[85] Journal de la Vendée n°177 janvier 2013
[85] Journal de la Vendée n°177 janvier 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°177 de janvier 2013

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de la Vendée

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 12

  • Taille du fichier PDF : 2,2 Mo

  • Dans ce numéro : crise, nouvelle stratégie économique.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Dossier crise : nouvelle stratégie économique Dans un contexte économique difficile, le Conseil général prend l’initiative pour soutenir l’emploi et accompagner les entreprises sur les grands enjeux de demain : innovation, export, numérique... Tour d’horizon de ces mesures et rencontres avec ces entreprises qui ont pris le virage de la modernité. Bruno Retailleau, Président du Conseil Général Point de vue « Les meilleurs experts de l’entreprise, ce sont les entrepreneurs ! » Quel est l’objectif de ce plan ? L’objectif, c’est de répondre au mieux au besoin des entrepreneurs, que nous avons rencontré à de très nombreuses reprises. Le rôle des collectivités n’est pas d’agir à la place ou au nom des entreprises. Il est de les soutenir au maximum, car ce sont les trepreneurs qui créent les emplois en prenant des risques, et qui permettent à notre département de en- lutter contre la crise. Quelle est la principale nouveaulogique pour être plus efficaces. Nos nouvelles aides privilégient par exemple les fonds d’investissements et té de ce plan ? Nous avons changé de les prêts, car les entreprises rises ne paient pas dessus l’impôt sur les sociétés, comme pour une subvention classique. Autre exemple, nous avons décidé de soutenir l’export, qui représente un très fort potentiel de croissance ce pour nos entreprises. Nous aurions pu créer un service administratif de plus, mais nous considérons que les meilleurs experts de l’entrereneurs.rs prise, ce sont les entrepreneurs. C’est pourquoi nous avons choisi d’encourager la création d’une association pilotée par les chefs d’entreprises qui ont réussi à l’étranger. Ce sont eux qui fixeront la stratégie et les actions, pour qu’un maximum d’entreprises vendéennes se développent à l’international. Vous allez désormais vous concentrer sur l’insertion. Oui, c’est l’un des grands chantiers 2013. On ne peut d’ailleurs pas déconnecter l’économie du social. Très prochainement, le Conseil Général annoncera de nouvelles mesures innovantes pour remettre le travail au cœur de l’insertion. Nous luttons contre la crise sur deux fronts parallèles. Un front offensif : l’aide à la création d’emplois ; et un front défensif : le soutien aux Vendéens touchés par le chômage. Malgré un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale, en Vendée, comme ailleurs, le contexte économique est difficile. Notre département, avec son tissu dense de PME/PMI oeuvrant dans des secteurs variés a de sérieux atouts. Pourtant, nos entreprises sont confrontées aux mutations profondes de l’économie mondiale : course à l’innovation, explosion des nouvelles technologies, différentiel de croissance entre la zone europénne et les grands pays émergeants... Pour répondre à ses enjeux et proposer un projet qui corresponde aux besoins spécifiques de l’économie vendéenne, le Conseil général a élaboré un véritable plan pour préparer l’avenir et créer de nouveaux emplois. « Pour mettre sur pied des leviers efficaces, nous avons rencontré les chefs d’entreprise vendéens, la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre des métiers et de l’artisanat et les associations concernées, explique Serge e Rondeau, président de la commission développement économique du Conseil général. Ce projet est le fruit de ces échanges avec le monde économique et il correspond à ses attentes ». Ces nouveaux outils répondent donc à trois objectifs prioritaires : attirer de nouvelles entreprises, soutenir la croissance des PME/PMI et encourager les entreprises à se développer à l’export et par les nouvelles technologies. Une