30 DOSSIER LE VAL-DE-MARNE AGIT POUR LE CLIMAT M. LUMBROSO Un enjeu environnemental La Bièvre a retrouvé sa liberté dans son lit de galets et d’argile. Enfermée depuis 1950 dans un réseau d’assainissement, elle se dévoile en plein jour avenue Charles- Flouquet à L’Haÿ-les-Roses. Le long des jardins familiaux, le cours d’eau offre déjà un espace propice à la biodiversité sur 350 mètres. Un peu plus loin, le long du bassin de rétention interdépartemental à ciel ouvert, le lit de la Bièvre méandre sur 240 mètres. Au printemps 2016, la fin du Les « Incroyables comestibles » Parti d’Angleterre en 2008, l’élan de partage qui fonde les Incroyables comestibles fait des émules en Val-de-Marne. Un groupe de citoyens du Perreux-sur-Marne s’est autoproclamé Incroyables comestibles en transformant l’espace public en jardin potager. « En mars, nous avons organisé une « grainothèque », puis chacun a fait des semis chez soi. Le 6 juin, nous les avons plantés dans des bacs », explique Josée Rudier, de l’association Les Boucles de la Marne en transition. Au total, quatre bacs sont disséminés dans la ville. Chacun y plante et y cultive pour tout le monde. « Ce mouvement illustre la notion de résilience : on peut résister à la crise par une action de proximité, insiste Josée Rudier. Il nous apprend aussi à envisager joyeusement notre avenir et à le construire ensemble. » POUR REJOINDRE LE MOUVEMENT : lesincroyablescomestibles.fr. chantier permettra aux habitants de bénéficier d’un nouveau lieu dédié à la promenade et aux circulations douces. À Arcueil-Gentilly, les travaux destinés à faire remonter la Bièvre à la surface sur 610 mètres au niveau du parc du Coteau sont en phase d'étude. Le projet de réouverture de la Bièvre sur ces deux chantiers pilotes portés par le Département est une prouesse technique, écologique mais aussi démocratique. Ateliers citoyens, visites de chantiers… chacune de ces phases de concertation a réuni nombre d’habitants et d’associations. DES PROJETS MENÉS À L’INTERNATIONAL Cette forte mobilisation citoyenne val-demarnaise en faveur de la préservation de la ressource en eau se caractérise aussi par des projets menés à l’international. À Villejuif, l’association Nénétouti mène depuis début 2015 un projet de création de deux puits et de micro-jardins pour les femmes de Falokh Ouolof au Sénégal. La finalisation de deux puits dans le village en avril 2015 a libéré les femmes de la La Bièvre à ciel ouvert, à L'Haÿ-les-Roses. Le Val-de-Marne, département de l’eau, se mobilise avec les acteurs locaux pour agir en faveur de cette ressource. corvée d’eau. Cinquante d’entre elles ont pu bénéficier d’une formation au microjardinage en juin 2015. Elles peuvent désormais cultiver leurs petits lopins de terre familiaux. L’objectif est qu’elles cultivent collectivement de plus grandes parcelles pour s’assurer une autosuffisance alimentaire et vendre le surplus de leurs récoltes. En Val-de-Marne, les communes s’efforcent à leur échelle et dans le cadre de leurs domaines de compétence d’agir en faveur de l’eau. Elles jouent par exemple sur la diminution de leur consommation par le recyclage et la récupération. Ainsi, elles sont nombreuses à avoir fait le choix de doter leur piscine d’un système de récupération et de retraitement des eaux grises (douches, lavabo) et de baignade. À Vincennes, leur utilisation permet de procéder au nettoyage d’environ 10% de la voirie. La forte présence de l’eau sur le territoire départemental constitue une richesse que les acteurs locaux protègent. C’est aussi une culture qu’ils partagent en s’appropriant la devise « L’eau, notre bien commun », portée par le festival de l’Oh ! avec brio. |