ENTREPRENDRE 16 La bière de Montmorillon, le retour François Guillon, jeune entrepreneur, travaille depuis deux ans à l’élaboration d’un projet autour des Bières de Montmorillon, disparues de son terroir natal depuis les années soixante. Le projet est en très bonne voie puisqu’une micro-brasserie va faire (re)naître sur les terres les saveurs inimitables issues de l’orge, du froment et du houblon. « J’ai toujours porté de intérêt à la bière. Et comme je souhaitais revenir dans ma région pour créer une jolie histoire… » Après un diplôme dans une école de commerce et un temps de travail dans le conseil et la stratégie d’entreprise à Paris, François Guillon, originaire de la Chapelle-Viviers, s’est lancé un défi en rachetant la marque Bières de Montmorillon. Un virage à 180° pour ce jeune homme de 27 ans, fine bouche, passionné et tenace. Sa tentative en 2016, de faire revivre les Bières de Montmorillon, s’avère un essai fructueux. Après avoir appris le métier en Belgique et auprès d’un brasseur en Aquitaine, il a produit, à ses côtés, ses premiers 30 000 litres de bière bio, vendue autant à Montmorillon qu’à Paris. La suite est logique, il vient d’acheter un local à Montmorillon, dans la Zone de la Barre, pour brasser sa propre bière bio et, à terme, animer une partie boutique. Renaissance des Bières de Montmorillon C’est à Saulgé qu’une brasserie fut créée en 1843. A son apogée, en 1931, elle emploie 60 ouvriers et produit plus de 30 000 hectolitres de La Vienne, le magazine bière. Mais en 1963, la brasserie, loupant le virage de la modernisation, signe la fin de cette industrie Montmorillonnaise. Si personne ne peut exactement, se souvenir du goût de la bière de Montmorillon, presque toutes les familles d’ici ont au moins une affiche de cette bière. « La mémoire gustative est le sens qui est le plus court », précise François Guillon. « De plus, les goûts ont changé, alors j’ai créé une bière, blonde, légère, et je compte, d’ici deux années, avoir une dizaine de bières à offrir, entre les permanentes et les saisonnières, ainsi qu’une limonade. » François Guillon confirme son intérêt pour la boisson fermentée, il évoque la liberté d’expression autour de ce breuvage qui permet un panel très large de saveurs et qui permet de réaliser « la bière que l’on veut ». « De plus, explique-t-il, la bière n’est pas attachée à un terroir comme le vin, c’est la qualité des grains qui importe le plus. » bieresdemontmorillon.fr L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. |