Ministère de l’Economie ACTUALITÉ T Avec la crise, les manageurs ont dû apprendre à travailler différemment. S. Allaman/Sipa Les manageurs à la bonne heure Depuis le premier confinement, eux aussi sont en première ligne dans les entreprises. Les manageurs assurent la continuité du travail, motivent leurs équipes malgré un contexte mouvant, sans perdre de vue les objectifs qui leur ont été fixés. La crise du Covid-19 les a contraints à prendre des décisions dans l’urgence et à se réorganiser. Car, selon le baromètre Cegos du climat social 2020 paru mardi et qui revient sur la première vague de la crise, 54% des salariés étaient alors en télétravail. Il a donc fallu expliquer à chacun la nouvelle organisation, redistribuer les missions, faire le point sur les conditions de travail de chaque membre de l’équipe, organiser des visioconférences… Des défis qu’ont su relever haut la main les manageurs, car 76% de leurs collaborateurs interrogés dans l’étude estiment que leur entreprise a su suffisamment communiquer auprès d’eux par leur biais. Autre défi accentué par la crise du Covid-19 : la prévention des risques psychosociaux. Et ce, alors que seuls 53% des manageurs ont été formés à en détecter les signes. Mais « 70% des salariés se sont sentis écoutés et compris par leur manageur lors de cette période, estime Annette Chazoule, manageur de l’offre de formation en management à Cegos. Et 71% estimaient que leur travail était reconnu. Ce qui montre une réciprocité dans la confiance. » Par ailleurs, les manageurs sont restés motivés : 21% d’entre eux estiment même l’être davantage depuis la crise. Delphine Bancaud 6 Jeudi 19 novembre 2020 « Nous voulons recréer de la confiance » Crise économique Médiateur national des entreprises, Pierre Pelouzet essaie de dénouer les conflits Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, la crise économique qui l’accompagne entraîne des relations houleuses entre partenaires commerciaux. Pierre Pelouzet (photo), médiateur national des entreprises, aide ces acteurs à trouver les meilleures solutions pour régler les conflits. « Avec la crise du Covid-19, les retards dans le paiement de factures se sont multipliés. » La crise économique frappe de plein fouet les entreprises. Comment cette situation se traduit-elle pour vous ? C’est une explosion. Les conflits entre entreprises se multiplient. Lors du premier confinement, le nombre de demandes a été multiplié par dix. Depuis le début du second confinement, nous sommes de nouveau en tension, avec cinq fois plus de demandes qu’à la même période l’année dernière. Quels sont les types de conflit les plus fréquents ? Les retards dans le paiement de factures. Avec la crise du Covid-19 et les G. Altmann/Pixabay La crise du coronavirus a entraîné une hausse du nombre de médiations. difficultés qu’elle entraîne, le nombre de cas s’est multiplié. Un autre type de conflit a aussi explosé : les ruptures brutales ou les changements de contrat en cours. On le voit beaucoup dans l’événementiel, qui, avec les annulations en masse, a amené beaucoup de désaccords entre les fournisseurs de services et leurs clients. Nous constatons aussi un nombre important de conflits entre commerçants et bailleurs au sujet des loyers. Concrètement, comment une médiation se passe-t-elle ? Dans un premier temps, une entreprise qui rencontre un problème fait appel à nous via notre site Internet*. Un médiateur contacte alors cette entreprise pour discuter du sujet et, peut-être, déjà apporter des conseils. Le médiateur contacte ensuite l’autre société, pour comprendre sa vision du conflit. Puis vient un premier rendez-vous entre les deux parties et le médiateur, durant lequel chacune est libre de défendre sa position. Cela donne des discussions parfois très tendues. Plus tard, une deuxième séance est organisée, pour commencer à réfléchir à d’éventuelles solutions. La majorité de nos médiations sont bouclées en deux mois. Les médiations aboutissent-elles souvent à un compromis ? Nous avons un taux de succès de 75%. Dans les faits, les résultats sont souvent encore meilleurs car, parmi les médiations qui échouent, toutes ne finissent pas au tribunal pour les deux entreprises. Le but principal de notre travail est de lancer la réflexion et surtout éviter que le lien soit rompu entre les parties. Nous voulons recréer de la confiance, surtout en ce moment. « C’est bien de jouer les pompiers, mais c’est mieux d’éviter les incendies. » Votre rôle se limite-t-il à ces médiations ? Non, nous avons aussi un rôle de prévention. Nous essayons de faire changer les comportements, parce que c’est bien de jouer les pompiers, mais c’est mieux d’éviter les incendies. Beaucoup de conflits viennent d’un problème de trésorerie des entreprises. Dans ce cas, nous pouvons les conseiller sur les aides de l’Etat. Quel message voudriez-vous faire passer aux entreprises en difficulté ? Tout d’abord, n’attendez pas qu’il soit trop tard pour faire appel à nos services. Ensuite, les entreprises doivent savoir que ce service est gratuit et que tout ce qui est évoqué dans le cadre de la médiation est totalement confidentiel. Propos recueillis par Romarik Le Dourneuf * economie.gouv.fr/mediateur-des-entreprisesnnCu secondes Des syndicats d’Amazon dénoncent des conditions de travail à risques. Les syndicats SUD et CGT d’Amazon France ont dénoncé des conditions de travail à risques, à l’approche des fêtes de fin d’année. Des salariés ont cessé le travail pendant quelques heures lundi et mardi. La répression des fraudes alerte contre les gels inefficaces. Environ 13% des références de gel hydroalcoolique sont inefficaces contre le Covid-19, selon un rapport de la Direction générale de la répression des fraudes révélé par France Info. Ces modèles, parfois vendus en pharmacie, contiennent moins de 60% d’alcool. |