aide à l’investissement immobilier Pour attirer de nouvelles entreprises et permettre le développement des sociétés vendéennes, le Conseil général propose une nouvelle aide à l’investissement économique en milieu rural ainsi qu’un fonds d’aide à l’investissement immobilier. Vers des eco-Vendéopôles Les Vendéopôles, qui ont permis la création de 7 000 emplois, vont également évoluer vers une conception plus éco-responsable. Cela les rendra encore plus attractifs et permettra d’accueillir en Vendée de nouvelles entreprises. Serge Rondeau, président de la commission développement économique et Wilfrid Montassier, président de Vendée Expansion. Un coup de pouce pour les PME « En Vendée, la part des PME/PMI dans l’économie est encore plus importante qu’au niveau national, poursuit Serge Rondeau. Pour les aider à passer un cap et à se développer, le Conseil lance une aide au premier emploi ». Ce « Prêt Vendée premier recrutement » couvre les trois premiers mois de salaire offrant ainsi le coup de pouce qui peut être décisif. Aider les entreprises innovantes à financer leur projet Autre clé de croissance pour les entreprises : l’innovation. Le Conseil général, en partenariat avec Oseo va proposer un fonds d’aides à l’innovation et au développement. Ce fonds s’adresse particulièrement aux entreprises de 10 à 150 salariés. En effet, ces entreprises sont souvent confrontées à des difficultés pour mobiliser des aides. Le fonds va permettre d’aider une trentaine d’entreprises innovantes par an à financer leur projet. Pôles spécialisés et formations pour être au rendez-vous du numérique Enfin, il est indispensable que les entreprises vendéennes soient au rendez-vous de la mondialisation et des nouvelles technologies. Pour que la Vendée capte des emplois liés aux nouvelles technologies, le Conseil général propose de développer des pôles spécialisés qui réuniront pépinières d’entreprise et formations de haut niveau. Un premier pôle numérique est ainsi lancé sur le Pays des Olonnes. Un Data Center s’y installera dès 2013. « Le numérique est une véritable opportunité pour les entreprises, il est nécessaire de les aider à s’y investir, explique Wilfrid Montassier, président de Vendée Expansion. Nous allons également proposer des réunions de sensibilisation à l’usage des TIC, ouvertes à toutes les entreprises. Ces réunions pourraient se poursuivre par un suivi individuel ou par des formations pour les salariés des entreprises animées par des experts ». L’ÉCONOMIE VENDÉENNE EN CHIFFRES• La Vendée compte environ 53 0 entreprises.• 91% des entreprises vendéen comptent moins de 9 salariés (con 84% sur le plan national)• Les emplois liés au numérique ne présentent que 1,4% des emplois Vendée• La Vendée compte 387 entrepri exportatrices ÀL LA CONQUÊTE DES MARCHÉS INTERNATIONAUX À SERTA : DE MOUILLERON-LE-CAPTIF À SHANGHAÏ Les deux sites de production de Serta se trouvent à Mouilleron-le-Captif et emploient 250 personnes. Créé en 1971, Serta, conçoit et fabrique des vérins hydrauliques. Depuis quelques années, l’entreprise s’investit à l’export avec succès. Les pièces fabriquées par Serta, en Vendée, prennent place dans des machines agricoles, des engins de travaux publics ou de manutention. « Nous travaillons pour de grandes entreprises internationales comme Caterpillar, Volvo ou John Deer, explique Xavier Majourel, directeur commercial de Serta. Chaque année, l’entreprise vendéenne qui dispose de deux sites de production en Vendée et un site en Bulgarie, produit ainsi 500 000 vérins. Plus de 40% du chiffre d’affaires Ces dernières années, l’export est devenu un enjeu majeur pour l’entreprise. Un engagement tel que l’international représente aujourd’hui environ 42% du chiffre d’affaires. « Pour une part, nous suivons nos clients lorsqu’ils produisent dans de nouveaux pays, pour une autre part, nous avons une démarche plus active pour décrocher de nouveaux marchés », poursuit Xavier Majourel. Au début, l’entreprise s’est tournée vers l’Allemagne, puis