4 Grand Paris POLLUTION La Mairie de Paris met en place des interdictions de circuler Tout ne roule pas pour les collectionneurs Fabrice Pouliquen Le 1er juillet 2016, la Ville de Paris passera à la phase 2 de son plan de lutte contre la pollution de l’air en instaurant de nouvelles restrictions de circulation. L’été dernier, c’était les poids lourds et les autocars immatriculés avant 2001. Cette fois-ci, ce seront tous les véhicules immatriculés avant 1997 qui seront interdits de circulation à Paris du lundi au vendredi, entre 8 h et 20h. Les subventions à l’achat d’un vélo électrique ou l’abonnement à moitié prix à Autolib ne convainquent pas les collectionneurs de voitures de collection. Les propriétaires de véhicules de plus de 30 ans, détenteur d’une carte grise collection, ont cependant des fortes chances d’échapper aux restrictions. « Les discussions avec la Mairie et la préfecture de police sont en bonne voie », se félicite en tout cas Alain Guillaume, président de la Fédération française de véhicules d’époque (FFVE). Cela concerne environ 5300 véhicules dans Paris intra-muros, « de véritables éléments du patrimoine », note-il pour justifier cette dérogation. « Ces restrictions sont des atteintes à nos libertés. » Un participant à la Ronde des bannies De quoi faire des jaloux ? Des « youngtimers » pourraient le prendre mal, oui. Cette catégorie en vogue regroupe les collectionneurs de voitures qui ont entre 20 et 30 ans d’âge. « Difficile de connaître leur nombre avec précision, indique François-Xavier Basse, directeur de publication de Youngtimers, un mensuel dédié à ces collectionneurs. Mais plusieurs milliers, oui. » Et pas des millionnaires : le profil type est celui du trentenaire parisien qui a économisé pour s’acheter une voiture avec du charme et qui sera peut-être un jour éligible à la carte grise collection. La Peugeot 205 GTI par exemple. Ce sont eux qui, pour l’essentiel, se mobilisent aujourd’hui. Depuis un mois, ils sont une trentaine de collectionneurs à se réunir chaque dimanche dans Paris pour ce qu’ils appellent la Ronde des bannies. Une pétition circule R. Yaghobzadeh/Sipa Les véhicules de plus de 30 ans pourraient profiter d’une dérogation. aussi sur change.org et a déjà récolté 13 000 signatures. Une manifestation se prépare pour le 17 avril, sur l’esplanade du château de Vincennes, avec la Fédération française des motards en colère (FFCM). Voiture de tous les jours La Ronde des bannies est vent debout contre ces restrictions de circulation. « Comment se rendra-t-on au garage ? Quand fera-t-on les contrôles techniques ? Et si on part en rallye ou tout simplement en week-end, cela veut dire qu’il faudra forcément rentrer avant lundi 8 h ? », lance un des participants. Les « youngtimers » ont un autre souci : ils sont nombreux à utiliser leur véhicule de collection comme voiture de tous les jours. Là encore, des négociations avec la Ville et la préfecture de police seraient en cours pour qu’ils puissent bénéficier de jours de dérogation répartis dans l’année. François-Xavier Basse évoque « une sorte de compte de 24 jours que les propriétaires de voitures pourraient utiliser comme bon leur semble ». Pas de quoi satisfaire totalement la Ronde des bannies. « Ces restrictions sont des atteintes à nos libertés, peste un des participants. C’est d’autant plus regrettable que ces mesures s’appuient sur le critère de l’âge du véhicule et non pas du niveau de pollution qu’il dégage. Un véhicule de plus de 20 ans très bien entretenu pollue pourtant moins qu’un diesel âgé de 7 ans dont on n’a jamais changé le pot catalytique. » W Lundi 11 avril 2016 RÉGION Pécresse cible les poids lourds en transit La nouvelle majorité régionale francilienne veut instaurer une « écotaxe » pour les poids lourds en transit dans la région, a indiqué dans le Journal du dimanche Chantal Jouanno, viceprésidente UDI chargé de l’écologie et du développement durable auprès de Valérie Pécresse. La région tient ce lundi une conférence sur l’air au cours de laquelle sera fait un « état des lieux » sur « les origines de la pollution de l’air, ses conséquences sur la santé, les coûts économiques induits », a expliqué l’ancienne ministre. Un plan d’action sera ensuite proposé au vote en juin. Parmi les mesures phares figure l’instauration de cette écotaxe. « La région n’a pas le pouvoir de mettre en place seule ce dispositif, un décret sera nécessaire, mais je ne doute pas que le gouvernement nous suivra », ajoute Chantal Jouanno, qui estime les futures recettes à 100 millions d’euros par an. La région veut aussi « expérimenter des dispositifs de dépollution de l’air dans les stations de métro. » W Grand Paris Tous les jours, 24 heures sur 24, suivez et réagissez à l’actualité de votre région sur Notre site dédié www.20minutes.fr/paris Facebook fb.com/20MinutesParis Twitter @20minutesparis |