22 Sports CYCLISME/DAUPHINÉ Fuglsang passe par la Porte Leader au classement général, avec plus d’une minute d’avance sur son dauphin Christopher Froome, au matin de la dernière étape du Dauphiné, Richie Porte a tout perdu, dimanche, au profit du Danois Jakob Fuglsang, qui a remporté le plus beau succès de sa carrière. L’Australien s’est retrouvé esseulé, privé d’équipiers, dès la première des quatre ascensions de la journée, aussi compacte (115 km) que dense. Le coureur de la BMC a même laissé partir Christopher Froome sur le haut de la Colombière, l’avant-dernier col. Mais le Britannique, pas dans la forme de sa vie, n’a pu suivre Fuglsang, qui a remporté l’étape, dans l’ultime montée. « C’est très décevant de perdre par une si petite marge [10 secondes], a réagi Porte à l’arrivée. Je me suis battu comme si c’était un contre-la-montre. J’ai eu l’impression que plusieurs coureurs ont préféré me voir perdre la course, quitte à perdre une place sur le podium aussi. » Romain Bardet, premier Français, a terminé à la sixième place du général. Une bonne répétition avant le Tour de France. W A. H. 20 secondes FOOTBALL La défense des Bleus ménagée par Deschamps Avant le match amical contre l’Angleterre, mardi, Didier Deschamps a préféré préserver ses défenseurs. Dans un entraînement ouvert aux enfants, dimanche, Mendy, Varane, Koscielny et Sidibé sont restés aux soins. Hugo Lloris, auteur d’une bourde contre la Suède, a été acclamé par le public. FORMULE 1 Lewis Hamilton Vainqueur du Grand Prix du Canada, dimanche, Lewis Hamilton refait son retard sur Sebastian Vettel au championnat du monde des pilotes. L’Anglais, qui a signé sa 56 e victoire en carrière, n’est plus qu’à douze points de l’Allemand de Ferrari, quatrième à Montréal. Toni Nadal Entraîneur de Rafael Nadal William Pereira Dimanche après-midi, un homme est entré sur le Central pour écraser son adversaire, sans la moindre pitié. Un Espagnol en mission, programmé pour envoyer des mines dans un seul et même but : ajouter un dixième Roland-Garros à son palmarès. Cet homme, qui a corrigé Wawrinka en trois petits sets (6-2, 6-3, 6-1), s’appelle Rafael Nadal et il est aussi immense que son armoire à trophées. Quinze tournois du Grand Chelem dont dix Internationaux de France. Incroyable, inhumain, irréel… Les mots manquent pour qualifier l’exploit. Et si le taureau de Manacor s’arrêtait là ? Cette « décima », ça doit vous sembler irréel ? Neuf, pour moi, c’était déjà incroyable. Dix, ça semble magique, c’est un numéro spécial. Je suis surtout content parce qu’il a gagné un nouveau tournoi du Grand Chelem. Que ce soit à Roland-Garros, ça veut dire qu’il est redevenu le meilleur joueur du monde sur terre battue. Vous avez douté de lui après les blessures qui ont gâché ses dernières saisons ? Trois ans sans gagner un Grand Chelem, c’était difficile. Moi, j’y ai toujours cru, toujours. Je ne le dis pas parce que c’est mon neveu, mais parce que j’en ai toujours été convaincu. De quoi êtes-vous particulièrement fier ? Quand on s’est parlé en novembre pour préparer la saison, j’ai dit à Rafael quatre choses : « On doit retrouver ton coup droit, on doit améliorer le service, on doit retrouver ton visage de champion, et on doit retrouver ton statut de Lundi 12 juin 2017 ROLAND-GARROS L’Espagnol a surclassé Wawrinka en finale, dimanche La dernière bataille Nadal ? Pas de Rafa sans Toni En y réfléchissant deux secondes, s’arrêter à dix serait idéal pour le Majorquin. Car ce chiffre, qu’il soupçonnait de « devenir [son] préféré » en cas de victoire dimanche, est symbole de perfection. Dix sur dix, copie parfaite, félicitations du conseil de classe. C’est aussi un chiffre plus facile à mémoriser. S’il en gagne deux de plus, la question se posera : « Il en a gagné 12 ou 13 déjà, Nadal ? » Et quid de l’émotion ? « Rafa » trouvera-t-il, après sa décima, la même vacuité dégagé par les undécima et M. Frey/Shutterstock/Sipa Hommage et cérémonie spéciale Si le public a passé son temps à pousser derrière Stanislas Wawrinka, comme il l’avait fait derrière Soderling il y a quelques années, les Français ont quand même rendu un hommage appuyé, le tout organisé par la Fédération, au champion espagnol. Vidéo souvenir, tonnerre d’applaudissements, tifo… L’Espagnol, qui a reçu un trophée spécial, a vécu une cérémonie grandiose. Pas sûr qu’il revive pareil moment lors d’éventuels prochains succès. Trois ans après son dernier sacre, Nadal a remporté son dixième Roland. duodécima du Real Madrid – son club de cœur – en Ligue des champions ? Dans les deux cas, on a tellement attendu le cap des dix, que toutes celles qui suivent perdent en valeur émotionnelle. C’est à se demander si cela vaudra le coup de suer et souffrir autant pour gratter de nouveaux Roland-Garros. D’autant que, comme le précise Miguel Angel Nadal, ancien joueur du Barça et « oncle de » : « Dix, c’est un score qui sera très difficile à battre dans l’histoire du sport. » Pour ne pas dire imbattable. Enfin, qui imagine Rafael lever les bras une onzième, ou une douzième fois, sans Toni Nadal, l’oncle, le mentor, le coach, à ses côtés. Même Miguel Angel est sceptique : « Je ne vois pas Rafael gagner Roland-Garros sans Toni. Je ne peux pas l’imaginer. Les deux ne vont pas l’un sans l’autre. » W « Dix, ça semble magique, c’est un numéro spécial » D. Shopland/Sipa numéro 1 sur terre battue. » Cette victoire, c’est la confirmation qu’il a réussi. Vous avez annoncé que c’était votre dernier Roland-Garros avec votre neveu ? Vous êtes déjà nostalgique ? Je suis surtout très heureux de ce nouveau titre. Bon, un peu nostalgique aussi, parce que je préférerais être plus jeune et revenir aux premières années. Je n’avais jamais pensé qu’on aurait pu gagner dix fois Roland-Garros, c’est incroyable. Vous ne me verrez plus jamais en tant que coach de Rafael, mais j’espère être dans les tribunes pour le voir gagner encore quelques fois ici. W Propos recueillis par Julien Laloye |