SPORTS Diego, le soleil de Mexico 86 Hommage Le divin Maradona, parti mercredi rejoindre les cieux, avait porté l’Argentine vers le sacre mondial au Mexique Ceux qui ont vu le phénomène régner sur l’empire aztèque en 1986 sont formels : tout en haut il y a Maradona, décédé mercredi à l’âge de 60 ans d’un arrêt cardiaque. Et loin derrière, tous les autres. Personne n’a jamais dominé une Coupe du monde comme l’a fait Maradona au Mexique, même si la formule lancée comme une canonnade un peu vaniteuse fait sourire Dominique Le Glou, témoin de la folie autour del Pibe de Oro cet été-là. « Bien sûr, tout le monde n’en avait que pour lui, se souvient celui qui commentait la compétition pour Antenne 2. C’était un jongleur, un artiste, avec un côté people inédit dans le foot, mais le débat sur « le plus grand footballeur de tous les temps » ne vaut pas grand-chose. Au Mexique, quand je discutais avec ceux qui avaient couvert les Coupes du monde précédentes, ils me répondaient qu’il n’y avait pas meilleur que Pelé ! » Le Brésilien a été champion du monde à trois reprises, et on ne réglera pas la question un jour de deuil, mais le Maradona de 1986, quand même. Passons sur les chiffres (cinq buts et cinq passes décisives), qui ne disent rien de l’ouragan. « Ce mois de juin au Mexique, c’est le seul moment dans sa carrière où il a donné le meilleur de ce qu’il pouvait donner, confirme Alexandre Juillard, auteur de la seule biographie en français sur Maradona. Les gens qui A Buenos Aires, les Argentins étaient inconsolables mercredi. Razlikli/Sipa A. Pagni/AFP sont proches de lui ont souvent raconté qu’en raison de ses problèmes multiples et de toutes ses addictions, il a très rarement été au maximum de ses possibilités dans sa carrière. Au Mexique, il a été au top, parce qu’il avait effectué une préparation de mutant et que les conditions en altitude l’avantageaient. Physiquement, il volait ». La nostalgie de sa disparition invite à l’exagération, mais il faut se rappeler l’Albiceleste de l’époque. Une équipe en lambeaux et un entraîneur honni par tout un pays, dont le président argentin lui-même a demandé la tête à quelques semaines de la Coupe du monde. « Il a été champion du monde avec des joueurs moyens autour de lui, c’était une des équipes les plus faibles de l’histoire de la sélection argentine, plaide Angel Marcos, l’ancien entraîneur de Lorient. Et Maradona l’a amenée au pinacle à lui tout seul. » L’immense Valdano et le Nantais Burruchaga, auteur du but vainqueur en finale sur une ouverture en or de « Diego », n’en prendront pas ombrage. Maradona n’aurait pas été la moitié de son mythe, évidemment, sans ce quart de finale contre l’Angleterre. Le souvenir de la guerre des Malouines enflamme encore les esprits, et l’attente est énorme, y compris chez les Mexicains. Faut-il encore raconter la suite, ce but de la main que n’a pas vu l’arbitre tunisien, et puis cette œuvre d’art absolue, ce slalom éperdu jusqu’à la chambre à coucher de la reine à Buckingham. L’ange et le démon, le plus grand génie du jeu et le petit loubard des bas-fonds de Buenos Aires, deux Maradona qui se défient, et qui brillent sous le ciel de Mexico. Julien Laloye « Aujourd’hui, le football est mort » Mercredi, en Argentine, ce n’est pas un cœur – celui de Diego Armando Maradona – qui s’est arrêté, mais bien 45 millions. Dans la foulée du décès de la légende, le gouvernement a décrété illico presto trois jours de deuil national. Au bout du fil, à Rosario, l’ancien Nantais Mauro Cetto nous donne le pouls du pays, à chaud : « On parle de ça partout à la radio, à la télé. Le pays est sous le choc, il va être en deuil pendant plusieurs jours. » La nouvelle a été d’autant plus violente à encaisser que les dernières annonces, après l’opération que Maradona avait subie courant novembre, étaient plutôt bonnes. « Diego Maradona a emmené cette équipe au pinacle tout seul. » Angel Marcos Depuis Buenos Aires, Pata, un supporteur de River Plate, l’ennemi juré de Boca Juniors où Maradona a son trône réservé dans les gradins de la Bombonera, a lui aussi du mal à trouver ses mots. « J’ai du mal à croire qu’on est vraiment en train de parler de ça en fait. J’ai l’impression que tout ça c’est des conneries, que je vais me réveiller de ce cauchemar. Mais non… Diego ne représentait pas le football, il était le football. Et aujourd’hui pour nous le football est mort… Maradona nous a tellement habitués aux miracles qu’ils ont voulu y croire jusqu’au bout. Mais cette fois-ci Diego a bien dit « basta » et ça fait très mal. » Aymeric Le Gall J.-F. Monier/AFP 14 Jeudi 26 novembre 2020 La carte des Jeux se dessine Paris 2024 La nouvelle carte des sites olympiques a été finalisée mercredi par les organisateurs des JO- 2024 de Paris, a annoncé mercredi Tony Estanguet, le président du comité d’organisation. Il reste encore un peu plus de trois semaines avant que cette nouvelle carte des sites, finalisée à l’issue d’un bureau exécutif mercredi, ne soit définitivement validée lors du conseil d’administration de Paris-2024 le 17 décembre. Les grandes lignes de cette nouvelle mouture avaient déjà été annoncées fin septembre, avec notamment le départ de la natation et du volley-ball de la Seine-Saint-Denis, pour atterrir respectivement à La Défense Arena et au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Ces deux suppressions de sites temporaires s’accompagnent de celle du stade Jean-Bouin, qui finalement n’accueillera aucune épreuve, et de celle d’un stade devant accueillir le football. Principal changement : le transfert du handball, prévu initialement au Parc des expositions, qui ira finalement à Lille au stade Pierre-Mauroy. La gymnastique et le basket ont été aussi scindés en deux. La salle de Bercy accueillera, elle, les phases finales du basket, ainsi que la gymnastique artistique et le trampoline.nnru secondes Ruyant touché par une avarie. Victime d’une sérieuse avarie sur son voilier LinkedOut, Thomas Ruyant, deuxième du Vendée Globe, a dû s’arrêter dans la nuit de mardi à mercredi avant de reprendre la course, perdant du terrain sur le leadeur Charlie Dalin (Apivia). Désormais pointé à 70,1 milles nautiques (130 km) de Dalin, Ruyant sera privé de son foil babord, un appendice permettant au bateau de voler au-dessus de l’eau, durant le reste de la course. Le Dakar de retour en Arabie saoudite en 2021. Les organisateurs du Dakar-2021 ont révélé mercredi le parcours de la 43 e édition du célèbre rallye-raid. La course de plus de 7500 km est de retour en Arabie saoudite dans une formule qui se veut « plus technique, mais aussi plus sûre ». |