20 ENTRETIEN CONSTRUIRE LE VAL-DE-MARNE A. BONNEMAISON « Il n’y a pas de frontière entre nos bénévoles et les personnes aidées » Fabien Martin, secrétaire général de la fédération du Val-de-Marne du Secours populaire français 1974, naissance à Boulogne- Billancourt (Hauts-de-Seine). 1995, acteur de l’initiative du SPF « Paris, capitale de l’humanitaire ». 1996, participe à plein-temps à l’activité du SPF en tant qu’objecteur de conscience. 2005, élu secrétaire général de la Fédération SPF du Val-de-Marne. 2007, mission humanitaire au Pérou suite au séisme. Le Secours populaire français fête cette année son 70 e anniversaire. Pour Fabien Martin, c’est l’occasion de rappeler l’origine de ce mouvement et les valeurs qui l’animent : « Notre raison d’être, c’est d’accompagner les personnes en difficulté et non de faire de l’assistanat. » Le Secours populaire français (SPF) a été créé en 1945 sous l’impulsion d’anciens résistants et déportés. Aujourd’hui, vous signez des partenariats avec LVMH, marque de luxe. Le SPF a-t-il changé ? Pour ce qui concerne le partenariat que vous citez, il concerne le domaine de la culture car notre organisation, depuis son origine, a toujours accordé une grande importance à ce que les personnes en difficulté puissent, elles aussi, accéder aux propositions culturelles et aux loisirs. La journée des oubliés des vacances en été, une de nos actions, très connue du grand public, a par exemple été initiée dès 1979. C’est d’ailleurs à partir de cette époque que le SPF a pris une tout autre dimension dans le paysage et s’est affirmé progressivement comme une grande association capable de porter des événements d’envergure nationale. Et effectivement, le SPF a considérablement changé au cours des trente dernières années. Quel a été le déclencheur ? Pour une large part, cela peut être rapporté à la décision de décentraliser fortement les activités du SPF. La création de comités locaux agissant de manière autonome à l’échelon communal et la recherche de nouveaux partenariats plus qualitatifs ont démultiplié notre action. Le SPF est devenu une véritable association nationale, très connue du grand public, alors qu’auparavant, son audience était plus confidentielle. Ce 70 e anniversaire est l’occasion de faire une pause. L’occasion de regarder en arrière, voir d’où nous venons et réfléchir à la manière dont nous combinons nos valeurs, notre place dans le paysage national, avec toujours la volonté de réunir toutes sortes de gens. Quel fil relie selon vous le SPF de 1945 et celui d’aujourd’hui ? Pour moi, c’est tout d’abord la notion d’engagement. De nombreux dirigeants de l’ancêtre du SPF, le Secours populaire de France et des colonies créé en 1936, lui-même issu du Secours rouge international né en 1923, ont été fusillés ou déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Notre président, Julien Lauprêtre, ancien résistant, incarne cette histoire. En second lieu, c’est la conception que nous nous faisons de notre action solidaire. Elle n’a rien à voir avec l’assistanat. À ses débuts d’ailleurs, l’action du SPF était tournée vers des militants ou leurs familles qui éprouvaient des difficultés matérielles liées à leur |