Grand Paris Une leçon d’humanité Justice L’une des victimes de Bilal Taghi l’a enjoint à prendre son destin en main Philippe* a parfois été tenté d’emprunter le même chemin que son agresseur. Celui de la colère et de la violence. « J’ai eu des pensées comme les siennes, des désirs de vengeance. C’est une lutte énorme, chaque jour. Aujourd’hui, encore », confie à la barre de la cour d’assises spéciale le surveillant pénitentiaire, grièvement blessé le 4 septembre 2016 lors de l’attentat de la maison d’arrêt d’Osny (Val-d’Oise). Pourtant, c’est sans violence ni haine que ce père de famille de 41 ans est parvenu, mercredi, à s’adresser à Bilal Taghi. Le jeune homme de 27 ans comparaît pour tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste. « Tout n’est pas perdu » « Si vous êtes croyant, vous savez qu’il existe la lumière et les ténèbres, faites votre choix. Choisissez celui que vous voulez être. » La douceur de son timbre B. Peyrucq/AFP Bilal Taghi est jugé pour l’attentat à la prison d’Osny en septembre 2016. de voix contraste avec son imposante silhouette. Chacun de ses mots respire la résilience. Car Philippe en est sûr, « tout n’est pas perdu » pour Bilal Taghi, comme pour tous ces jeunes qui ont pris le chemin de la radicalisation. C’est d’ailleurs mû par cette envie d’aider des jeunes en difficulté qu’il avait demandé à être affecté dans les « unités dédiées » à la déradicalisation. « Ce sont vos enfants pour lesquels il faut se battre. Vos vidéos, vos pensées, c’est une illusion », insiste le surveillant. De ce 4 septembre 2016, Philippe ne garde que des bribes de souvenirs. Le sourire de son agresseur quelques secondes avant que celui-ci ne brandisse son couteau. Son visage « antipathique » et ses yeux qui n’avaient plus grandchose d’« humain » au moment de porter les coups. La douleur et ses forces qui s’amenuisent quand il reçoit le premier coup dans le dos alors qu’il prend la fuite, le goût du sang dans sa bouche lorsque la lame lui transperce la gorge, manquant de peu la carotide. « A un moment, je sentais la mort venir en moi. » Il sera sauvé par l’un de ses collègues, qui le mettra à l’abri. « C’est dur de redevenir l’homme qu’on était. Qu’on est », glisse à la barre Philippe, qui, confie-t-il, n’a toujours pas repris le travail. Bilal Taghi, la tête posée sur ses mains, le regard fixé vers ses pieds, semble se prendre cette leçon d’humanité de plein fouet. Il essuie de temps à autre une larme. Reste à savoir s’il pleure sur son sort ou sur celui de sa victime. Le verdict est attendu vendredi. Caroline Politi * La victime préfère taire son nom. PARIS 4 Jeudi 21 novembre 2019 Rendez-vous à VIS ! ONS. Et si la rédaction de 20 Minutes vous embarquait, le temps d’une journée, avec elle ? Rendezvous le 4 décembre à la Maison des océans (Paris, 5 e) pour VIS ! ONS. L’idée ? S’immerger avec nous pour une journée d’échanges, de débats et de « contenus vivants » autour du thème des nouveaux liens. S’inscrire sur https://visions.20minutes.fr. Est Ensemble ne déprogammera pas le film de Polanski J’accuse. Face à l’opposition de directeurs de cinéma et d’élus, qui dénonçaient une « censure », la collectivité Est Ensemble, qui regroupe neuf communes de Seine-Saint-Denis, a annoncé mercredi avoir renoncé à demander la déprogrammation du film J’accuse, de Roman Polanski, de ses six cinémas publics. PALAISEAU SAINT-MAUR-DES-FOSSÉS CLAMART RUEIL-MALMAISON LEVALLOIS SAINT-OUEN-SUR-SEINE NANTERRE ALFORTVILLE LES PLUS BELLES ADRESSES RÉSIDENTIELLES SONT SUR EMERIGE.COM Découvrez toutes nos offres du 18 novembre au 8 décembre 01 78 05 45 07 Emerige, société par actions simplifiée au capital de 3 457 200 € , immatriculée au RCS de Paris sous le numéro 350439543. Siège social : 121 avenue de Malakoff 75116 Paris - Crédit photo : Hemis - Document et informations non contractuels. Conception : Alice Meteignier VSpress/Sipa |