JOHN L’enfance protégée « Un soir tout le quartier est venu pour me tuer. » Victime de persécutions en avril 2017, John doit fuir la Sierra Leone. Mineur à l’époque, il est confié aux services de l’Aide sociale à l’enfance. Aujourd’hui, il est l’un des 300 mineurs non ssd.fr/mag/c82/2037 accompagnés avec qui le Conseil départemental a signé un contrat jeune majeur. « Ce contrat veut dire pour moi continuer à travailler, à réussir ce que j’ai déjà commencé. Je sais aussi que je vais faire plus. » Aujourd’hui, à 19 ans, il étudie la plomberie dans un CFA de Saint- Denis et travaille pour une entreprise de Romainville. Dans son costume bleu marine, avec sa mallette sous le bras, John sort un à un ses bulletins scolaires irréprochables, ses premières fiches de paye, son récépissé lui reconnaissant une protection internationale. Le début d’une autre vie. I.L. ssd.fr/mag/c82/2019 « Je suis venu ici le 5 avril 2017 : quand je suis arrivé, je ne savais pas dire bonjour, maintenant je veux dire merci. » 26 N°82 SEPTEMBRE 2019 SEINE-SAINT-DENIS « Les valeurs portées par les disparus de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas mortes. Il faut s’en rappeler dans des combats actuels, comme pour les droits LGBT ou des migrants. » MARWA MOSADIK La jeunesse engagée « Se souvenir de cette affreuse guerre/Se souvenir de chacun des défunts/Se souvenir de cet horrible enfer/Se souvenir de chaque effort vain. » Ainsi débute le poème que Marwa Mosadik a composé à l’occasion du Concours national de la résistance et de la déportation. Primée pour sa rédaction sur le thème Répressions et déportations en France et en Europe, cette élève de 3 e au collège République de Bobigny a voulu, avec un poème, « honorer la mémoire de ces gens qui se sont battus pour qu’on ait une vie décente », explique Marwa, qui a également lu un témoignage de Simone Veil à la gare de déportation de Bobigny. Toute sa classe a aussi été récompensée pour une exposition collective consistant à rédiger des biographies de déportés. Certains sont venus témoigner dans leur classe, comme Raymond Gurême, 94 ans, interné car tzigane, ou Lucien Tinader, ancien enfant juif caché.C.L. CLÉMENCE PUZIN Maître du verre Quand on intègre la confrérie des Meilleurs Ouvriers de France, c’est pour la vie ! Clémence Puzin, maître verrière, en fait désormais partie, ayant été reconnue dans ce concours d’excellence. Elle rejoint une longue lignée d’artisans d’art vitraillistes qui captent la lumière avec le verre et les couleurs depuis le Moyen Âge pour susciter une émotion autant sacrée que profane. C’est en octobre 2018 qu’elle présente son chef-d’œuvre, fruit de trois mois d’un labeur acharné. Il trône depuis au mur de son atelier à Bagnolet : « Je me suis présentée dans la catégorie vitraux d’art, option coupeur, monteur, sertisseur. » Comme les 197 lauréats de la 26 e édition (concourant dans près de 140 catégories différentes), elle a reçu sa médaille et sa fameuse blouse sertie du col tricolore dans le grand amphi de la Sorbonne, avant de rejoindre le Palais de l’Élysée pour y être félicitée.C. B. ssd.fr/mag/c82/2094 « La réalisation d’un vitrail n’est pas forcément la quête d’une philosophie : c’est juste l’aboutissement d’une création qui aide à baigner dans un sentiment d’apaisement. » |