ActuAlité 6 Jeudi 21 novembre 2019 « Pour l’instant, c’est Macron le chaos » Exclusif La patronne du RN, Marine Le Pen, pose son regard sur la crise actuelle En pleine contestation sociale, Marine Le Pen torpille Emmanuel Macron et sa politique. La patronne du RN a reçu 20 Minutes dans son bureau de l’Assemblée mardi pour évoquer les « gilets jaunes », la réforme des retraites et sa candidature à l’élection présidentielle. Vous avez dit « soutenir sans réserve » ceux qui iront manifester le 5 décembre contre la réforme des retraites. On n’a pas l’habitude d’entendre le RN soutenir la grève… J’ai toujours dit qu’il y avait une aspiration démocratique des « gilets jaunes » à laquelle aucune réponse n’a été apportée. Le premier parti de France [le RN est arrivé en tête aux européennes] est représenté par 0,2% des parlementaires, donc l’Assemblée n’est pas représentative [avec 6 députés et 1 sénateur, le RN pèse 0,8% au Parlement]. Ça pose un problème fondamental. Qu’est-ce qui est laissé R. Meigneux/Sipa pour 20 Minutes « la fracturation sociale, on la voit avec la réforme des retraites », dit le Pen.comme possibilité aux Français pour exprimer leur désaccord ? La rue. Il n’y a pas d’autres moyens que celui-là. Emmanuel Macron a déclaré à plusieurs reprises avoir changé après les « gilets jaunes » … A-t-il pris conscience du niveau de souffrance des Français ? Non, car, sinon, il aurait mis en œuvre des solutions politiques et fiscales. Mardi, le président a dit aux maires vouloir « recoudre cette France trop souvent déchirée ». Vous estimez qu’il provoque la fracture sociale  : pourquoi ? Il met en place ce que j’ai appelé une fracturation sociale et une fracturation territoriale. La fracture, ça peut être un accident. La fracturation, c’est un acte politique volontaire. La fracturation sociale, on la voit avec la réforme des retraites. Que proposez-vous d’autre pour empêcher cette « fracturation » ? Le rétablissement démocratique est la pierre angulaire. Tant que les Français Neuf ans de prison pour la sœur Clain Terrorisme Comme Abdelkader Merah avant elle, Anne Diana Clain portait le poids de son nom. Un poids qu’elle doit à ses deux jeunes frères, Fabien et Jean-Michel, figures influentes de Daesh. Avant d’être tués en début d’année en Syrie, ils ont entraîné dans leur sillage une trentaine de leurs proches. Comment juger celles et ceux qui portent ce nom, au regard du rôle des frères Clain au sein de l’organisation terroriste ? Le procès d’Anne Diana Clain, leur sœur aînée et première de la famille à être jugée pour une tentative de départ en Syrie en 2015, a apporté une première réponse à ce casse-tête judiciaire. Mercredi, le tribunal correctionnel de Paris l’a condamnée à une peine de neuf ans d’emprisonnement assortis d’une période de sûreté aux deux tiers. Pour comprendre Anne Diana Clain, impossible de faire l’économie du nom, a estimé le parquet. « C’est un clan qui, par réflexe endogamique, par le biais de mariages arrangés entre les uns et les autres et orchestrés par les frères Fabien et Jean-Michel, a déjà engendré pas moins de trois générations de djihadistes », a lancé la procureure. L’ignorance avancée par la B. Peyrucq/AFP n’auront pas le sentiment d’être représentés à l’Assemblée, on ira de conflits en incompréhensions. Il y a aussi le patriotisme économique, la fin de l’immigration et de son financement, l’arrêt de la concurrence déloyale. N’avez-vous pas participé à la fracture du pays en installant une division mondialistes/patriotes ? Dans une démocratie, il y a toujours un match. Sinon, ça s’appelle un système totalitaire. Moi, j’ai théorisé ce nouveau clivage. Emmanuel Macron n’a fait que prendre le train en marche. Face à une défense décomplexée de la nation telle que je l’exprimais, il a choisi la mondialisation décomplexée. Ce match-là est majeur et structurera encore la présidentielle. Certains évoquent un plafond de verre, qui vous empêcherait de l’emporter au second tour en 2022… Aujourd’hui, on n’est pas du tout dans les mêmes circonstances qu’en 2017. La perception d’Emmanuel Macron n’est pas la même. Le côté « moi ou le chaos », qu’il a joué en 2017, est un peu compliqué à défendre. Pour l’instant, c’est lui le chaos tout le temps, toutes les semaines. Propos recueillis par Laure Cometti et Thibaut Le Gal prévenue sur les activités terroristes de ses frères et sur le danger qu’elle faisait courir à ses enfants en les amenant avec elle, mais aussi le fait qu’elle avait effectué un long « travail » en prison pour comprendre qu’il s’agissait d’une « idéologie fanatique » qui a « anéanti » sa famille, ont été balayés par le parquet. Ses avocats, qui ont dénoncé une peine « plus élevée que la jurisprudence habituelle », ont annoncé qu’ils comptaient faire appel. Hélène Sergent Anne Diana clain lors de son procès.