SPÉCIAL SOLIDARITÉS personnes âgées Colette Jouault vit seule dans son appartement à Chablis. Elle est aidée depuis 2015 par l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) et bénéficie d’un plan d’aide de 24 h par mois. Le service prestataire intervient pour de l’aide à la toilette, des tâches ménagères, un accompagnement en courses, chez le médecin, des promenades… Ancienne préparatrice en pharmacie puis secrétaire médicale, Colette Jouault gère elle-même sa prise de médicaments. « C’est ce qui me permet de rester à mon domicile et c’est une présence sûre. Sans cela je serais obligée d’appeler à l’aide mes enfants qui vivent en région parisienne. Car je ne me vois pas du tout en établissement. » Son fils aîné est son référent et assure un lien entre elle-même, sa famille, le milieu hospitalier, le corps médical, le service d’aide à domicile. DEMANDE D’ALLOCATION PERSONNALISÉE D’AUTONOMIE (APA) : COMMENT ÇA MARCHE ? L’évaluation de la perte d’autonomie est effectuée dans les deux mois suivant le dépôt du dossier complet de demande d’Apa, après enquête à domicile. La perte d'autonomie se mesure à l'aide d’une « grille Aggir » allant du Gir 1 (perte d'autonomie la plus forte) au Gir 6 (perte d'autonomie la plus faible). Seules les personnes relevant des Gir 1, 2, 3 ou 4 peuvent percevoir l’Apa. Les personnes évaluées Gir 5 et 6 sont orientées vers les caisses de retraite. Les travailleurs sociaux en charge de l’évaluation apportent également des informations sur les autres aides auxquelles peut prétendre la personne âgée : mutuelle après une sortie d’hospitalisation, Sécurité sociale, caisses complémentaires notamment pour des déplacements véhiculés... 18 AU FIL DE L’YONNE/N°156 Xavier Morize Sans plan d’aide je ne pourrais pas rester à mon domicile. Ici nous partageons la vie de famille. Jean-Renaud Tourneur Hébergé depuis 2013 chez Malika Duperron, accueillante familiale à Villeneuve-la-Dondagre, Daniel Houy a sa chambre dans une aile réservée aux deux pensionnaires (la seconde étant une personne en situation de handicap). C’est là qu’il prend habituellement ses repas, devant son programme télé ou son ordinateur (hormis le week-end ou l’été, collectivement en terrasse). « Ma mère est en maison de retraite mais ici c’est complètement différent. C’est familial. On partage tous les moments : Noël, le Jour de l’an… » Avec un faible pour les vacances d’été : « Chaque année, on part deux mois en vacances au Maroc. J’adore ! » Ancien horticulteur, Daniel Houy prend plaisir à faire le potager et donne volontiers un coup de main aux voisins au hasard de ses promenades. « Tout le monde connaît ici sa gentillesse », souligne Malika Duperron. Coordinatrice territoriale de l’aide au maintien à l’autonomie, Patricia Masson se rend au domicile des personnes âgées pour évaluer leur perte d’autonomie. Elle élabore ensuite un plan d’aide en fonction des besoins qu’elle a pu repérer : aide à domicile pour la préparation des repas, l’habillage, la toilette, l’entretien du logement, les courses, déplacements accompagnés, portage de repas, téléalarme, aides techniques, répit pour les aidants… Ce plan d’aide est pris en charge en partie par l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) et réévalué tous les trois ans (sauf sollicitation de la personne). « Nous nous mettons ensuite en lien avec les partenaires (services d’aide à domicile, accueils de jour, infirmières…) pour lancer le plan d’aide. Les services d’aide à domicile nous tiennent par la suite informés si nécessaire. C’est un réseau. Dans les cas complexes, nous pouvons faire appel à la Maia. » Je vais chez les personnes âgées évaluer leur perte d’autonomie. Xavier Morize |