en creux de ses textes. Le sexe transpire aussi de sa musique. « C’est le premier truc qui me vient à l’esprit quand je prends mon téléphone pour écrire », confie-t-elle. A tel point que la jeune femme projette d’y consacrer un EP avec des chansons « pour faire l’amour ». Une certaine idée du vortex. Clio Weickert Stamina a affolé les compteurs en décembre. Autre exemple, celui de Freeze Corleone. Sorti en septembre, son album LMF a été certifié en moins d’un mois disque d’or. De là à bousculer le rap mainstream ? « Je ne pense pas qu’il soit bousculé, c’est juste qu’il y a d’autres scènes qui existent et qui deviennent viables », nuance Mehdi Maïzi. De belles perspectives cependant.C.W. 10 Vendredi 29 janvier 2021 La BD perdure, les mangas sûrs Littérature Malgré la crise sanitaire, les librairies ont réussi à limiter la casse en 2020, et la bande dessinée n’y est pas pour rien. En effet, les données GfK Market Intelligence du marché de la BD publiées jeudi révèlent une année record de ventes, avec 53 millions d’exemplaires achetés en France (+ 9% par rapport à 2019) pour un chiffre d’affaires généré de 591 millions d’euros (+ 6%). Avec 42% des ventes, le manga y joue un rôle central, grâce notamment aux séries comme One Piece, Naruto, Demon Slayer, Dragon Ball Super et My Hero Academia. Pour les bandes dessinées, les meilleures ventes concernent, dans l’ordre, Lucky Luke, L’Arabe du futur, Blake et Mortimer, Astérix, Les Sisters et Mortelle Adèle, avec pas moins de quatre tomes dans le top 10. A noter que « 65% des achats BD sont destinés à des moins de 30 ans », précise Camille Oriot, consultante senior livres de GfK. Par ailleurs, la levée des restrictions liées au Covid a eu un effet boost sur les ventes de nouveautés (+ 9% en mai, + 19% en décembre), et surtout sur les BD « de fonds » avec + 47% et + 49% sur les mêmes périodes. Vincent Julénnc 11u secondes « Mourir peut attendre » à retourner ! Le prochain James Bond sortira en octobre, avec deux ans de retard. Mais la franchise 007 avait conclu des accords de placement de produits. Des sponsors (Adidas, Nokia...) craignent que leurs produits soient datés lors de la sortie. Du coup, ils ont demandé à la production de retourner des scènes avec des produits plus récents, révèle The Sun. Eclipse totale au Grand Palais. Reportée à deux reprises en raison de la crise sanitaire, l’expo photo consacrée au noir et blanc, qui devait se tenir au Grand Palais, à Paris, a été définitivement annulée, a annoncé l’institution, jeudi. Des tirages de grands noms de la photographie, de Man Ray à Helmut Newton, devaient être présentés. Egypte 1, Etats-Unis 0. L’Egypte a annoncé avoir récupéré, mercredi, après des années de négociations, environ 5 000 pièces antiques des Etats-Unis, où elles avaient été frauduleusement envoyées. Ces pièces seront entreposées au musée copte du Caire. |