20 22 23 21 TERRITOIRE Talents d’ici Commerce multiservices « 2 bis » Un lieu de vie dans le village Au printemps 2016 a ouvert à Mont-saint- Sulpice une boulangerie, salon de thé, café, restauration. Sur la place de la mairie, à quelques pas de l’épicerie Proximarché, le commerce multiservices « 2 bis » a investi un bâtiment bien connu des Montois. Ici ont existé un bar, des chambres d’hôtel… et un dancing ! Bruno Vandermeersch a eu envie de lui redonner vie pour donner un virage à la sienne. Directeur dans l’industrie à Paris, puis pendant 4 ans d’une entreprise adaptée dans la Drôme, il souhaitait apporter sa contribution au quotidien « des personnes en difficulté et en particulier des personnes âgées qui ont besoin de lien social ». Avec son épouse Martine, il a imaginé ce projet d’ouverture d’une boulangerie, salon de thé, café, restauration dans ce village où il a eu des attaches familiales. L’idée au départ est de racheter le bâtiment. Mais l’épicerie fait dépôt de pain et des craintes émergent de la voir déposer le bilan. La municipalité, qui accompagne et soutient l’initiative, le maire Jacky Jussot Suite à un accident de moto, des problèmes de dos l’empêchent de reprendre son métier d’outilleur. En 2012, David Paynon décide de se lancer. « Je suis attiré par les couteaux depuis que je suis tout gamin. J’ai appris le métier de coutelier Au fil de l’Yonne - décembre 2016-janvier 2017 # 133 en tête, imagine alors d’intégrer au projet la reprise du Proximarché. La commune vote le rachat des murs et finance les travaux d’accessibilité (1). La SAS Mont concept, englobant le 2 bis et l’épicerie, est créée. Le commerce multiservices compte deux vendeuses, une cuisinière, un boulanger, un pâtissier et une pâtissière polyvalente (Martine Vandermeersch). Tout est fabriqué sur place, des pains des burgers aux pâtes des pizzas, en passant par les nuggets de poulet. Les produits de proximité sont favorisés pour être « le plus authentique et nature possible ». La partie boulangerie, bar et salon de thé est un mélange de modernité et de tradition ; l’espace restauration avec coin salon et bibliothèque d’ambiance lounge. « Mont-saint-Sulpice compte plus de Coutellerie moretaine 800 habitants de toutes les générations ; il fallait donc quelque chose qui corresponde à tout le monde » explique Bruno Vandermeersch, président de la SAS. Les lieux devraient bientôt héberger des journées souvenir pour rassembler l’histoire de la commune, en vue de la réalisation d’un ouvrage collectif. Un métier appris par passion Il forge et sculpte chacun de ses couteaux dans son atelier à Pont-sur-Yonne. par passion. Je suis un autodidacte. » Ses études en « mécanique de précision » et en « outillage chaudronnerie » vont le servir. Il s’exerce dans le garage de ses parents, à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne), où il a passé son enfance. Son premier couteau emprunte à la rivière le profil d’une tête de poisson en bout de manche. Il crée en hommage à cette ville « le Morétain », « un petit pliant à cran plat ». S’il habite toujours en Seine-et-Marne, il a choisi d’ouvrir son atelier à Pont-sur- Yonne, ce qui lui permet « d’avoir plus de place pour moins cher qu’en région parisienne ». Il a installé ses machines et sa petite forge au propane dans une partie d’une ancienne chaudronnerie, serrurerie. Là, inspiré cette fois par l’histoire locale, il a réalisé « le Pontois ». « Pendant la guerre, les habitants avaient cassé le pont pour empêcher l’entrée des Allemands dans la ville. Ce couteau reprend les arches de ce pont cassé. » Nathalie Hadrbolec contact@nathalie-hadrbolec.com (1) Yonne active création accompagne financièrement le projet. 2 bis : 2, rue Marchande, 89250 Mont-saint-Sulpice. Tél : 03 86 31 03 41. Ouvert les mardi, mercredi et jeudi de 6 h 30 à 20 h 30 ; les vendredi et samedi de 6 h 30 à 22 h ; le dimanche de 7 h à 20 h 30. Menu du jour à 14 € . Bûches de Noël et dîner du réveillon du 31 décembre. Selon David Paynon « un couteau est un objet d’art, un bijou ». La coutellerie utilise souvent des matières précieuses, des essences de bois rares, de la corne, du corail, de la nacre… Les couteaux, fixes ou pliants, de table, de chasse, les dagues, sont fabriqués sur mesure et personnalisés pour répondre aux demandes des clients. « J’affectionne le travail soigné. Je fais tout entièrement à la main. Il faut compter 35 à 40 heures pour réaliser un couteau dans ces conditions. » Le coutelier propose des ateliers pour s’initier aux techniques. Coutellerie moretaine 1, bis, rue Paul-Bert, 89140 Pont-sur-Yonne. Tél. : 06 50 81 60 44. Visite de l’atelier le samedi, ou sur rendez-vous. Plus d’infos www.coutellerie-moretaine.fr |