Dossier crise : nouvelle stratégie économique Dans un contexte économique difficile, le Conseil général prend l’initiative pour soutenir l’emploi et accompagner les entreprises sur les grands enjeux de demain : innovation, export, numérique... Tour d’horizon de ces mesures et rencontres avec ces entreprises qui ont pris le virage de la modernité. Bruno Retailleau, Président du Conseil Général Point de vue « Les meilleurs experts de l’entreprise, ce sont les entrepreneurs ! » Quel est l’objectif de ce plan ? L’objectif, c’est de répondre au mieux au besoin des entrepreneurs, que nous avons rencontré à de très nombreuses reprises. Le rôle des collectivités n’est pas d’agir à la place ou au nom des entreprises. Il est de les soutenir au maximum, car ce sont les trepreneurs qui créent les emplois en prenant des risques, et qui permettent à notre département de en- lutter contre la crise. Quelle est la principale nouveaulogique pour être plus efficaces. Nos nouvelles aides privilégient par exemple les fonds d’investissements et té de ce plan ? Nous avons changé de les prêts, car les entreprises rises ne paient pas dessus l’impôt sur les sociétés, comme pour une subvention classique. Autre exemple, nous avons décidé de soutenir l’export, qui représente un très fort potentiel de croissance ce pour nos entreprises. Nous aurions pu créer un service administratif de plus, mais nous considérons que les meilleurs experts de l’entrereneurs.rs prise, ce sont les entrepreneurs. C’est pourquoi nous avons choisi d’encourager la création d’une association pilotée par les chefs d’entreprises qui ont réussi à l’étranger. Ce sont eux qui fixeront la stratégie et les actions, pour qu’un maximum d’entreprises vendéennes se développent à l’international. Vous allez désormais vous concentrer sur l’insertion. Oui, c’est l’un des grands chantiers 2013. On ne peut d’ailleurs pas déconnecter l’économie du social. Très prochainement, le Conseil Général annoncera de nouvelles mesures innovantes pour remettre le travail au cœur de l’insertion. Nous luttons contre la crise sur deux fronts parallèles. Un front offensif : l’aide à la création d’emplois ; et un front défensif : le soutien aux Vendéens touchés par le chômage. Malgré un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale, en Vendée, comme ailleurs, le contexte économique est difficile. Notre département, avec son tissu dense de PME/PMI oeuvrant dans des secteurs variés a de sérieux atouts. Pourtant, nos entreprises sont confrontées aux mutations profondes de l’économie mondiale : course à l’innovation, explosion des nouvelles technologies, différentiel de croissance entre la zone europénne et les grands pays émergeants... Pour répondre à ses enjeux et proposer un projet qui corresponde aux besoins spécifiques de l’économie vendéenne, le Conseil général a élaboré un véritable plan pour préparer l’avenir et créer de nouveaux emplois. « Pour mettre sur pied des leviers efficaces, nous avons rencontré les chefs d’entreprise vendéens, la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre des métiers et de l’artisanat et les associations concernées, explique Serge e Rondeau, président de la commission développement économique du Conseil général. Ce projet est le fruit de ces échanges avec le monde économique et il correspond à ses attentes ». Ces nouveaux outils répondent donc à trois objectifs prioritaires : attirer de nouvelles entreprises, soutenir la croissance des PME/PMI et encourager les entreprises à se développer à l’export et par les nouvelles technologies. Une aide à l’investissement immobilier Pour attirer de nouvelles entreprises et permettre le développement des sociétés vendéennes, le Conseil général propose une nouvelle aide à l’investissement économique en milieu rural ainsi qu’un fonds d’aide à l’investissement immobilier. Vers des eco-Vendéopôles Les Vendéopôles, qui ont permis la création de 7 000 emplois, vont également évoluer vers une conception plus éco-responsable. Cela les rendra encore plus attractifs et permettra d’accueillir en Vendée de nouvelles