portrait Véronique Lafont chante la résistance « Le théâtre, la chanson française, les auteurs contemporains, j’y ai consacré toute ma vie ! Je veux être un transmetteur, et le spectacle vivant est mon outil. » C’est ainsi que Véronique Lafont se présente d’emblée, et à travers ce petit autoportrait transparaît déjà toute la passion, la sensibilité et l’engagement de l’artiste : la passion de jouer, de chanter, de faire vivre les textes qu’elle affectionne ; la sensibilité, ou l’envie de réjouir, de troubler, de toucher à la fois le cœur et l’esprit, de partager l’art de la rencontre que sont le théâtre et la chanson ; et l’engagement, car pour elle art et engagement sont intimement liés, voire indissociables. Depuis plus de 20 ans, Véronique est sur les planches. « Mon identité artistique s’est façonnée au gré de rencontres humaines déterminantes, notamment avec les hommes de théâtre Philippe Caubère et Alain Knapp, l’écrivain AhmedLalouaz, l’actrice et chanteuse polonaise Anna Prucnal, Christiane Legrand (sœur de Michel), Raymond Aubrac et tant d’autres… » En 1997, elle monte la compagnie Caméléon – « Caméléon, parce qu’un comédien est forcément un peu caméléon, non ? … » Son fil rouge, ou axe de travail prioritaire, c’est la chanson francophone et en particulier le répertoire français. Les spectacles tournent dans toute la France et s’enchaînent : « Parlez-moi d’amour » (2000), « Jazz et java » (2000-2004, tour de chant), « Au p’tit bonheur » (2003, théâtre en chansons), « La remise » (2005, théâtre), « Couleurs du temps » (2006, chansons françaises et poésie), « Le petit bal perdu » (2008), et « Y manquait plus qu’ça, ou l’art de résister ». Ce dernier spectacle a été joué 3 fois au printemps 2010, et a reçu « Y manquait plus qu’ça ! ou l’art de résister », les 17, 18 et 19 octobre à l’espace Noriac à 20 h 30. Avec Véronique Lafont (metteur en scène, comédienne, chanteuse), Benoît Ribière (musicien, comédien) et Philippe Lebras (lumière). Renseignements et réservations : 05 55 31 22 78. Auteur, comédienne, chanteuse, dirigeant la compagnie Caméléon, Véronique Lafont est une artiste complète engagée et passionnée. Elle prépare la reprise en octobre de son spectacle « Y manquait plus qu’ça ! ou l’art de résister » à l’espace Noriac, sur les thèmes de l’engagement et la résistance, aux résonances très actuelles… un accueil plus qu’enthousiaste du public. Malheureusement quelques soucis personnels ont contraint Véronique Lafont à mettre ce spectacle en sommeil quelques temps et à faire une pause. « J’ai hâte de le reprendre cet automne, d’abord à l’espace Noriac et puis, j’espère, un peu partout en France. Je suis sur scène accompagnée au piano et à l’accordéon par Benoît Ribière… » Tous deux ont aussi convié leurs complices, leurs « potes », et il y a du beau monde : Pierre Dac, Boris Vian, Jean-Lou Dabadie, Montéhus, Prévert, Brassens, Fernandel, Dutronc, Piaf, Aragon, Nougaro, Ferré, Ferrat, Brecht, et d’autres empêcheurs de tourner en rond… « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer » (Lucie Aubrac) « Dans le spectacle, les textes de ces auteurs du passé paraissent d’une étonnante modernité. Je crois, comme le dit la grande résistante Lucie Aubrac, que « le mot résister doit toujours se conjuguer au présent ». On doit résister à tout, au quotidien ; on résiste au désespoir, à la misère, au pouvoir ou à l’envie de pouvoir, à la facilité, à la bêtise, au politiquement correct… » Avec l’emballement de l’actualité mondiale, le spectacle prend incontestablement une nouvelle dimension. Le thème de la résistance trouve des résonances actuelles dans les révolutions arabes et le mouvement des Indignés, entre autres. « Surtout, il se veut une réflexion salutaire, à quelques mois de l’élection présidentielle française, pour inciter les gens à se mobiliser pour voter, faire leur devoir citoyen. Pour cette raison, je crois vraiment au succès du spectacle, à l’impact fort qu’il peut avoir en ce moment, et je souhaite le faire tourner le plus possible dans les mois qui viennent… » HAUTE VieNNE, le magazine 5