SPORTS Maintenant, fini de jouer ? Football Le match PSG-Basaksehir peut être un tournant antiraciste dans le sport Il est un peu plus de 21 h 25 dans un Parc des Princes congelé quand les commentateurs de RMC Sport, diffuseur du match, rendent l’antenne, mardi. Le match est arrêté depuis dix minutes et les deux équipes, qui refusent de reprendre le jeu avec un arbitre qu’elles accusent de racisme, sont déjà rentrées aux vestiaires. Calme et posé, l’ancien joueur et consultant Louis Saha tente en direct de comprendre et de mesurer ce qu’il vient de se produire. « On est passés du joueur qui proteste seul à toute l’équipe. » Joseph-Antoine Bell « Avec le recul, j’ai eu l’impression de vivre l’histoire, nous explique-t-il après une nuit de sommeil. J’ai envie de tirer mon chapeau aux joueurs  : dans une situation comme celle-là, où on se retrouve à prendre des décisions à chaud, dans un océan d’émotions, ils ont été géniaux. J’ai été touché. » L’image restera, forcément. Sa portée, ##JEV#119-74-https://tinyurl.com/yynu2p7x##JEV#/4,951.0é-, MAP.,01JINMS dee - A41 elle, ne s’analysera que sur le long terme. Le football – et le sport en général – se bat contre ces problèmes de racisme depuis trop longtemps pour s’imaginer qu’on n’entendra plus le moindre cri de singe depuis une tribune ou la moindre insulte d’un joueur ayant moyennement goûté les crampons d’un autre. Mais il s’est passé quelque chose, mardi soir. Pour la première fois, deux équipes ont collectivement choisi d’arrêter de jouer face au racisme. « On est passés du joueur qui proteste seul à toute l’équipe, estime l’ancien mythique gardien camerounais Paris termine en tête de son groupe grâce à Neymar Rejoué mercredi soir à 19h, le dernier match du groupe H a vu le PSG donner une leçon de footballaux Turcs (5-1). Emmenés par un Neymar en feu, auteur d’un triplé, et un Mbappé double buteur, les Parisiens, déjà qualifiés pour les 8 es de finale depuis la veille, sont allés chercher la première place de la poule. Paris est le seul club français en phase finale de la compétition. F. Fife/AFP L’image de l’interruption de la rencontre, mardi, restera dans les mémoires. Joseph-Antoine Bell. Et là, on est même passés d’une équipe à deux équipes, c’est absolument magnifique. Je me rappelle que quand je reviens à Marseille et que je suis insulté au Vélodrome parce que je suis noir, à l’OM, il y a Angloma, Boli et Pelé et eux, limite ils ne sentent pas concernés, ils sont presque amusés. Que ceux de Basaksehir et ceux du PSG se sentent concernés, c’est déjà un pas formidable. » Qui peut créer un précédent. Désormais, les joueurs de foot savent que si ceux du PSG et de Basaksehir ont décidé de ne plus jouer, ils peuvent le faire. « L’étape suivante, c’est la conscientisation des joueurs, résume Joseph- Antoine Bell. Il faut qu’ils réagissent spontanément, pas comme des acteurs de cinéma. On ne veut pas qu’ils jouent un rôle. Qu’ils disent  : ‘‘je suis confronté au racisme, on ne peut pas laisser le racisme s’exprimer comme ça dans la société». » Bertrand Volpilhac « Les joueurs nous obligent à nous arrêter là-dessus » L’ancien footballeur et fondateur de la fondation contre le racisme qui porte son nom Lilian Thuram, que nous avions interviewé il y a peu à l’occasion de la sortie de son ouvrage La Pensée blanche, a été recontacté par 20 Minutes à la suite de l’incident de mardi. Que vous inspire la réaction des joueurs de PSG-Basaksehir [qui ont quitté le terrain pour dénoncer la situation] ? Énormément d’espoir. Enfin, les joueurs ont Retmen/Sipa pris la décision de ne pas accepter l’inacceptable. Et ça s’est fait parce qu’il y a eu une solidarité des joueurs des deux équipes, des entraîneurs, des dirigeants. C’est très important. En général, quand quelqu’un subit le racisme dans le football, il n’a pas de soutien. Cela dépasse le cadre du football. La première des choses qu’il faut faire, c’est soutenir cette personne. Il faut remercier le joueur Demba Ba [remplaçant, mardi soir, sur le banc du club turc], qui est intervenu pour questionner la situation. Il interpelle aussi les joueurs du PSG. Kylian Mbappé, Neymar... ont très rapidement compris la situation. Et Kylian Mbappé va clairement dire qu’ils ne peuvent pas continuer à jouer avec lui [« On ne reprend pas tant que le quatrième arbitre est toujours sur le terrain, assurait le Français. S’il a dit ça, il doit sortir. On ne tolère pas un arbitre comme ça. »] Souvent il y a cette hypocrisie à faire comme si on n’avait pas vu, et là les joueurs nous obligent à nous arrêter là-dessus. Il faut les remercier, c’est un moment extrêmement fort. Propos recueillis par Aude Lorriaux 15 Jeudi 10 décembre 2020 « On a le potentiel pour revenir avec une médaille » Handball Les Bleues pètent la forme. Mardi, elles ont parfaitement conclu le tour préliminaire de l’Euro en battant le Danemark (photo), pays hôte de la compétition, avec autorité (23-20). « Une performance plus que solide », a apprécié le sélectionneur, Olivier Krumbholz. Cette troisième victoire permet à la France d’arriver dans le tour principal avec le plein de points et de confiance. « On a gagné ces trois matchs, mais je sens qu’on a encore une marge de progression, c’est ce qui me plaît le plus », relève la capitaine Siraba Dembélé. Après leur Mondial raté l’an dernier, les Bleues se sont attelées à retrouver un état d’esprit conquérant et à revoir leur jeu d’attaque. Une réussite qu’il va falloir confirmer dès ce soir contre l’Espagne puis, vendredi contre la Russie, pour s’ouvrir les portes des demi-finales. « On a le potentiel pour revenir avec une médaille, bien sûr », estime Dembélé. Le chemin est tracé. N.C.nnCu secondes Ruyant colle au train de Dalin. Thomas Ruyant a grignoté quelques milles nautiques, mercredi, sur le leadeur du Vendée Globe, Charlie Dalin. Les deux marins continuent d’affronter des vents violents dans l’océan Indien. Ruyant (LinkedOut) pointait à 230 milles (427 km) de Dalin (Apivia). Le duo est suivi par Louis Burton (Bureau Vallée 2). Hamilton incertain pour le Grand Prix d’Abu Dhabi. « Il y a encore des interrogations » concernant la participation du septuple champion du monde de F1 Lewis Hamilton, testé positif au Covid-19, au GP d’Abu Dhabi de vendredi à dimanche, a indiqué son team principal, mercredi. Si le champion en titre n’était pas en mesure de prendre la piste, il serait remplacé par le Britannique George Russell, habituel pilote chez Williams. H. Bagger/AFP