entreprises. Serge Rondeau, président de la commission développement économique et Wilfrid Montassier, président de Vendée Expansion. Un coup de pouce pour les PME « En Vendée, la part des PME/PMI dans l’économie est encore plus importante qu’au niveau national, poursuit Serge Rondeau. Pour les aider à passer un cap et à se développer, le Conseil lance une aide au premier emploi ». Ce « Prêt Vendée premier recrutement » couvre les trois premiers mois de salaire offrant ainsi le coup de pouce qui peut être décisif. Aider les entreprises innovantes à financer leur projet Autre clé de croissance pour les entreprises : l’innovation. Le Conseil général, en partenariat avec Oseo va proposer un fonds d’aides à l’innovation et au développement. Ce fonds s’adresse particulièrement aux entreprises de 10 à 150 salariés. En effet, ces entreprises sont souvent confrontées à des difficultés pour mobiliser des aides. Le fonds va permettre d’aider une trentaine d’entreprises innovantes par an à financer leur projet. Pôles spécialisés et formations pour être au rendez-vous du numérique Enfin, il est indispensable que les entreprises vendéennes soient au rendez-vous de la mondialisation et des nouvelles technologies. Pour que la Vendée capte des emplois liés aux nouvelles technologies, le Conseil général propose de développer des pôles spécialisés qui réuniront pépinières d’entreprise et formations de haut niveau. Un premier pôle numérique est ainsi lancé sur le Pays des Olonnes. Un Data Center s’y installera dès 2013. « Le numérique est une véritable opportunité pour les entreprises, il est nécessaire de les aider à s’y investir, explique Wilfrid Montassier, président de Vendée Expansion. Nous allons également proposer des réunions de sensibilisation à l’usage des TIC, ouvertes à toutes les entreprises. Ces réunions pourraient se poursuivre par un suivi individuel ou par des formations pour les salariés des entreprises animées par des experts ». L’ÉCONOMIE VENDÉENNE EN CHIFFRES• La Vendée compte environ 53 0 entreprises.• 91% des entreprises vendéen comptent moins de 9 salariés (con 84% sur le plan national)• Les emplois liés au numérique ne présentent que 1,4% des emplois Vendée• La Vendée compte 387 entrepri exportatrices ÀL LA CONQUÊTE DES MARCHÉS INTERNATIONAUX À SERTA : DE MOUILLERON-LE-CAPTIF À SHANGHAÏ Les deux sites de production de Serta se trouvent à Mouilleron-le-Captif et emploient 250 personnes. Créé en 1971, Serta, conçoit et fabrique des vérins hydrauliques. Depuis quelques années, l’entreprise s’investit à l’export avec succès. Les pièces fabriquées par Serta, en Vendée, prennent place dans des machines agricoles, des engins de travaux publics ou de manutention. « Nous travaillons pour de grandes entreprises internationales comme Caterpillar, Volvo ou John Deer, explique Xavier Majourel, directeur commercial de Serta. Chaque année, l’entreprise vendéenne qui dispose de deux sites de production en Vendée et un site en Bulgarie, produit ainsi 500 000 vérins. Plus de 40% du chiffre d’affaires Ces dernières années, l’export est devenu un enjeu majeur pour l’entreprise. Un engagement tel que l’international représente aujourd’hui environ 42% du chiffre d’affaires. « Pour une part, nous suivons nos clients lorsqu’ils produisent dans de nouveaux pays, pour une autre part, nous avons une démarche plus active pour décrocher de nouveaux marchés », poursuit Xavier Majourel. Au début, l’entreprise s’est tournée vers l’Allemagne, puis vers les États- Unis, le Brésil, l’Argentine, la Pologne... Mieux maîtriser les langues Aujourd’hui, l’entreprise est également engagée en Chine où elle dispose d’un bureau commercial. Mais devenir exportateur ne s’improvise pas et demande du temps. « Nous avons développé une culture plus internationale au sein de l’entreprise. Ainsi, de nombreuses formations en anglais ont été effectuées. Du point de vue culturel, certains cadres ont été sensibilisés à la culture chinoise ». Des initiatives qui seront développées au fur et à mesure du développement de l’entreprise dans ces nouveaux pays. 6 |