vers les États- Unis, le Brésil, l’Argentine, la Pologne... Mieux maîtriser les langues Aujourd’hui, l’entreprise est également engagée en Chine où elle dispose d’un bureau commercial. Mais devenir exportateur ne s’improvise pas et demande du temps. « Nous avons développé une culture plus internationale au sein de l’entreprise. Ainsi, de nombreuses formations en anglais ont été effectuées. Du point de vue culturel, certains cadres ont été sensibilisés à la culture chinoise ». Des initiatives qui seront développées au fur et à mesure du développement de l’entreprise dans ces nouveaux pays. 6
INTERVIEW « CRÉER UN ÉCOSYSTÈME FAVORABLE AUX ENTREPRISES » JULIEN GUEZ, Économiste Quels sont aujourd’hui les leviers de croissance pour les entreprises ? Le numérique est très certainement un facteur de croissance sur le long terme. C’est une révolution qui irrigue tous les secteurs et qui peut booster la productivité. On va vers une numérisation de tous les secteurs de l’économie. Il faut en prendre conscience et davantage inciter les entreprises à prendre la mesure de ce bouleversement. Le développement des entreprises à l’export représente aussi un vrai gisement d’emplois. Il y a des actions à mener dans ce domaine, notamment pour décomplexer les entreprises. En effet, les entreprises françaises n’ont pas toujours le réflexe d’aller conquérir des marchés internationaux. En réalité, conquérir des marchés à l’étranger permet d’être meilleur sur le marché national. La Vendée se compose d’un tissu dense de PME/PMI, est-ce un atout ou un désavantage ? Du point de vue de la réactivité, c’est une chance. Après, il faut qu’il y ait un écosystème qui leur soit favorable et le développement d’un climat de confiance. On peut aujourd’hui améliorer cet environnement pour encourager la prise de risque. La fiscalité ne doit pas être punitive et les démarches administratives trop lourdes par exemple. Les collectivités locales peuvent favoriser cet écosystème. Comment faire regagner de la compétitivité aux entreprises ? Certains pensent qu’il y a un problème de coût du travail et d’autres que c’est l’innovation seule qui nous rendra plus compétitifs. En réalité, on voit bien que les deux problématiques sont liées. Quand il y a un problème de coût du travail, les entreprises augmentent leurs prix ou, le plus souvent, rognent leurs marges. Or, ce sont ces marges qui leur permettent d’investir et d’innover. Aujourd’hui, le taux de marge des entreprises est historiquement bas, autour de 28% contre 40% en Allemagne. Cela pénalise leur autofinancement et donc leur capacité à innover. Il faudrait donc repenser les charges qui pèsent sur le travail. Avec « Vendée International » : mettre le cap sur l’export reen Enfin, pour inciter les entreprises vendéennes à partir à la conquête de marchés étrangers, le Conseil général é participe à la création et au financement de l’association Vendée e Internae association ati on réunira les tional. « Cette 00 nes tre ses chefs d’entreprises déjà très impliqués à l’export, poursuituit Wilfrid dM Montassier. Ils rassembleront les chefs d’entreprise intéressés par l’international et proposeront des actions à mettre en œuvre pour les aider. La Chambre de commerce mer ce et d’industrie et Vendée Expansion pourront mettre en place ces actions jugées prioritaires ». L’entreprise vendéenne développe par exemple des boutiques en ligne sur les réseaux sociaux. NUMÉRIQUE : WISEBAND À SAINTE FLORENCE AVEC WISEBAND, LE WEB AU SERVICE DES ARTISTES Charlotte Gainsbourg, Justice, Zenzile... tous ces artistes d’univers variés ont choisi Wiseband pour vendre leur musique, la diffuser ou créer un réseau de fans sur la toile. Basée à Ste Florence, cette entre- prise créative invente un nouveau modèle grâce au numérique. Au départ, Henri-Pierre Mous- set crée il y a quelques années le label Yotanka. « Avec cette activité, ité, j’ai acquis une bonne connaissance naissance du milieu de la musique. J’ai vu qu’il y avait un manque de