Jean-Baptiste Péjoine, président de I3D, souhaite faire évoluer son entreprise vers un vrai centre de production. vAlérie Faret Chez Bell on ne fait rien comme les autres ! En 1995, la société sud-africaine veut s’implanter en Europe et choisit la Creuse contre toute attente. « À l’époque Bell construisait des machines forestières et le massif forestier creusois avait des similitudes avec celui de l’Afrique du sud, explique Claude Boulet, actuel directeur du site. Devenu le deuxième constructeur mondial en limousin… et pas ailleurs ! Le concept de I3D réside dans la possibilité de réaliser le projet clé en main. Dans un contexte difficile, Bell France fait preuve d’audace NOVATEUR Il y a vingt ans, la société Bell créait la surprise en choisissant la Creuse pour sa première filiale européenne et c’est désormais une jeune femme qui sera à la tête de la concession. 2 La lettre du limousiN N°114 SEPTEMBRE 2015 de tombereaux articulés, Bell maintient son site creusois. « Nous avons une implantation centrale pour rejoindre nos 22 concessionnaires situés partout en France. Et nous sommes ainsi extrêmement réactifs pour dépanner une machine en moins de 48 heures » ajoute-t-il. En dépit d’un contexte difficile, la concession mise sur l’apprentissage et sur l’arrivée du fameux 60 tonnes, un tombereau Quand le métal prend une autre dimension… AVENIR Nouvellement implantée à Donzenac (19), I3D entre dans le club très fermé des entreprises pouvant concevoir intégralement des pièces métalliques en 3D avec l’ambition de conquérir le marché de l’aéronautique. Attention, ici on ne parle pas d’impression 3D mais de « fabrication additive métallique » précise Jean-Baptiste Péjoine, le président de l’entreprise I3D. Du haut de son bureau mezzanine niché au sein de l’entreprise d’ingénierie mécanique M-Tecks, le jeune dirigeant couve des yeux la machine permettant l’impression 3D des métaux. « Durant mes études d’ingénieur j’ai suivi ce procédé, explique-til. J’ai ensuite travaillé dans de grands groupes automobiles tout unique au monde permettant de travailler sur des chantiers de très grande envergure. Dans quelques mois, Claude Boulet, 74 ans, passera le flambeau à Céline Gutierrez, une petite révolution dans le milieu très masculin du BTP, mais le directeur n’a aucune inquiétude : « elle fera le poids sans aucun problème », assure-t-il. en continuant à faire de la veille technologique et les dernières annonces concernant l’impression 3D dans l’aéronautique [Airbus souhaite valider ce procédé et organiser la filière en sous-traitance NDLR] m’ont permis de me lancer. » La Corrèze, un atout pour les partenariats C’est ainsi que Jean-Baptiste profite de l’agrandissement de l’entreprise M-Tecks pour rejoindre sa Corrèze natale et La société est aujourd’hui le deuxième constructeur mondial de tombereaux articulés. implanter sa société à Donzenac. La commune idéalement située au croisement de l’A20 et de l’A89, possède en outre « une proximité avec la Mecanic vallée, un atout pour nos partenaires » souligne-t-il. Car le concept de I3D réside dans la possibilité de réaliser le projet clé en main. « Nous sommes entourés d’autres organismes reconnus dans le milieu industriel qui apportent leurs compétences dans le cycle de réalisation. Nous avons cherché à valoriser toute la chaîne Valérie Faret industrielle du calcul à la production en passant par la finition, le contrôle et la vérification métallurgique » détaille-t-il. Jusqu’à la fin de l’année, I3D « se fait la main sur les procédés avec des prototypes », reconnaît Jean-Baptiste Pejoine afin de « se positionner sur l’aéronautique et d’agrandir le pôle machines d’ici un à deux ans pour devenir un vrai centre de production. » n |