ÇA FAIT DÉBAT EN PLUS Un peu plus sur Pierre Gattaz Pierre Gattaz préside depuis 2013 le MEDEF (Mouvement des Entreprises de France) dont il avait intégré le conseil exécutif en 2007. Pierre Gattaz est ingénieur des télécommunications de formation. Il a succédé en 1992 à son père, Yvon, président du CNPF de 1981 à 1986, à la tête de l’entreprise Radiall, spécialisée dans la fabrication de composants électroniques. Pour défendre l’industrie française, il a participé également au think tank spécialisé, la Fabrique, et publié des ouvrages dont Français, bougeons-nous (2014) et La France de tous les possibles (2016). Lire l’interview complète de Pierre Gattaz sur valdoise.fr 18. VAL D’OISE Le magazine du Conseil départemental Dans votre discours d’investiture en 2013, Monsieur Gattaz, vous disiez : « notre capacité à mobiliser sur le terrain au plus près des élus est indispensable ». Pourquoi les élus devraient-ils mieux connaitre l’entreprise ? Pierre Gattaz : Les élus, qui votent et/ou inspirent les projets de loi, sont les mieux placés pour plaider et défendre la cause des entreprises. Ils sont très directement responsables du développement des entreprises à travers la fiscalité locale et la politique d’investissement, deux leviers de compétitivité. Mais surtout, les élus peuvent (ou non), instaurer un climat de confiance favorable aux entrepreneurs. En règle générale je pense que les élus, et notre élite en général, devraient faire un stage en entreprise afin de mieux en connaitre les fondamentaux. Philippe Sueur : L’échelon départemental reste indispensable. Je suis en permanence en contact avec des chefs d’entreprises. Cette proximité est une nécessité pour tous les élus. Une connaissance exacte du territoire permet de décider à bon escient. Dès 1973, le Département avait créé un comité économique, le CEEVO, Le déploiement de la fibre optique, dans les zones d’initiative publique, s’effectue en priorité sur les zones d’activités du Val d’Oise. Cela montre notre préoccupation d’offrir les meilleures conditions aux entreprises et par là des opportunités d’emploi aux Valdoisiens. Philippe SUEUR Vice-président du Conseil départemental, Délégué au Développement économique, à l’emploi et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication pour accompagner les petites et moyennes entreprises dans leur développement et favoriser la création d’emplois. Nous pensons que la Loi NOTRe, réduisant la compétence départementale, va à l’encontre des besoins des entreprises même si nous conservons certains moyens d’actions. Avez-vous un avis sur les réformes territoriales successives ? P.G. : Ces réformes se sont traduites par une multiplication des échelons territoriaux et des compétences avec à la clé une augmentation significative du personnel en charge de leur fonctionnement et une explosion des dépenses. Les collectivités territoriales doivent être au plus près des entreprises, c’est un facteur déterminant pour leur attractivité et leur activité économique. Il faut renforcer la proximité et améliorer le terreau des entreprises avec une fiscalité ad hoc et réfléchir avec elles aux moyens de développer l’attractivité du territoire, aux investissements nécessaires pour cela. P.S. : Si les Départements et les autres collectivités territoriales sont autant mobilisés contre le désengagement de l’Etat, c’est justement parce qu’il réduit beaucoup nos capacités d’investissement Photographies : Neway Partners |