solution globale pour les artistes ». Alors que l’émergence du web bouleverse l’industrie du disque, la solution développée en Vendée met le numérique au service des artistes. « Nous avons connu une longue phase de création, d’innovation et de rodage. Notre activité décolle vrai- ment depuis un an, précise Henri-Pierre Mousset. Aujourd’hui, urd’hui, 10 000 artistes font confiance à Wiseband. Car Wiseband propose une solution globale qui permet aux artistes de démultiplier les sources de revenus et ainsi de pouvoir se développer. Wiseband conçoit des boutiques en ligne qui proposent les disques mais aussi du merchandising comme des tee-shirts ou des objets collectors. L’entreprise vendéenne distribue également la musique des artistes en ligne, sur de multiples plateformes d’écoute et de vente. Créer du lien avec les fans Henri-Pierre Mousset propose aux artistes divers outils pour se faire connaître et démultiplier leurs revenus. Wiseband peut également fabriquer les supports physiques : CD, DVD, vinyles mais aussi affiches ou flyers. Fabrication, stockage et expédition sont gérés par l’entreprise. Enfin, Wiseband propose des outils pour créer du lien avec les fans notamment à travers des newsletters ou la création d’opérations spéciales sur les réseaux sociaux. Au final, les artistes multiplient leurs revenus qu’ils peuvent suivre en toute transparence. La société de quatorze salariés ne compte pas s’arrêter là. Déjà plusieurs artistes britanniques et espagnols se sont engagés avec la société vendéenne. « Nous avons pour ambition d’être le leader européen, conclut Henri-Pierre Mousset. Affaire à suivre. LA SOCIÉTÉ RABAUD AUD À SAINTE CÉCILE MULTIPLIE LES INNOVATIONS L’INNOVATION ON : L’ADN DE LA SOCIÉTÉ É RABAUD Jérôme et Eric Rabaud sont à la tête de la société Rabaud à Sainte-Cécile. L’innovation est à l’origine de l’histoire et du succès de la société Rabaud. Aujourd’hui, c’est en innovant que l’entreprise parvient à poursuivre sa croissance malgré le contexte économique difficile. Explications. le développement. « Nous investissons 5% du chiffre d’affaires dans la R&D, explique Jérôme Rabaud. Nous avons huit personnes dans ce service avec mon père qui s’investit toujours dans ce domaine ». À l’origine du succès de la société Rabaud, on trouve Claude Rabaud, agriculteur, qui se passionne pour l’invention de machines : désileuse, fendeuse de bûches hydrauliques, enfonce-pieux... Son ingéniosité n’a pas de limite. En 1980, il crée la société Rabaud à Sainte-Cécile. Société qui sera transmise Dix nouveautés par an à ses fils Jérôme et Éric en 2003. Aujourd’hui, la petite entreprise familiale des débuts compte 187 salariés et effectue un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros. Le secret de cette réussite spectaculaire : l’innovation, devenu slogan de l’entreprise (Rabaud : le sens de l’innovation). Si au fil des années, l’entreprise a diversifié son activité (matériel agricole, bois énergie, BTP...), elle a surtout su investir en permanence dans la recherche et Grâce à ces efforts, l’entreprise sort une dizaine de nouveautés par an et dépose entre deux et cinq brevets. « Nous regardons ce qui se fait ailleurs, nous sommes très à l’écoute de nos clients et nous restons en veille permanente sur la réglementation », poursuit Jérôme Rabaud. Ainsi, l’interdiction de brûler les branchages et la recommandation du paillage a permis le développement et le succès du Xylomix, le broyeur avec couteaux et fléaux. Mais le sens de l’innovation ne se retrouve pas que dans les produits. Qr codes sur les cartes de visite, développement d’une gamme de modèles réduits pour les collectionneurs ou lancement d’un nouveau stand au salon de l’agriculture prouvent que chez Rabaud, l’innovation est plus qu’un slogan ! Une dizaine de nouveautés par an sortent des ateliers Rabaud de Sainte-Cécile. Vendée/le journal de janvier 2013 7 L’actualité de Vendée en direct sur www.vendee.fr



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