06 6 6 07 LE GRAND FORMAT SOLIDARITÉ. Le Conseil départemental consacre 50 millions d’euros au handicap. Il accueille également la Maison départementale des personnes handicapées. METTRE LA PERSONNE HANDICAPÉE au cœur de son projet de vie Le Conseil départemental joue un rôle majeur dans la mise en œuvre des missions sociales concernant les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées et en difficulté sociale. Il y consacre plus de la moitié de son budget et de son effectif, soit plus de 211,6 millions d'euros en 2015. 50 millions d’euros sont dévolus au handicap, dont près de 40 millions d'euros au titre de l'aide sociale. Le nombre de demandes déposées à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) est élevé : 82 pour 1000 habitants, alors que ce taux varie de 26 à 84 dans les autres départements (chiffre 2013). Cette situation s'explique notamment par la persistance d'un contexte économique défavorable qui incite les personnes à solliciter les aides. L’Yonne compte ainsi un nombre de bénéficiaires de l’Allocation aux adultes handicapés et de pensions d'invalidité supérieur à la moyenne nationale. La notion de parcours essentielle Le projet de loi relatif à l'adaptation de la société au vieillissement et celui sur la modernisation du système de santé invitent à la convergence et au rapprochement des politiques d'autonomie en direction des personnes âgées et Au fil de l’Yonne - novembre 2015 # 122 t handicapées. Ils préconisent la mise en place d'une offre de service global et d'évaluation adaptée aux besoins des personnes et encouragent la mutualisation des moyens et des compétences présentes sur le territoire. « La plus grosse difficulté que nous rencontrons à l’heure actuelle est d’éviter les ruptures dans les parcours de vie des personnes handicapées, souligne Guillaume Marion, le directeur Autonomie Handicap Dépendance du Conseil départemental, directeur de la MDPH. Les progrès de la médecine et l’amélioration des conditions d’accueil ont augmenté l'espérance de vie, et elles doivent parfois être accompagnées jusqu’à leur entrée en établissement spécialisé ou en maison de retraite. Pour cela, la MDPH doit passer d’une mission d’orientation administrative à une mission d’accompagnement individualisé. Il faut s'inspirer de l'accompagnement pour les personnes âgées mis en place par la MAIA (1) pour l’adapter à tous les champs du handicap. La notion de parcours est essentielle. » Afin d'accompagner cette démarche, le Conseil départemental vient d'être retenu comme territoire pionnier de l’action « zéro sans solution » pour les personnes handicapées, jeunes comme vieillissantes. Éviter les ruptures en laissant le choix entre le domicile et l'établissement, c'est offrir un projet de vie aux personnes. « Pour cela, le par- Clt tenariat doit être le cœur de toutes nos missions », ajoute Guillaume Marion. Décloisonner le handicap La MDPH et le Conseil départemental travaillent en collaboration avec les autres départements bourguignons en vue d'améliorer l'accès aux services et aux établissements, sans distinction du handicap et de l'âge. Autre priorité : décloisonner le handicap. Les initiatives existent. Le festival Handy’art, qui présente des œuvres réalisées par des personnes en situation de handicap, est une étape dans l'ouverture au grand public. L’EPNAK (Établissement public national Antoine Koenigswarter ; voir ci-après) a ouvert en Puisaye des commerces tenus par des personnes en situation de handicap, participant là au maintien de la vie dans les territoires ruraux. « C’est un bel exemple de la façon dont les personnes en situation de handicap peuvent être pleinement acteurs de la société, estime Guillaume Marion. Grâce à elles, des commerces voués à la disparition ont été maintenus et les produits locaux ont trouvé des circuits courts de distribution. » Des initiatives qui repoussent les clichés sur le monde du handicap… Nathalie Hadrbolec contact@nathalie-hadrbolec.com (1) Méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie pour les personnes âgées. Voir article p.13. |